Alors que l’on se réjouissait de terminer les élections sans grandes violences, une criminalité prend de l’ampleur dans plusieurs coins du pays. Cette recrudescence d’assassinats à formes variées inquiète, fait peur. Selon les enquêtes menées par Iwacu, en moins de deux semaines, plus de dix personnes ont été tuées, d’autres blessées.
En guise d’exemples, au chef-lieu de Kayanza, un policier a tué lundi 17 août par balles son collègue. Une information confirmée par la police. Dimanche 16 août sur la colline Gasenyi commune Buganda, un homme a poignardé celui qu’il accusait de « courtiser sa femme. » La victime est morte sur-le-champ. Sur la colline Nyarunazi, zone Buhayira, une femme a assassiné son mari au moyen d’une houe usée. Un homme est mort décapité, deux vaches et deux chèvres déchiquetées sur la colline Cimbizi, à Bubanza. En commune Bukemba, à Rutana, quatre personnes, dont une fille de huit ans, ont été blessées par une grenade samedi 15 août. Trois enfants ont été tués par grenade, dix autres blessés à Gahahe, commune Mutimbuzi. Cinq personnes d’une même famille ont été brûlées enfermées dans une maison sur la colline Rugari, commune Muyinga. A Muheka, Songa, Bururi, un corps sans vie a été trouvé dans un champ, dimanche 16 août… La liste n’est pas exhaustive, on dirait une série noire.
L’ampleur de ce phénomène suscite inquiétude, indignation et interrogation. A qui profite le crime ? Certes, la police met la main sur certains auteurs et laisse la justice travailler. Certains auteurs des crimes sont condamnés. Oui, on doit mettre fin à l’impunité. Mais entre-temps, le crime est déjà commis, il y a eu mort d’hommes. Le grand débat, c’est comment prévenir ces infractions. Une autre question, c’est le suivi et le traitement de ces criminels. Y a-t-il des séances d’écoute psychologique et un traitement psychique dans les maisons de détention ? Les délinquants risquent de poser les mêmes actes une fois sortis de prison. Il faut éviter qu’ils deviennent des récidivistes.
Par ailleurs, ces personnes tuées et blessées par grenade sont une preuve que les armes pullulent encore dans la population. De nombreux efforts ont été entrepris par l’Etat pour prévenir et lutter contre la dissémination des armes légères et de petit calibre. Mais cette réalité est une preuve que plus d’attention doit être faite de ce côté. Une campagne doit être faite, des stratégies trouvées en vue de prévenir, combattre et éradiquer la détention de ces armes qui menacent le droit le plus fondamental : le droit à la vie.