Lundi 23 décembre 2024

Politique

Quand le harcèlement conduit au suicide

Des habitants de la capitale dénoncent des bavures policières et arrestations abusives  fréquentes. Un vendeur ambulant s’est tranché la gorge. Le porte-parole de la police nie les harcèlements et parle de calomnie.

Cadavre de Samuel
Le cadavre de Samuel Niyonizigiye gisant dans les couloirs du parking nord du centre-ville.

Samedi 24 août dernier. Une scène inhabituelle se produit au centre-ville de Bujumbura vers le parking nord de l’ancien marché central. Samuel Niyonizigiye alias Sayaye (27 ans), vendeur de portable, met fin à sa vie. « C’est à l’aide d’une lame de rasoir qu’il s’est tranché la gorge », témoigne, son cousin, également vendeur ambulant.

D’une voix chancelante, il confie que le défunt était, depuis un certain temps, harcelé par un policier de la position Sogemac : « Il a été arrêté trois fois pour le seul mois d’août. » La dernière arrestation, d’après notre source, datait du vendredi 19 août. « Il a passé tout le week-end dans le cachot de la Sogemac. »

Libéré le 22 août après avoir payé dix mille Fbu, ajoute un autre vendeur ambulant, le même policier l’a arrêté le lendemain, dans l’après-midi. « C’est lorsqu’il le conduisait de nouveau vers le même cachot que mon cousin a sorti une lame de rasoir et s’est tranché la gorge », assure notre source, les larmes aux yeux. Pour lui, cette tragédie est le résultat du harcèlement qu’ils subissent de la part des policiers véreux, depuis des semaines, au centre-ville de Bujumbura. « Quand tu es harcelé presque tout le temps par des policiers pour que tu leur donnes de l’argent, que voulez-vous qu’on fasse ?» Au fil du temps, conclut-il, la vie devient très amère et certaines gens se donnent la mort.

Bien plus, tous les vendeurs ambulants rencontrés au centre-ville dénoncent la brutalité et l’injustice de certains policiers : « Ils ne regardent même pas les cartes nationales d’identité. Quand vous êtes arrêtés, il suffit que vous leur proposiez un billet de 2000Fbu, 5000Fbu, 10000Fbu pour être relâchés.» Ce qui ne signifie pas qu’on ne sera plus arrêté, deux ou trois jours après. Et de conclure que ces arrestations sont devenues un fonds de commerce.
Rappelons qu’à Kanyosha en commune urbaine Muha, un autre jeune homme a tenté de mettre fin à sa vie en utilisant une lame de rasoir dans les mêmes circonstances.


Qui est Samuel Niyonizigiye, alias Sayaye

Célibataire, natif de la zone Gisuru, commune Giheta, province Gitega, Samuel Niyonizigiye alias Sayaye était en bons termes avec tout le monde, affirme un de ses anciens amis. « Nous avons partagé une même chambrette à Kamenge et on ne s’est jamais disputé. » Même lorsqu’il avait bu un verre de trop, confie-t-il, il n’a jamais haussé le ton.
Cet orphelin de mère, habitait à Buterere au moment du drame, à l’endroit appelé « Kw’isamariro », selon son cousin. Samuel Niyonizigiye réparait depuis six ans des téléphones portables au centre-ville à l’endroit communément appelé « Bata ».

Son enterrement a eu lieu vendredi 26 août en l’absence de son père, hospitalisé pour s’être cassé la jambe. « On avait même refusé de nous donner la dépouille sans payer 26000Fbu », précise son cousin, ajoutant qu’il n’y a eu aucun appui de l’administration.


Eclairage

D’après un psychologue qui a requis l’anonymat, des problèmes de la vie non résolus, la lassitude de la vie, l’incapacité de supporter des événements malheureux… sont quelques-unes des causes pouvant conduire au suicide.

Certaines personnes ont ce qu’on appelle la faiblesse du « moi » tandis que les autres ont la force du « moi » face à un problème donné. Les premiers, explique le psychologue, se découragent devant des injustices, des harcèlements … « Comme solution, ils se suicident parce que pour eux la vie n’a plus de valeur.» C’est le cas de Samuel Niyonizigiye. Pour lui, ce jeune homme était traumatisé et n’avait plus d’espoir parce qu’il était condamné à payer de l’argent aux policiers pour être libéré.

Les seconds, poursuit notre expert, face aux problèmes de la vie, développent des comportements violents et pensent à se venger. « En résistant, ils créent des mécanismes de défense qui aboutissent au suicide collectif. Ils n’acceptent pas de mourir seul », dit-il en donnant l’exemple des manifestants qui, au lieu de se rendre à la police, ont préféré se faire exploser au milieu des militaires ou policiers. Ce psychologue indique que si certains policiers ne changent pas de comportement, il faut s’attendre à la multiplication des suicides individuels et collectifs.

Et de conseiller au gouvernement de faire renaître la confiance entre ces vendeurs, la population et les policiers : « Ils doivent savoir qu’ils sont là pour sécuriser les gens et non pour les menacer ou les harceler. »


Chasse aux sorciers ou simple amalgame ?

Des jeunes filles et femmes sont arrêtées au centre-ville, depuis une semaine, par la police parce qu’elles portent des « jupes courtes » et des pantalons moulants. La police dément et parle d’un amalgame.

Des femmes portant de minijupes sont, depuis peu, arrêtées au centre-ville.
Des femmes portant de minijupes sont, depuis peu, arrêtées au centre-ville.

Depuis le 18 août, l’on assiste à une chasse à l’homme au centre-ville de Bujumbura. Des lieux publics, salles de réception, bistrots, boîtes de nuit, aucun endroit n’est épargné, d’après nos sources.

D.N., une fille qui assistait à une cérémonie de levée de deuil définitive au Bar dit « Ku kaguru » sur l’avenue de l’Université, le week-end dernier, affirme que quatre policiers de la Brigade Anti-Emeute ont investi les lieux et ont commencé à regarder les jeunes filles et femmes. « Certaines de mes amies se sont précipitées aux toilettes pour se changer car elles avaient d’autres habits dans leurs sacs à main », confie-t-elle.

Une autre jeune femme, une habitante de la zone Bwiza, indique avoir assisté à une scène pareille au matin du 21 août : « Des policiers de la brigade anti-émeute étaient en train d’arrêter des filles qui portaient des ‘minijupes’ à la sortie des night-clubs. Heureusement que je portais un pantalon. »

Plusieurs témoignages concordent pour affirmer que c’est la brigade anti-émeute qui les arrête. Pourtant, s’étonnent ces jeunes femmes, cette brigade a plutôt le rôle de gérer et de prévenir les grands événements et les actes de terrorisme.

De fausses informations ?

Ces arrestations seraient liées, soutiennent nos sources, à un projet de loi sur les Violences sexuelles basées sur le genre(VSBG), présenté à l’Assemblée nationale par le ministre Martin Nivyabandi, la semaine passée. Son contenu a été relayé par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux. Au lendemain de ces publications, le ministre des Droits humains, dans un post sur Facebook, dimanche 21 août, a affirmé qu’il n’y a aucune loi interdisant les minijupes ou collants, avant de clarifier : « De fausses informations parfois malveillantes semblent faire l’anti-propagande de ce projet de loi. Il n’y a aucune clause qui parle expressément de minijupe et de collant mais d’habillement indécent qui constitue un attentat à la pudeur. Il serait sage de ne pas faire dire à ce projet de loi ce qu’il ne dit pas. »

Pour autant, nos sources persistent et signent qu’il y a une chasse aux sorcières contre des habits jugés courts ou des collants. Pendant le week-end du 20 au 22 août, signalent-elles, une cinquantaine de jeunes femmes ont été arrêtées. Certaines étaient en plein milieu d’une cérémonie de mariage. « Les policiers sont entrés et nous ont embarqués. Nous avons passé deux nuits aux cachots du Service national de renseignements du 20 au 22 août avant d’être relâchées. Nous étions une trentaine », confie l’une d’elles.

Une autre source rencontrée en zone Kamenge affirme avoir été elle et son amie embarquées alors qu’elles se promenaient tranquillement au centre-ville. « Mon amie portait une jupe et moi un collant. Des policiers nous ont arrêtées au niveau de l’avenue de l’Amitié, alors que nous nous rendions au Parking pour prendre un bus. La Police nous a conduites au BSR où nous avons passé deux jours. »

A côté de cette chasse aux habits « indécents », la police s’en prend également à toute personne apparemment sale ou portant des babouches. C’est le cas de P.M., un mécanicien, habitant la zone Buyenzi. « J’étais parti faire des courses en ville et des policiers m’ont arrêté au niveau de la place de l’Indépendance. Après le contrôle de ma carte d’identité, ils m’ont simplement intimé l’ordre de repartir à Buyenzi. Je me suis exécuté de peur d’être embarqué. »


Les explications de la police

Pierre Nkurikiye : « Une enquête est diligentée pour comprendre ce phénomène, mais il n’y a aucun lien avec la police. »
Pierre Nkurikiye : « Une enquête est diligentée pour comprendre ce phénomène, mais il n’y a aucun lien avec la police. »

Contacté à propos de ces « arrestations abusives et bavures » rapportées, le porte-parole de la police rejette tout en bloc.

Pierre Nkurikiye n’y va par quatre chemins : « Contrairement à ce que les gens disent, Samuel Niyonizigiye n’a jamais été harcelé par un agent de la police. »

Le porte-parole de la police soutient qu’un officier de la police judiciaire a entendu des témoins dans la fraîcheur des faits et personne n’a accusé l’agent qui venait de l’arrêter. « Ceux qui relayent ces mensonges n’ont d’autres visées que diaboliser notre corps. »

La Brigade anti-émeute

Par l’ordonnance du ministre de la Sécurité publique, le commissaire de police Alain- Guillaume Bunyoni, l’OPP1 Désiré Uwamahoro est nommé commandant de la Brigade Anti-Emeute (BAE), depuis le 23 septembre 2015. Selon la même ordonnance, cette brigade est instituée pour prévenir et gérer les grands événements et les actes de terrorisme graves conformément aux principes et standards internationaux en matière d’application des lois. Elle aura entre autres tâches, la lutte contre l’insurrection et la rébellion dans les centres urbains. Les membres seront des policiers âgés entre 25 ans et 45 ans, choisis pour leur discipline et leur condition physique.

Pour lui, l’explication de cet acte est à chercher ailleurs parce que des gens sont arrêtés chaque jour, mais ne se donnent pas la mort pour autant. Et d’affirmer que, d’après ses informations, le jeune Samuel n’en était pas à sa première tentative de suicide.

La police, précise-t-il, est en train d’analyser trois cas, celui de Samuel, le jeune homme de Kanyosha et un détenu qui a failli mettre fin à ses jours au BSR. « Une enquête est diligentée pour comprendre ce phénomène mais il n’y a aucun lien avec la police. »

Concernant les arrestations qui seraient liées au port de mini-jupe ou de collant, le porte-parole de la police parle d’un amalgame : « L’étude du projet de loi sur les VSBG a coïncidé avec l’opération ville propre du maire de la ville de Bujumbura et les gens ont tout mélangé. » Aucune fille ou femme, souligne-t-il, n’a été arrêtée par la police dans la ville de Bujumbura parce qu’elle était accusée de porter des habits courts ou qui collent à la peau. « La loi réprimant cet abus n’est pas encore promulguée. »

Les arrestations, indique-t-il, sont liées à la prostitution et à la délinquance. « Nous avons arrêté 50 prostituées et des enfants ou hommes de la rue et intercepté une dizaine de jeunes filles, victimes de traffic humain. »

A ceux qui pointent du doigt la BAE, Pierre Nkurikiye rétorque qu’elle ne fait que son travail de prévention des actes terroristes dans des endroits de rassemblement, comme l’ancien marché central de Bujumbura et ses environs où plusieurs cibles molles peuvent se rassembler. Sinon, conclut-il, plusieurs unités de police collaborent pour bien sécuriser la capitale. « Cette brigade n’outrepasse pas sa mission. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

20 réactions
  1. Mayugi

    @ Original
    Votre raisonnement est que les hommes eux ont l’intelligence et le jugement adéquat pour s’habiller correctement. Mais pas les femmes! Pour elles, ça prend une loi! C’est honteux et insultant en 2016. Ce que je veux dire et que vous semblez ne pas comprendre, c’est que nos mères, nos sœurs, nos femmes… ont, tout comme nous les hommes, tout ce qu’il faut pour prendre des décisions les concernant en toute liberté. De telles dispositions dans une loi viendrait mettre en doute ou pire, porter atteinte à la capacité des femmes à déterminer quoi porter, comment se comporter en société…Il est impensable que cela le leur soit dicté par une loi. Voilà.

  2. Nduwayo claude

    C’est très choquant de lire les commentaires de Mr Nkurikiye. Enquête en cours mais déjà de réponses, d’après vous la vie n’a plus de sens pour les burundais? Et pourquoi? Comment fermer les yeux sur une rackette organisée contre de pauvres gens qui luttent pour leur survie? comment accepter que les policiers écrasent les autres rien que parce qu’ils ont l’uniforme? La BAE est instituée pour prévenir et gérer les grands événements et les actes de terrorisme graves conformément aux principes et standards internationaux en matière d’application des lois, la lutte contre l’insurrection et la rébellion dans les centres urbains. Pour vous une fille en muni jupe ou être vendeur ambulant est un acte terroriste.

  3. roger crettol

    Porter une mini-jupe est incontestablement une attitude subversive du plus mauvais goût – d’où l’implication de la Brigade Anti-Émeutes.

    Et puis, les émeutes ayant miraculeusement cessé, il faut bien occuper ces hommes choisis pour leur discipline et leur condition physique. C’est qu’elles courent particulièrement vite, ces dames en mini-jupes … Espérons qu’ils sauront faire preuve de discipline aprés l’arrestation.

    JerryCan

    • Ayuhu Jean Pierre

      Mais Monsieur Crettol, quel humour!
      Il est de couleur pour ne pas dire noir, sinon, je me ferais taper les doigts pour avoir été raciste.
      Plus sérieusement, chaque pays, ses problèmes qui peut paraître anodins si l’on se référè aux normes collectivement admises, celle de l’occident où par exemple, se promener nu est un droit, où les politiciens se battent à longueur de journée pour savoir s’il faut marier des hommes entre eux ou pas, etc…
      L’on sait qu’avec la pauvrété, le commerce « du charme » prospère avec les abus qui vont avec. Quoi d’anormal si l’on lance un clin d’œil à nos jeunes sœurs?
      Portes-toi bien

      • Nduwayo claude

        Mr Ayuhu
        Lancer un clin d’œil à nos jeunes sœurs pourrait être valable si vous n’aviez pas mentionné juste au dessus  » L’on sait qu’avec la pauvreté,………. » c’est qui est faux puisqu’il me semble que les filles qui peuvent se payer une muni jupe, qui vont en boîte de nuit sont des familles aisées.C’est juste qu’il faut racketter ceux qui ont un peu de moyen ou sinon il fallait d’abord sortir ces sœurs de la misère que de les rendre criminelles. Merci pour votre réponse.

      • Tuziki Eline

        « Quoi d’anormal si l’on lance un clin d’œil à nos jeunes sœurs? »
        Comment osez-vous vous tenir de propos pareils? Ces jeunes filles et femmes ont passées deux nuits dans les cachots de la SNR. Tu t’imagines l’humiliation, le traumatisme psychologie et physique qu’elles ont vécues. La peur et l’angoisse que leurs familles ont endurés durant deux jours. C’est peut-être ton humour à toi mais il est dégueulasse.

      • Orignal

        La terrible prostitution s’opère en occident. Et pourtant ils sont riche!!!! Moi même j’ai été surpris quand j’ai vu des femmes et filles occidentales avec de bons emplois , mais chose étonnante ,après le travail elles ont un deuxième : la prostitution.

        • nduwimana pierreclaver

          erega la prostitution ni ingeso sukuvuga ibindi. umugore arashobora kuba afise umugabo atunze yikwije kandi akorera akazi neza umugore wiwe. none, imbere yivyo bintu umugabo wiwe afise, ugasanga umugore kubera kakageso ka prostitution yarasanganywe, ntagata. agire ubuzi 2 canke 3, usanga kakageso kamutwara ntyagaheba. kugira rero agahebe, nuko yokwakira agakiza agakizwa kuko niyonzira yuonyene bakwiye gufata kugira ivyo ngeso imuheremwo.

    • RUGAMBA RUTAGANZWA

      Ces gars à la gâchette facile, je veux dire les policiers de la brigade anti-émeutes, sont plutôt dressés pour tuer! La justice étant complètement inopérante depuis avril 2015, ces gars semblent disposer de droit de vie ou de mort de qui ils veulent où ils veulent et quand ils veulent. C’est aussi triste que cela. Ce n’est pas pour rien que le Haut-Commissaire des NU aux droits de l’homme a dit en juillet a Genève qu’au Burundi, c’est la rupture complète d’un Etat de droit. Il ne croyait pas si bien dire…. !

    • Micombero

      Tu deviens de plus en plus agressif envers les elus du peuple et les institutions Burundaises. Nous esperons sans nous tromper que chez vous en occident vous ne faites pas mieux que ca.

      • Yves

        @Micombero : vous voyez de l’agressivité là où il n’y a que de l’ironie. Apprenez également que les institutions ne sont respectables qui si elles se soucient de l’intérêt général, c’est la source de toute légitimité. On parle alors d’institutions indépendantes (du pouvoir). Et comme au Burundi c’est exactement l’inverse, et que ceci est démontrable de mille et une manières, il n’y a aucune bonne raison de les respecter. Cqfd

  4. Pour le suicide, une haute autorité l’a dit: « Mwihe ubuki canke mwangare. » C’est fait! Pour les mini-jupes, tous les moyens sont bons pour récolter l’argent dans un pays en panne de finances. Demain, les femmes vont s’habiller davantage et seront arrêtées pour un motif qu’on va inventer comme cache d’armes sous de longues robes, jupes ou larges pantalons. Tant que l’argent fera défaut, les gens seront arrêtés comme quoi, « Ntawuharira n’uwumuhamba. »
    La société burundaise a besoin d’une autopsie en commençant, non pas par ceux qui se suicident mais par ceux qui poussent les gens à se suicider y compris des policiers anti-émeute qui passent leur temps à scruter les jambes des filles et femmes.

    • Mayugi

      @ Ayuhu Jean-Pierre
      Je me demande au nom de quelle tranche de la population burundaise vous parlez.
      M. Ayuhu, réveillez-vous! Nous sommes au XXI è siècle et notre pays est une république laïque. Les femmes ont le droit de s’habiller comme elles l’entendent. Messieurs, si vous n’êtes pas capables de vous retenir lorsque vous voyez les jambes d’une femme, faites-vous soignez car vous souffrez d’un trouble de santé mentale.
      En 2016, il est choquant et inacceptable de voir un service d’État arrêter des femmes pour les « protéger contre les violences liées au genre! » Quelle ironie! Quant à ce fameux projet de loi, il semble être truffé de dispositions rétrogrades. J’ose espérer que les femmes burundaises ne se laisseront pas faire et qu’elles revendiqueront haut et fort le droit de disposer de leurs corps comme bon leur semble.

      • On doit s’habiller de facon decente. L’occident a ses realites contraire ou un mariage peut durer un mois, des mariages entre les individus de meme sexe. Tu veux qu’on imite ce genre de pratique au Burundi et/ou en Afrique. Tu dois etre deracine pour cautionner tout cela.

        • Mayugi

          @ M. HIMA Jérémie
          Monsieur, si votre « anatomie » (ne devrais-je pas appeler un chat un chat ? Excusez l’auto censure!) vous démange dès que vous voyez les genoux d’une femme, c’est vous qui avez un problème. Pas la femme. Que vous le vouliez ou pas, notre petite planète est devenue un village avec les moyens de télécommunications actuels. Inutile de parler de déracinement. Tout change. Incluant la culture. Mais il y a toujours des gens allergiques au changement, à l’évolution des mœurs. C’est un vieux discours usé et qui n’a plus de portée. Par ailleurs, moi je souscris à l’égalité des sexes. Et pourtant, je n’ai jamais croisé une fille torse nu chez Sion contrairement aux hommes! Pourquoi cela ne vous scandalise pas? Quant à ceux qui parlent de l’Occident, je vous conseille de régler vos affaires sans toujours accuser les autres. Tenez! En occident, le sein d’une femme peut être considéré comme une partie intime et sensuel dans certaines circonstances. Alors, vous messieurs qui voyez des scandales et des complots là où il n’en a pas, vous excitez-vous chaque fois que vous voyez une femme allaiter en public ? Moi je ne vois aucune nécessité d’introduire des notions rétrogrades, subjectives et pouvant facilement mener à des abus dans un pays où un projet de loi est déjà en application avant sa promulgation comme loi. On aura tout vu. D’ailleurs, j’ai hâte de lire la définition du concept d’habillement indécent dans cette loi. Ne serait-ce pas une diversion pour parler d’autre chose que des vrais problèmes du pays ? Qu’est-ce que ça change vraiment dans la vie d’un citoyen de Cendajuru qu’une jeune femme qui va s’amuser au Toxic porte un legging ? Dites-moi-le M. Hima ?

      • Orignal

        @ Mayugi , C’est terrible comme raisonnement. Avec des pensées comme celles-ci , tu voudrais transformer notre société à l’occidentale. Nous ne sommes pas des anges. Tout homme normal dans son corps doit se sentir un petit changement en présence d’une femme mal habillée. Si ce n’est pas le cas pour toi c’est toi même qui es malade et tu dois consulter ton médecin .

        • Tuziki Eline

          @0riginal et Hima
          Tuzokwambara izo twifuza, mudashaka naho creve vos yeux canke muje kuba mwishamba. On ne construit pas la société sur la faiblesse des gens. Dans les années 70, 80 etc, dans notre capitale les filles et femmes portaient des mini jupes et mini robes. Pourquoi vous montez au créneau au 21e siècles? Murahumba.

          • Orignal

            Je ne suis pas ici pour polémiquer avec des incrédules . La parole de Dieu recommande aux femmes de s’habiller d’une façon descente . Moi je crois la parole de Dieu et vous un jour,vous aurez à répondre à vos actes devant Le juge souverain .Bonjour !!!.

          • Yves

            « La parole de Dieu recommande aux femmes de s’habiller d’une façon descente ». C’est vrai, il s’est donc exprimé récemment sur la question ? J’ai du manquer son communiqué de presse, quel manque de chance…

          • Claude Nduwayo

            La parole de Dieu pour ceux qui y croient. On ne fait pas des lois par rapport aux croyances sinon si on a un président musulman il n y aura plus la viande de cochon au marché. Ne soyez pas fermé, il faut evoluer avec le temps.

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