Les syndicats des enseignants appellent tout le personnel enseignant à contribuer 2000 Fbu, en deux mois à partir de mars pour une assistance aux personnes victimes des changements climatiques.
«Après concertation, les syndicats des enseignants s’engagent à agir ensemble pour venir en aide aux populations victimes des aléas climatiques, à travers une mobilisation de tous les enseignants syndiqués et non syndiqués», lit-on dans un mémorandum d’entente sorti conjointement, mardi 14 mars, par les présidents de six syndicats des enseignants.
Selon les signataires, cette initiative fait suite à l’appel à la solidarité des autorités. Ils la justifient par la pérennisation de la valeur d’assistance aux personnes éplorées «qui a toujours caractérisé les Burundais.»
Cette note fait savoir que la contribution sera retenue à la source. Un compte spécial (Cossesona), précise-t-elle, a été ouvert à la Banque centrale pour la collecte.
Emmanuel Mashandari, président du Conseil national du personnel enseignant du secondaire (Conapes), affirme vouloir manifester la reconnaissance au gouvernement pour son effort en vue de la concrétisation de l’ajustement salarial en cours dont les enseignants tirent profit.
Du reste, il assure que cette volonté s’inscrit aussi dans l’anticipation sur une éventuelle imposition du gouvernement. «Nous avons pensé au caractère contraignant de l’effort de guerre sous Buyoya II. Le gouvernement d’alors avait imposé une retenue de 6% sur les salaires de tous les fonctionnaires de l’Etat. Cette décision a été en vigueur, malgré les fonctionnaires, pendant deux ans. Ils n’obtiendront son annulation qu’à la suite de la contestation des employés.»
« Un acte humanitaire à l’intention des vulnérables »
Rémy Nsengiyumva, président du Syndicat des travailleurs de l’enseignement (Steb), soutient que la précarité dans laquelle vivent les personnes affectées par la situation de faim les a poussés à agir avec promptitude. Il justifie l’élargissement de l’initiative sur les non syndiqués par le fait que les revendications des syndicats profitent indistinctement à tout le personnel enseignant.
Et de s’étonner qu’il y ait des enseignants qui ne comprennent pas la raison d’être de leur initiative : «C’est un acte humanitaire à l’intention de nos compatriotes vulnérables. C’est difficilement compréhensible que certains s’offusquent d’une initiative qui ne changera pas d’un iota leur train de vie. La contribution mensuelle de 2000 Fbu pendant seulement deux mois, ce n’est que le prix de deux kg de riz ?»
Pour Canésius Manirambona, enseignant au secondaire en province de Ngozi, l’initiative en soi est bonne. Néanmoins, il désapprouve que les responsables des syndicats se soient arrogé le droit de prendre unilatéralement une mesure impliquant leurs salaires.
«Le salaire est un droit acquis. Il appartient seulement à qui de droit d’en décider l’utilisation. Quand bien même je salue le geste, la procédure pour sa concrétisation ne respecte pas nos droits.»
N. G., enseignante au primaire dans la ville de Bujumbura, soutient que les enseignants sont de ceux qui méritent une assistance de par leur «maigre rémunération». Elle demande aux responsables des syndicats d’utiliser plutôt la contribution mensuelle de 1000 Fbu de chaque membre.
Signalons que les six syndicats parties prenantes de cet acte de solidarité sont le Conapes, le Steb, le Synatef, le Synapep, le Sleb et le Sipesbu.
Un acte qui ne devrait pas faire polémique! 2000FBU pour sauver une vie, c’est un acte louable qui mérite des applaudissements!
La dictature est partout dans ce pays. Elle est contagieuse.
@dora kabingo
Pas seulement dans ce pays si vous avez envie de le voir.
Il suffit de lever la tête un peu plus pour le voir, au lieu de diriger vos yeux vers votre nombril.
@ Bakari
Pour vous tout est dictature ? Vous avez une vision spéciale de la société
L’initiative est salutaire de telle manière que les autres fonctionnaires ou pas puissent faire la même ou plus.
Initiative ntawoyigaya mais la façon dont elle a été prise reste à questionner. Il aurait été mieux d’informer les enseignant concernés et leur présenter le plan d’utilisation de ces fonds. Qu’est-ce qui garanti que les fonds seront utilisés correctement et objectivement!