Ils s’observent surtout dans les écoles fondamentales. Les parents d’élèves sollicitent la main des pouvoirs publics.
Les chiffres font froid dans le dos : 6107 cas d’abandons pour le premier trimestre de l’année scolaire en cours, à Ngozi. Soit près de 4% du total des effectifs à la rentrée en septembre dernier. A l’école fondamentale, la province a enregistré plus de 5840 abandons. Filles et garçons sont presque à l’ex éco : 2913 garçons contre 2925 filles. Ce sont les communes de Kiremba et Marangara qui battent le record.
Le Directeur Provincial de l’Enseignement (DPE) à Ngozi, Désiré Nitonde, déplore ces abandons.
Les directeurs des écoles fondamentales estiment que les cas d’abandons risquent d’être plus nombreux pour les deuxième et troisième trimestres.
Plusieurs facteurs d’explication. Le DPE justifie la situation par la pauvreté qui frappe les ménages dont sont issus les enfants : « Beaucoup de parents préfèrent suspendre les études de leurs enfants pour les associer dans les activités procurant des vivres pour la subsistance des familles. » D’autres choisissent de les envoyer faire de petits jobs procurant un peu de revenus à la famille.
La deuxième catégorie des abandons concerne les grossesses non désirées et les mariages précoces. Plus de 40% des filles qui quittent prématurément les écoles sont concernées.
M. Désiré Nitonde évoque aussi les déménagements. Un tout nouveau facteur d’abandon est l’épidémie de malaria qui sévit depuis novembre dernier dans les provinces du nord du pays : « Le paludisme a énormément contribué pour les abandons scolaires en province de Ngozi.»
Enfin, des élèves du quatrième cycle fondamental disent être découragés par la lourdeur de programmes .B.H., un jeune garçon ayant abandonné les cours à l’école fondamentale Ngozi I le fait remarquer : « Les programmes sont très surchargés surtout les mathématiques et les sciences et technologies. ».
Des mesures peu convaincantes
L’administration scolaire de Ngozi s’en défend. Désiré Nitonde énumère une série de mesures destinées à réduire sensiblement, à défaut, d’éradiquer le phénomène. Ce sont notamment les réunions de sensibilisation et de responsabilisation des chefs collinaires pour le suivi à domicile des élèves. C’est aussi l’ordre donné aux chefs d’établissements scolaires pour des appels quotidiens afin de suivre les cas et d’organiser des visites en famille le cas échéant pour un retour des élèves concernés à l’école dans les plus brefs délais.
Coté administration territoriale, une mesure de poursuite judiciaire contre toute personne accusée de complicité d’abandon scolaire a été unanimement décidée au cours d’une réunion du comité provincial de sécurité à Ruhororo, le 2 mars 2016.Cette mesure concerne surtout les hommes qui engrossent prématurément les écolières ou les prennent en mariage étant encore sur le banc de l’école.
Les parents des élèves ne sont pas convaincus de l’efficacité de ces mesures. Fidélité Niyukuri, membre du comité de gestion de l’école fondamentale de Ngozi I demande aux pouvoirs publics de s’impliquer davantage pour arrêter le phénomène.
On n’est pas prêt de remonter du dernier pays pauvre du monde, comment aller à l’école le ventre vide? comment y aller si on est pas sûr de rentrer? Pour quel intérêt si on a pas d’avenir? La pauvreté est la cause et les conséquences sont désastreuses.Désiré Nitonde énumère une série de mesures:les réunions de sensibilisation et de responsabilisation des chefs collinaires pour le suivi à domicile des élèves. » baba bazaniye ivyo bafungura canke imiti ni baba bagwaye ? » C’est aussi l’ordre donné aux chefs d’établissements scolaires pour des appels, » l’appel:Qu’est ce que ça change dans la vie d’un écolier?