Des messages de soutien, d’encouragement à la justice burundaise, au gouvernement, etc. Des critiques, des reproches à l’endroit de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine. Des appels à l’ONU et à l’UA à s’investir pour l’extradition des présumés assassins du président Melchior Ndadaye. Tels sont les messages essentiels des manifestations organisées ce samedi 8 décembre dans la ville de Bujumbura.
Ils étaient des milliers ce matin, vers 9 heures. Des femmes et des hommes de tous âges, des enfants, des élèves, des conducteurs de taxi-vélos, etc. Ils ont marché depuis le rond-point des Nations Unies jusqu’à la place de l’indépendance, scandant des chansons à la gloire du président Nkurunziza et à la ‘‘honte’’ de M. Faki.
La grande banderole faisait remarquer les deux grands aspects du mouvement : Le soutien aux poursuites judiciaires et la protestation contre les propos tenus par Moussa Faki Mahamat. Plusieurs autres petites banderoles portaient des écriteaux qui allaient plus en détails. «Nous félicitons la justice dans sa démarche de faire comparaître les présumés auteurs de l’assassinat de Melchior Ndadaye et de son gouvernement, nous appelons tous ceux qui sont poursuivis à comparaître afin qu’il y ait des investigations plus approfondies pour éradiquer l’impunité», pouvait-on lire.
«Halte à tes bêtises Moussa Faki Mahamat, le Burundi est un pays souverain […] Nous informons à M. Faki que notre pays est indépendant et a une démarche démocratique […] ».
Suite aux mandats d’arrêts internationaux émis par la justice burundaise contre 17 personnalités burundaises y compris l’ancien président Buyoya, Moussa Faki Mahamat a appelé Bujumbura à la prudence. Dans sa déclaration du 1er décembre, ce président de la commission de l’Union africaine estimait que cette procédure risque de torpiller la recherche de solutions à la crise burundaise, et qu’elle peut la compliquer davantage.
Ce samedi, l’assistant du ministre de l’Intérieur, Tharcisse Niyongabo, a considéré nuls et non avenus les propos de Moussa Faki. Pour lui, ce dernier n’en avait pas les prérogatives. D’après lui, il n’a pas été délégué par les chefs d’Etat de l’Union Africaine, les seuls habilités à s’exprimer pour ce qui est de cette organisation. En outre, dit-il, Moussa Faki n’a joué qu’un rôle de défenseur d’un des présumés auteurs poursuivis par la justice car ils ont entre eux des affinités.
Et de demander à tout un chacun de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Etat, notamment celles en rapport avec des procédures judiciaires. Elles relèvent de la souveraineté nationale.
L’arrestation des présumés auteurs de l’assassinat du président Ndadaye a commencé le 24 novembre dernier. Quatre hauts gradés militaires à la retraite ont été arrêtés à cette date. Dans un point de presse, le 30 novembre, le procureur de la République a fait savoir qu’il avait sorti des mandats internationaux contre 17 autres.