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Affaire Manirumva : convocations en cascade des acteurs de la société civile

15/09/2011 Commentaires fermés sur Affaire Manirumva : convocations en cascade des acteurs de la société civile

Gertrude Kazoviyo, Richard Ntawe et David Nahimana, tous membres de la société civile, devaient comparaître devant le procureur de la République en Mairie de Bujumbura ce mardi 13 septembre, à 9 heures, « pour enquêtes » à propos de l’assassinat d’Ernest Manirumva. Seul Richard Ntawe, était présent.

« Je suis surpris d’être convoqué alors que des haut-gradés de la police longtemps cités dans cette affaire ne sont pas inquiétés », se lamente Richard Ntawe, ancien porte-parole et secrétaire exécutif de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (Olucome) : « Nul n’est au-dessus de la loi, le parquet devait avoir le courage d’interroger ces gens comme l’ont demandé les commissions d’enquête sur l’assassinat d’Ernest Manirumva et le FBI, le bureau fédéral américain d’investigation. »

Il estime que la justice burundaise est en train de distraire l’opinion pour que les vrais commanditaires de l’assassinat de l’ancien vice-président de l’Olucome ne soient pas connus et punis.

Gertrude Kazoviyo, vice-présidente de l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG), qui devait aussi comparaître affirme ne pas avoir reçu de convocation. David Nahimana de la Commission Indépendante des Droits de l’Homme, quant à lui, serait en mission à l’étranger.

Ces interpellations arrivent après la comparution de Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH et de Gabriel Rufyiri de l’Olucome, la semaine dernière, sur la même affaire.

« Une façon de protéger les vrais assassins »

Les associations de la société civile ont tenu une conférence de presse pour commémorer les 29 mois d’après l’assassinat d’Ernest Manirumva, le 9 septembre. Dans son mot liminaire intitulé : « Ne détournez pas les enquêtes sur l’assassinat d’Ernest MANIRUMVA », Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC), n’a pas mâché ses mots. Il s’est interrogé sur la nouvelle motivation du ministère public qui consiste à privilégier les convocations et l’audition des activistes de la société civile engagées dans la campagne Justice pour Ernest Manirumva. Pourtant, a-t-il expliqué, le parquet ne manifeste pas la volonté de compléter les investigations déjà menées par les trois commissions locales d’enquête et le FBI.

Pacifique Nininahazwe a demandé à la justice burundaise de faire preuve d’indépendance et d’explorer toutes les pistes évoquées autour de ce crime afin de rassurer la partie civile.

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