Il ne serait pas insensé de penser que les malentendus parmi les membres de l’ADC-Ikibiri s’inscrivent dans la continuité de la déstabilisation de l’opposition extraparlementaire par le pouvoir.
Car, malgré les hésitations du Cndd-Fdd, cette alliance a été son partenaire, d’où les manœuvres incessantes pour diviser ses membres. En choisissant notamment les partenaires avec lesquels négocier. Il est clair que cette stratégie du pouvoir est due à la peur du FNL d’Agathon Rwasa. C’est ainsi que Léonce Ngendakumana a été approché en tant que président du Frodebu car « l’associer en tant que représentant de l’ADC risque d’aboutir sur un compromis qui renforcerait le plus fort parmi les membres de l’alliance, le FNL », remarque le professeur Jean Salathiel Muntunutwiwe, politologue. Puisque une des conditions posées par l’alliance est la légitimation des véritables leaders des partis de l’ADC.
Le professeur Muntunutwiwe indique aussi que la réaction de Rwasa répond à une stratégie de visibilité et de survie politique, pour que l’ADC n’oublie pas un partenaire de son importance. En effet, l’environnement politique reconnaît plus Léonce Ngendakumana que Rwasa, pour sa combativité politique, son audace, son occupation du terrain. Sans oublier la différence entre la voix et le ton accusateurs de Léonce Ngendakumana, et le timbre trop posé d’Agathon Rwasa dans ses déclarations enregistrées.
Une prise de conscience tardive ?
Pourtant, il apparaît, de plus en plus, que même les partenaires du pouvoir, qui ont reçu comme cadeau une aile de certains partis de l’ADC, se rendent de plus en plus compte qu’ils ont perdu, en devenant prisonniers du pouvoir auquel ils se sont alliés. Aujourd’hui, certains cherchent une voie de se retirer et une famille politique d’accueil, d’où la volonté d’unification du FNL prôné par les leaders de l’aile Miburo.
Il est clair que cette prise de conscience (Jacques Bigirimana demandant aux autres partis d’être plus présents sur le terrain) vise un positionnement pour les élections de 2015, auxquelles le Cndd-Fdd se prépare depuis longtemps. Mais, non content d’occuper le terrain physiquement, le parti au pouvoir veut également un cadre légal qui l’avantage. D’où la tentative de mettre en place une CENI de son choix et le désir d’amendements de certains textes de lois.
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– Lire aussi : [[Rwasa, quelques mois avant 2015->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3753]->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3753]