A peine 15 ans révolus, par sa maturité et obsession à devenir une championne, la jeune cycliste étonne plus d’un. Une exception pour un sport qui réussit peu aux femmes au Burundi.
Corps fuselé, visage ovale. De loin, sa posture n’a rien de différent d’un garçon tant ses efforts ont fini par imprimer une marque particulière sur son corps. « Une dure à cuir », s’émeut Felix Ndikumana, l’entraîneur qui l’a recrutée. Quand elle arpente les cols des montagnes, poursuit-il, c’est toute une autre personne.
Du haut de son 1m60 avec 50 kg, la native de Gihanga, commune de Bubanza (province de l’ouest du pays où le vélo est presque le seul moyen de locomotion), monte, pour sa première fois, un vélo à 5 ans. « C’était un pari avec mon frère. Si je parvenais à transporter un bidon de 20 litres de lait, il me donnerait de l’argent », se remémore-t-elle. Une expérience qui l’aidera à renforcer davantage sa musculature.
En 2015, la crise liée au 3 ème mandat éclate, soucieux de recoller les morceaux entre les habitants, les autorités de Gihanga organisent une compétition dénommée « Tour de la Paix ». A la surprise générale, Adelphine Nifasha se classe deuxième, au terme d’une lutte acharnée avec Evangeline Nininahazwe. Une bonne prestation qui lui permet de taper dans l’œil des recruteurs du club de cyclisme Akaranga Girls de Gihanga. « Un talent pur qu’en aucune manière, il ne fallait laisser filer », dit Felix Ndikumana.
L’envol
Après sa belle performance, Adelphine est astreinte à suivre un programme particulier. « Faute d’un suivi régulier, on voyait que sa marge de progression risquait de s’étioler », explique le coach. Utilisant un vélo non adapté, la voilà qui s’entraîne sur un vélo de course.
« Un rêve d’enfant qui devient réalité. Car, au début, j’imaginais mal comment j’aurais eu le mien », confesse-t-elle avec un brin de naïveté. Bourreau de travail, c’est de bonne heure qu’elle se réveille chaque matin pour faire au minimum les 100 kilomètres. Un travail acharné qui va l’amener à bénéficier d’un stage au Caire (Egypte).
Bonne rouleuse et grimpeuse de route, pour sa première participation sur piste, tout le monde la voit tomber d’entrée. En grande compétitrice, elle crée la surprise et finit deuxième. Mais de quelle manière, relate M.Ndikumana : « Tous les encadreurs du centre étaient subjugués par sa capacité à anticiper les attaques placées, surtout, sa propension à ne pas céder à la pression.» Une bonne prestation, dans la foulée, lui a permis d’être invitée au tournoi des moins de 17 ans sur piste qui s’y déroulait. Comme lors du stage, elle bouscule encore une fois la hiérarchie et termine deuxième.
Cette bonne campagne lui permettra de se faire un nom au niveau africain. Au cours de ce mois d’octobre, c’est en sérieux challenger qu’elle compte aborder le tournoi sur piste de Johannesbourg (Afrique du Sud) avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de la Jeunesse prévus en 2018 à Buenos Aires (Argentine). Neuvième d’une fratrie de 14 enfants, Adelphine Nifasha étudie en 8eme année.
je suis fière d’etre un burundais
C’est toujours intéressant de lire des success stories de ce genre!
Courage mwana
Komera kibondo! Ibikorwa n’ishaka nivyo bizokwugururira imiryango utere imbere, witeze imbere, uteze imbere umuryango wawe, ubere akarorero n’urundi rwaruka!