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Affaire Manirumva : les derniers recours ?

20/07/2011 Commentaires fermés sur Affaire Manirumva : les derniers recours ?

Devant les piétinements de la justice dans le traitement du dossier Manirumva, certaines parties dans cette affaire ont décidé de recourir à d’autres institutions. Histoire d’arrêter ce qui leur apparaît comme une manœuvre dilatoire vers une injustice flagrante.

Hilaire Ndayizamba, l’un des principaux accusés dans l’affaire Manirumva, vient d’adresser une correspondance à l’Ombudsman et au président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme. L’homme d’affaires y introduit un recours pour demander la libération définitive. Car il se considère écroué injustement depuis plus de deux ans, en totale violation de ses droits.

Dans cette correspondance, Hilaire Ndayizamba souligne que l’accusation du ministère public repose sur des irrégularités basées sur de fausses pistes. Il dénonce le refus de lui accorder la liberté provisoire, alors qu’il n’y a aucun élément d’infraction à charge ; ce qui constitue une torture sur sa personne et celle de sa famille. M. Ndayizamba rappelle que le ministère public a fixé le dossier dans un tribunal ordinaire pour que certaines autorités pourtant incriminées par le FBI, échappent à la justice. Il indique que le principal témoin de l’accusation, Gabriel Nduwayo, alias Sésé, a nié toute relation avec lui, détruisant ainsi tout le montage du dossier de l’assassinat d’Ernest Manirumva.

Pour lui, la demande de remise du dossier par le ministère public pour complément d’enquête est destinée à dérouter la justice. M Ndayizamba demande donc à l’Ombudsman et au président de la CNIDH que, si les enquêtes doivent reprendre, le tribunal habilité prononce un jugement statuant d’abord sur la libération des détenus préventifs de la première enquête erronée. M. Ndayizamba recourt à ces deux personnalités pour demander justice contre ce qu’il appelle une tentative de protéger des dignitaires contre le bas peuple.

L’appel au Magistrat Suprême

L’avocat d’Hilaire Ndayizamba, en appelle, quant à lui, au Président de la République, garant de la magistrature du pays, pour que la vérité soit enfin connue dans ce dossier. Lors d’une conférence publique tenue ce 11 juillet, Me Isidore Rufyikiri a indiqué que seul le Chef de l’Etat peut inciter la justice à mettre la main sur ceux qui doivent être inculpés, afin que la vérité soit enfin connue. Car, a-t-il précisé, la façon obscure et mystérieuse dont la procédure est conduite dans ce dossier cache une pression forte.

Pour lui, en demandant des compléments d’enquête, sans préciser les motifs, le ministère public condamne encore une fois les prévenus à croupir en prison sans aucune pièce de détention et pour des motifs inconnus, alors que l’enquête est supposée être close. Me Rufyikiri a indiqué que la défense ne sait donc pas où trouver le dossier, entre le tribunal et le parquet, puisque le juge a accepté la demande de l’accusation. Il considère cette demande de complément d’enquête comme une manœuvre dilatoire pour trouver des solutions de retour, étant donné que même les tests ADN demandés sur certaines personnes haut placés n’ont pas été faits.

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