Elias Nsabindemyi, un officier de police judiciaire en poste en commune Ntahangwa (Socarti) a comparu mardi 11 août devant la Cour anticorruption dans une audience de flagrance. Accusé de corruption, il plaide non coupable et dénonce un montage à son encontre.
« Un mandat d’arrêt avait été émis contre un certain Ferdinand Manirakiza accusé d’escroquerie dont les victimes sont Nadine Ntakirutimana et Vianney Harerimana. Ce dernier leur a volé un montant estimé à 11 millions. Au lieu d’exécuter le mandat, Elias Nsabindemyi a demandé un pot-de-vin pour faciliter un arrangement à l’amiable», a accusé le ministère public.
Le juge a voulu savoir si le ministère public à des témoins à charge. Pour ce dernier, ils ne sont pas nécessaires. Les preuves sont suffisantes. « L’accusé a été dénoncé par Ferdinand Manirakiza qui allait lui donner cette somme d’argent. Il nous a informé le lieu et leur de rencontre au bar le manguier. Comme preuve, nous avons photocopié les billets qu’il allait lui remettre. Il a été surpris en flagrant délit avec un montant de 100 mille BIF. C’est une preuve à suffisance qu’il a bel et bien commis l’infraction ».
Comparu sans avocat de défense, l’OPJ Elias Nsabindemyi a nié en bloc toutes les allégations de corruption portées contre lui. Il a dénoncé un montage concocté par Ferdinand Manirakiza pour le faire emprisonner à cause du dossier qui peser sur lui.
Le prévenu risque 5ans en prison
Il a affirmé avoir joué l’intermédiaire entre les victimes de l’escroquerie et leur bourreau pour recouvrer leur argent dans une affaire qui remonte au début de l’année. « J’ai reçu 100 mille BIF. J’ai été arrêté quand j’étais sur le point de les remettre à qui de droit comme je le faisais dans des tranches précédentes. J’avais déjà reçu 1 million, 2millions, 500 mille, 100 mille. Nous signions un contrat dont je gardais une copie »
Pour lui, cet arrangement à l’amiable avait été sollicité par Nadine Ntakirutimana et Vianney Harerimana quand il a arrêté leur bourreau. Ils lui ont demandé de le relâcher car il acceptait de remettre leur argent. « J’en ai informé à mes supérieurs ». Et d’expliquer qu’en matière de droit, faute de plaignant, pas de juge.
Après ces arguments, le ministère public a requis une peine de 5ans de prison ferme et une amende de 200 mille BIF. La somme de 100 mille saisies sur lui le jour de son interpellation a été remise à la Cour. Elle sera remise au dénonciateur du corrupteur ou versé au trésor public.
Quant à l’infraction de corruption et le réquisitoire du ministère public, le prévenu n’a pas fait de commentaire. Il a en revanche reconnu avoir commis une faute professionnelle en passant outre la loi sur la procédure pénale dans sa mission et a demandé pardon. Cette dernière consistait à confectionner un dossier et le transférer au parquet.
La cour a remis l’affaire en délibéré. Le verdict sera prononcé le 25 août prochain.