Certains membres du parti Msd sont détenus dans différentes prisons, alors qu’ils ont purgé leurs peines ou ont été acquittés par la grâce présidentielle. Le porte-parole dudit parti se dit préoccupé.
Léonidas Nimpagaritse, militant du Msd, est emprisonné à la prison centrale de Bubanza, depuis le 27 juin 2017. Il a été arrêté, alors qu’il manifestait en 2015 contre le « 3ème mandat ». Il passe 10 jours dans les bureaux du SNR (service national des renseignements), puis il est conduit à la prison de Rumonge (sud du Burundi) pour purger une peine de trois ans pour participation au mouvement insurrectionnel et atteinte à la sûreté de l’Etat.
Il y passe une année et six mois. Le 27 juin 2017, il est transféré à la prison de Bubanza (nord-est). En principe, confient ses proches, il devrait être libéré depuis le 17 juin dernier. Pourtant, affirment-ils, Clarisse Kaneza, directrice de ladite prison s’y oppose.
Pour eux, le comportement de la directrice est d’autant plus incompréhensible que le parquet de Mukaza a émis un mandat d’élargissement de Léonidas Nimpagaritse. Bien plus, soutiennent-ils, ses trois codétenus dans le même dossier ont été libérés. « Nous ne comprenons pas ce traitement à deux vitesses ».
Les mêmes sources assurent que plusieurs membres du Msd vivent la même situation : « La plupart ont purgé leurs peines, mais les directeurs des prisons ou maisons d’arrêt refusent de les libérer. »
De l’intolérance politique ?
Bien plus, confient les mêmes sources, une cinquantaine devait être libérée dans le cadre de la grâce présidentielle du 1er janvier 2017, mais 6 sont toujours en détention. Il s’agit de Nathal Ndayongeje, Roger Muhizi et Clément Bimenyimana, incarcérés à la prison centrale de Mpimba (Bujumbura), Jean de Dieu Bigirimana et Daniel Rugonumugabo, détenus à la prison de Gitega (centre du pays) et Gérard Nahimana incarcéré à la prison de Rumonge. « Ils ont été arrêtés lors des manifestations du 8 mars 2014 à la permanence du Msd. Malgré plusieurs recours devant la commission chargée de la mise en application de la grâce présidentielle, ils ont été retirés de la liste des bénéficiaires sans aucune explication », s’indignent nos sources.
Contacté, Epithace Nshimirimana, porte-parole du Msd, parle d’une injustice qui démontre l’intolérance politique du gouvernement envers les membres des partis de l’opposition. Et de promettre que le Msd va continuer à plaider pour que ses membres recouvrent leur liberté.
Iwacu a contacté, à plusieurs reprises, Adolphe Havyarimana, porte-parole du ministère de la Justice et Garde des sceaux, et Clarisse Kaneza, directrice de la prison de Bubanza, sans succès.