Lundi 25 novembre 2024

Société

« A travail égal, on aura salaire égal »

05/03/2022 1
« A travail égal, on aura salaire égal »
Victor Ndabaniwe : « Un fonctionnaire burundais qui a été engagé en 2016 touche le même salaire que celui recruté en 2022.»

Dans un communiqué sorti ce 4 mars, la fédération Cosesona salue la politique salariale équitable dans l’administration publique burundaise décidée lors du Conseil des ministres du 2 mars 2022. Cependant, elle reste préoccupée par les défis liés au gel des annales, au déblocage et à l’évolution de la carrière.

« La fédération Cosesona se réjouit de la position tranchée prise par le gouvernement entre les valeurs du point emploi afin d’éviter que la réforme introduite dans le système de rémunération ne vienne pour constituer un problème au lieu d’être une solution aux questions soulevées par les syndicats », lit-on dans le communiqué.

Selon le même communiqué, le fait d’adopter la note 45 comme valeur du point emploi et qui exige le déblocage d’une enveloppe de 125 milliards BIF en vue de la mise en œuvre de celle politique est un geste qui répond aux desiderata de la Coalition spéciale des syndicats pour la solidarité nationale (Cosesona). Un pas de géant pour le gouvernement, précise le communiqué, puisqu’au conseil des ministres du 7 juillet 2021, il n’avait promis que 34 milliards BIF pour toute la réforme, soit une augmentation de 94 milliards BIF.

La Cosesona fait savoir que l’enveloppe va rapprocher les disparités salariales et éviter de revoir à la baisse les salaires déjà atteints si c’était la valeur 28 qui était prise en compte. Par ailleurs, ajoute la même fédération, la décision permettra aussi de réduire les mouvements de demande de transfert vers les secteurs jugés plus favorisés, puisque, insiste-t-elle, à travail égal on aura salaire égal.

Des défis subsistent

La Cosesona déplore le fait que la période de mise en application de ladite politique soit longue. Elle n’apporte pas une solution à la hauteur des attentes des fonctionnaires.

Elle fait remarquer que le gel des annales a eu un impact négatif sur l’évolution de la carrière. Et de faire savoir que le comité de pilotage avait proposé une période de 5 ans compte tenu de la longue période de gel des annales, primes et autres indemnités.

En outre, précise Cosesona, le comité de pilotage a trouvé que l’entrée dans le système de rémunération devrait passer d’abord par le déblocage de la carrière des travailleurs sans toutefois demander la régularisation pécuniaire y afférente.

Et de démontrer le fondement de la demande du déblocage de la carrière : « La situation actuelle montre qu’un fonctionnaire burundais qui a été engagé en 2016 touche le même salaire que celui recruté en 2022 alors qu’il a régulièrement eu ses bulletins de notation.»

Du reste, la Cosesona recommande une rencontre entre les syndicats et le gouvernement pour analyser les modalités de la mise en application de cette politique salariale et échanger sur le déblocage et l’évolution de la carrière.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Gacece

    Au lieu d’utiliser ces systèmes d’annales qui peuvent être annulés n’importe quand, les syndicats et le Ministère pourraient négocier une sorte d’augmentation annuelle pour chaque enseignant, à la date d’anniversaire de son embauche. Par exemple, ils pourraient convenir d’une augmentation annuelle de 0,7% du salaire actuel. Disons que le salaire mensuel de base est de 80 000BIF : aprés une année de travail, le nouveau salaire mensuel serait de 80 000 BIF + 0,7%, soit 80 560 BIF. Ensuite après 2 ans complétés dans le même poste, le nouveau salaire mensuel de base serait de 80 560 BIF + 0,7%, soit 81 125 BIF (81 123,92 BIF arrondis). Et ainsi de suite.

    Il faudrait évidemment fixer un plafond salarial, négociable, à ne pas dépasser et qui peut être révisé après 4, 5, 8,… ans cumulatifs d’expérience. Cela pour respecter la capacité de l’État de payer.

    D’autres critères à prendre en considération seraient par exemple le niveau de formation (diplôme) et les années d’expérience dans un domaine connexe. Si quelqu’un a enseigné ailleurs qu’au Burundi ou dans le privé, il faudrait déterminer un niveau de salaire à lui donner en tenant compte de son parcours. En effet, il serait injuste qu’un enseignent d’expérience au même salaire que celui d’un débutant… ou que quelqu’un qui a un doctorat en pédagogie et qui accepte d’enseigner, ait un même salaire que celui d’un débutant qui n’a qu’un diplôme de fin d’humanités (ça existe encore?).

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