Samedi 23 novembre 2024

Société

Accusé de corruption, un OPJ dénonce un montage

12/08/2020 Commentaires fermés sur Accusé de corruption, un OPJ dénonce un montage
Accusé de corruption, un OPJ dénonce un montage
OPJ Elias Nsabindemyi dénonce un coup monté pour le faire emprisonner.

Elias Nsabindemyi, un officier de police judiciaire en poste en commune Ntahangwa (Socarti) a comparu mardi 11 août devant la Cour anticorruption dans une audience de flagrance. Accusé de corruption, il plaide non coupable et dénonce un montage à son encontre.

«  Un mandat d’arrêt  avait été émis contre un certain Ferdinand Manirakiza accusé d’escroquerie dont les victimes sont Nadine Ntakirutimana et Vianney Harerimana. Ce dernier leur a volé un montant estimé à 11 millions. Au lieu d’exécuter le mandat,  Elias Nsabindemyi a demandé un pot-de-vin pour faciliter un arrangement à l’amiable», a accusé le ministère public.

Le juge a voulu savoir si le ministère public à des témoins à charge. Pour ce dernier,  ils ne sont pas nécessaires. Les preuves sont suffisantes. « L’accusé a été dénoncé par  Ferdinand Manirakiza qui allait lui donner cette somme d’argent. Il nous a informé le lieu et leur de rencontre au bar le manguier. Comme preuve, nous avons photocopié les billets qu’il allait lui remettre. Il a été surpris en flagrant délit  avec un montant de 100 mille BIF. C’est une preuve à suffisance qu’il a bel et bien commis l’infraction ».

Comparu sans avocat de défense, l’OPJ Elias Nsabindemyi a  nié en bloc toutes les allégations de corruption portées contre lui. Il a dénoncé un montage concocté par Ferdinand Manirakiza pour le faire emprisonner à cause du dossier qui peser sur lui.

Le prévenu risque 5ans en prison

Il a affirmé avoir joué l’intermédiaire entre les victimes de l’escroquerie et leur bourreau pour recouvrer leur argent dans une affaire qui remonte au début de l’année. « J’ai reçu 100 mille BIF. J’ai été arrêté quand j’étais sur le point de les remettre à qui de droit comme je le faisais dans des tranches précédentes. J’avais déjà  reçu 1 million, 2millions, 500 mille, 100 mille. Nous signions  un contrat dont je gardais une copie »

Pour lui, cet arrangement à l’amiable avait  été sollicité par  Nadine Ntakirutimana et Vianney Harerimana quand il a arrêté leur bourreau. Ils lui ont demandé de le relâcher car il acceptait de remettre leur argent. « J’en ai informé à mes supérieurs ». Et d’expliquer qu’en matière de droit, faute de plaignant, pas de juge.

Après ces arguments, le ministère public a requis une peine de 5ans de prison ferme et une amende de 200 mille BIF. La somme de 100 mille saisies sur lui le jour de son interpellation  a été remise à la Cour. Elle sera remise au dénonciateur  du corrupteur ou versé au trésor public.

Quant à l’infraction de corruption et le réquisitoire du ministère public, le prévenu n’a pas fait de commentaire. Il a en revanche reconnu avoir commis une faute professionnelle en passant outre la loi sur la procédure pénale dans sa mission et a demandé pardon. Cette dernière consistait à confectionner un dossier et le transférer au parquet.

La cour a remis l’affaire en délibéré. Le verdict sera prononcé le 25 août prochain.

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