La Cour d’Appel a confirmé, ce 17 juillet dernier, la condamnation de Germain Rukuki en première instance de 32 ans de prison. «C’est une honte», s’exclament la famille ainsi que ses avocats.
Les défenseurs des droits de l’Homme et ses avocats ont toujours dénoncé beaucoup d’irrégularités dans ce dossier. D’après des sources proches du dossier, cet activiste des droits humains, ancien employé d’Acat-Burundi (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) et président de l’Association «Njabutsa tujane» aurait été blanchi de plusieurs chefs d’accusation.
«Il reste l’accusation d’atteinte à l’autorité de l’Etat notamment sa présumée participation au coup d’Etat du 13 mai 2015. Or, il n’était pas au pays ce jour-là». Ses avocats comptent interjeter appel devant la Cour Suprême, Chambre de Cassation. «De plus, comme il y a eu changement de juges, le dossier devait reprendre dès le début. Ce qui n’a pas été fait».
Condamné à 32 ans de prison en première instance, le 26 avril 2018, pour rébellion, atteinte à l’autorité de l’Etat et participation à un mouvement insurrectionnel, Germain Rukuki a fait appel. Le 26 novembre 2018, la Cour d’Appel de Bujumbura s’est déplacée à Ngozi afin d’examiner son dossier. La décision devrait être rendue dans les 30 jours suivants.
Son dossier avait disparu pendant plusieurs jours. Interrogée, la porte-parole de la Cour suprême, Agnès Bangiricenge, avait expliqué que le dossier aurait probablement disparu lors du déménagement des différentes cours après démembrement de la Cour d’appel de Bujumbura.
Pour rappel, cet activiste des droits humains a été arrêté le 13 juillet 2017 par le Service national de renseignements (SNR) à son domicile situé dans la zone de Ngagara, commune Ntahangwa en Mairie de Bujumbura.