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Affaire Ernest Manirumva : la Société civile à jamais déterminée

05/05/2013 Commentaires fermés sur Affaire Ernest Manirumva : la Société civile à jamais déterminée

A un mois du troisième anniversaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva, les organisations engagées dans la campagne « Justice pour Ernest Manirumva » sont déterminées à aller jusqu’au bout et dénoncent une lenteur de la justice dans le traitement de ce dossier. Ils ont exprimé leur colère lors d’une conférence de presse conjointement animée ce vendredi 9 mars, à Bujumbura.

<doc3223|left>Selon Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC, le dossier Ernest Manirumva est symptomatique et symbolique : « Son traitement mettra à nu l’image réel de la justice burundaise ». Il souligne que même la communauté internationale tient beaucoup à un traitement judiciaire correct de ce dossier.

En ce qui est de porter cette affaire devant les juridictions étrangères, Pacifique Nininahazwe est clair : « Nous n’en avons pas besoin. Nous voulons que la justice burundaise le traite régulièrement. »

Il est confiant que tôt ou tard, la justice sera rendue équitablement et souligne que leur victoire consiste à ce que tous les Burundais retrouvent confiance en leur institutions judiciaires : « Et cela dépendra du dénouement de l’affaire Ernest Manirumva ».
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{ Selon la société civile, les disparitions qui seraient liées à l’assassinat d’Ernest Manirumva pour détourner les pistes sont les suivantes :

– le Capitaine Pacifique Ndikuriyo, tué dans la nuit du 30 avril 2009 ;
– le policier Ezéchiel Icoyitungiye, agent de transmission du Colonel David Nikiza ;
– le policier Nzisabira, agent de transmission du Colonel David Nikiza ;
– un policier Sylvestre Niyoyankunze, chauffeur du général Gervais Ndirakobuca;
– le policier Jackson Ndikuriyo, tué en Aout 2010 ;
– la mort de Jean Marie qui aurait été chargé d’impliquer certains activistes de droits de l’homme dans l’assassinat d’Ernest Manirumva.}
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Préparées, armées et renforcées

Pour Gétrude Kazoviyo de l’OAG, ces associations sont psychologiquement préparées, juridiquement armées et diplomatiquement renforcées. A l’appel fait par la justice d’arrêter les sorties médiatiques et déclarations en rapport avec le dossier Ernest Manirumva, elle propose que le seul moyen de mettre fin à cela, est de faire avancer le dossier et trouver la vérité sur cet assassinat : « Ainsi, nous n’aurons plus à aller vers les médias. »

Getrude Kazoviyo signale que ces associations sont engagées jusqu’à ce que la lumière éclate au grand jour.
Une idée soutenue aussi par Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH. Selon lui, les propos tenues récemment sur les ondes de la Radio Publique Africaine (RPA) par le policier Havyarimana sont fondées.

Pierre Claver Mbonimpa affirme qu’on va multiplier des efforts pour parler encore plus du dossier Ernest Manirumva. A ceux qui pensent que ces activistes des droits de l’homme vont se lasser, il leur répond : « Ce n’est pas à nous de jeter l’éponge. C’est à la justice d’être fatiguée et enfin boucler ce dossier ».

Même son de cloche à l’Olucome. Gabriel Rufyiri, son président, exige que les enquêtes sur cet assassinat englobent aussi des investigations sur la disparition de certaines personnes citées comme ayant pris part dans la planification ou l’exécution de cet "acte ignoble".

Ces activistes de la société civile dénoncent, en outre, les mauvaises intentions de ceux qui disent que la société civile focalise toute son attention sur l’affaire Ernest Manirumva en oubliant d’autres cas d’assassinats même des hautes autorités.

D’après eux, le cas Ernest Manirumva n’est pas différent des autres mais constitue un des cas emblématiques dont les traitements tiennent à cœur la communauté nationale et internationale.
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{ Les associations engagées dans cette campagne Ernest Manirumva sont :

Ligue Iteka, Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), Observatoire de l’action gouvernementale (OAG), Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), Union des journalistes du Burundi (UBJ), Collectif pour la promotion de l’animation jeunesse enfance (CPAJ), Collectif des associations et organisations non-gouvernementales féminines du Burundi (CAFOB), Association pour la protection des droits humains et des détenus (APRODH), Forum pour la conscience et le développement (FOCODE), Parole et réveil pour le changement des mentalités (PARCEM) et Associations des femmes juristes du Burundi (AFJB).}
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