L’ADC-Ikibiri, malgré certaines craintes légitimes, semble satisfaite du [programme proposé par le BNUB pour l’atelier du 11 au 13 mars prochain->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4889]. Elle demande pourtant au BNUB qu’il organise un suivi du cahier des charges rédigé à cette occasion.
<doc7339|left>Sur les trois jours que va durer l’atelier, les deux premiers porteront sur l’examen du processus électoral de 2010, et le dernier jour sera dédié à la confection d’une feuille de route vers des élections paisibles et démocratiques en 2015.
Le 11 mars, les thèmes porteront sur les principaux aspects techniques des élections de 2010, du point de vue de la communauté internationale. Également au menu, les principaux défis rencontrés lors des dernières élections par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), au niveau technique.
La journée suivante, le 12 mars, sera la plus intéressante : il s’agira d’examiner le processus électoral de 2010 et les leçons apprises de ce scrutin. Les participants parleront de la période pré-électorale, des élections inclusives et du dialogue. Ils se pencheront ensuite sur le code électoral, le déroulement du vote et la sensibilisation du public.
Le dernier jour, c’est-à-dire le 13 mars, sera consacré à la présentation des conclusions des discussions antérieures et au résumé des principales recommandations. Suivi de la rédaction, en groupes de travail, d’une feuille de route détaillée pour les élections de 2015.
Une opposition plus ou moins confiante
« Le fait de chercher un environnement propice pour les élections de 2015 est en lui-même amplement suffisant. Je suis confiant en l’issue de cet atelier car c’est la 1ère fois, depuis les élections de 2010, que tous les partenaires politiques se rencontrent », indique Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri. En soulignant, toutefois, que les Nations Unies (NU) devront promettre un engagement de suivi de cette feuille de route.
Pour Me François Nyamoya, du MSD, le contenu du programme est très intéressant, surtout qu’une feuille de route sera sortie après l’atelier : « Ce qui nous tient à cœur plus que tout, c’est un bon environnement pré-électoral. Nous ne voulons plus, par exemple, que des dossiers soient inventés pour poursuivre et arrêter nos meilleurs propagandistes avant les élections. » Avec un brin de scepticisme, il précise qu’il n’y a aucune garantie, sauf ces discussions et, pour lui, il faut que les Nations Unies s’impliquent en tant que garants de l’Accord d’Arusha.
François Bizimana (Cndd) trouve, quant à lui, que c’est une bonne chose que toutes les ailes des partis politiques soient invitées car, si l’environnement politique est sain, les militants pourront plus clairement faire leur choix. Les différentes ailes pourraient également se rassembler. Tout aussi méfiant, il indique que les NU devront faire un suivi des recommandations de cet atelier : « Sinon, s’il y a une modification probable des textes électoraux et de la Constitution, le pouvoir risque de le faire à son avantage. »
<doc7352|right>Un pouvoir rassurant
Cet atelier semble en tout cas être porteur d’espoirs. Bien consciente qu’il n’est pas ici question des négociations souvent sollicitées, l’opposition n’a pas raté cette occasion, décidée sans doute [à ne plus commettre les fautes du passé->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article3762], pour se faire entendre et donner sa contribution.
Vu la méfiance qui existe entre le pouvoir et l’ADC-Ikibiri, il est normal que cette dernière craigne pour le respect du cahier des charges et demande que les NU s’engagent à en faire un suivi. Sans oublier la question de sécurité des leaders de l’opposition.
Cependant, il est permis de croire que le parti au pouvoir est de bonne foi, c’est du moins ce qui transparaît dans le discours de son président lors de la fête qu’il a organisée pour présenter les vœux de nouvel an aux membres et amis du parti. Pourtant, vu les thèmes à traiter et malgré toute la bonne foi des partis, on peut se demander si cet atelier sera suffisant pour traiter toutes les questions sensibles concernant les prochaines élections. Trois jours sont déjà insuffisants pour discuter de la composition de la CENI et la modification des textes électoraux. Cela suppose donc d’autres cadres propices, sans être organisés par le BNUB, mais avec son suivi permanent, pour continuer ses discussions. Sinon les vieux démons risquent de se réveiller.