20 organisations non-gouvernementales, burundaises et internationales, accusent le Tribunal de Grande Instance de Bujumbura de n’avoir pas rendu justice dans le procès de Manirumva.
<doc4088|left>Un communiqué conjoint des organisations non-gouvernementales burundaises et internationales, du 23 mai, précise que les rapports du FBI et de la troisième commission d’enquête n’ont pas été pris en considération. « Le parquet a obstinément ignoré les appels l’exhortant à enquêter sur les hauts responsables des services de sécurité et de la police nationale susceptibles d’avoir été impliqués dans le meurtre de Manirumva », précise Hassan Shire Sheikh, directeur exécutif du projet des défenseurs des droits humains de l’Est et de la corne de l’Afrique (EHAHRDP), dans un communiqué.
Ce document précise également que le jugement rendu n’a pas permis de faire surgir la vérité et laisse des coupables présumés en liberté. Le gouvernement burundais, lit-on, a établi trois commissions d’enquête, chargées de se pencher sur le meurtre de Manirumva.
Les deux premières sont critiquées par des organisations de la société civile qui leur reprochent un manque d’indépendance et une certaine inaction. La 3ème s’est montrée plus efficace en permettant plusieurs arrestations. Les autorités judiciaires ont, poursuit ce document, fait fi des recommandations du FBI, et aucun des responsables de la police ou de l‘armée mentionnés, dans ce rapport, n’a été inquiété.
D’autres pistes crédibles, notamment celle d’un certain Gilbert Havyarimana, un ancien policier, qui se dit témoin du meurtre de Manirumva, ont aussi été balayées d’un revers de la main, déplore-t-on dans ce communiqué.
« En refusant les demandes de la partie civile, le tribunal a compromis son indépendance », estime Gabriel Rufyiri. Ledit document assure que des menaces et complots d’assassinats se trament à l’encontre de certains membres des organisations de la société civile (Pierre claver Mbonimpa de l’APRODH, Gabriel Rufyiri, Claver Irambona, Prudence Bararunyeretse et autres de l’OLUCOME, Pacifique Nininahazwe du FORSC) et des journalistes.
Gerald Staberock, secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture, conclut que les autorités publiques doivent protéger les défenseurs des droits humains au Burundi et s’engager à rendre justice a la famille d’Ernest Manirumva et à l’OLUCOME.