Dimanche 24 novembre 2024

Editorial

A quand la Jeunesse Sindimwo, Gashatsi, Mbayahaga ?

20/05/2021 3

Cette semaine, les divisions qui se creusent au sein de l’Uprona, le parti qui a conduit le Burundi à l’indépendance font parler d’elles. Deux camps se regardent en chiens de faïence : le « clan »

Par Léandre Sikuyavuga

Gashatsi veut exclure la « tribu » Sindimwo pour avoir fait campagne « pour un autre parti » lors du scrutin de 2020. Le camp de l’ancien Premier vice-président de la République balaie du revers de la main les allégations. Il accuse par contre les instances actuelles de Ku mugumya d’abus de pouvoir et de détournements de fonds. « La politique a ses raisons que la logique ignore. Elle est faite des alliances, des séparations et des retrouvailles », dit-on.

J’ai bien suivi la réunification du parti Uprona en 2009 et son évolution jusqu’aux élections de 2015 qui ont propulsé Gaston Sindimwo au poste de Premier vice-président de la République et Abel Gashatsi son chef de cabinet adjoint. Nul ne pouvait croire qu’un jour ils pouvaient se séparer.

Aujourd’hui, il s’agit de commérages, d’exclusions arbitraires, d’accusations tous azimuts… Jusqu’à demander l’arbitrage du ministre de l’Intérieur. « Les politiciens sont des gens ordinaires placés par les circonstances dans des situations exceptionnelles. Ils réagissent selon leurs moyens qui sont assez limités. Ils sont tâtonnants, incertains, audacieux à contretemps, pusillanimes », dixit Jean Dutourd dans l’Assassin.

Ces chicaneries à l’Uprona (un virus qui ronge, par ailleurs, la quasi-totalité des partis au Burundi) m’ont fait penser aux mouvements de la jeunesse intégrés.

La plupart des partis qui ont marqué l’histoire du pays, dont l’Uprona, en avaient un en leur sein. On leur enseignait le patriotisme, le leadership, les grands courants de l’histoire, notamment le panafricanisme. C’est ainsi que les jeunes s’identifiaient aux grands hommes politiques. Beaucoup rêvaient de devenir un jour un Kwame Nkrumah, un Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Jomo Kenyatta, Louis Rwagasore, Nelson Mandela… parce qu’ils ont laissé une belle image, écrit leur page, marqué l’histoire. Selon une étude menée par l’African Institute of Democracy, les jeunes africains croient en la démocratie et ses institutions, mais rejettent en bloc les politiciens qui les incarnent. Les raisons qu’ils avancent sont entre autres « le manque de vision, le détournement des deniers publics, la cupidité, le clientélisme, le népotisme. »

L’actuel leadership de l’Uprona devrait montrer une autre face, devenir un miroir des jeunes, un modèle. De toute évidence, les conflits d’intérêts au sein de l’Uprona n’honorent pas ce parti qui a conduit le Burundi à l’indépendance. Il a des responsabilités historiques pour ce pays. Mon souhait est qu’un jour il y ait des jeunes qui rêvent de devenir Sindimwo, Gashatsi, Mbayahaga… Je pense que ceci fera sourire les lecteurs. C’est mon souhait…

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. On pouvait rater tout à l’exclusion de la dernière phrase😂😂😂😂. Un jeune qui souhaiterait se voir demain comme Gashatsi; Sindimwo ou Mbayahaga serait un mal-informé ou du moins un handicap mental!
    Seulement, j’appellerai la jeunesse de mon âge de penser à leur avenir. Le passé récent devrait nous servir de bonnes leçons. La politique, c’est bien dit dans cet éditorial, a raison que la logique ignore…que ceux qui se sentent intéressés y participent sans toutefois se laisser emportés par les idéologies qui ne font que produire des ratés sociaux. Ceux qui ont accepté l’instrumentalisation dans le passé on ne se souvient plus d’eux et j’ai peur que la situation se répète à voir les plus zélés d’aujourd’hui qui ne font que lancer des injures et les mots incontrôlés qui visent à semer la haine sur les différentes plateformes qu’offre l’ère du numérique. Ces gros mots ne vont ni les aider à exceller dans leurs études;
    ni fonder leurs foyers (ceux qui n’en ont pas);ni préparer l’avenir de leurs progénitures. Toutefois; ceux qui les encouragent en cachette ou du moins ceux qui devraient les redresser mais qui ne le font pas; leurs enfants font de belles écoles tant dans le pays qu’à l’étranger. None ga bagenzi tungana; mwebwe mutariko muritegurira ejo hanyuma ngo nukwegera hejuru mugutukana kuko atakibagarura; ejo ababatuma bazobigarama; kandi imyaka yo gutegura ejo heza hanyu yamaze kubaherana…..Barabahenda bakabagumiza muvyiyumviro ataco bibungura;ivyo ntaho biheza ngo bibashikane atari ugutegera amashi abatazoyakira. Iki nikimwe mubigoye Uburundi kandi nejo bikibugoye….Ndavuga simvura…

  2. Nkunzumwami

    A écouter les prédications de Mbayahaga, à écouter ce qu’en pensent Sindimwo et Gashatsi, nous avons trois bons militants du CNDD/FDD. Qu’ils aient le courage de remettre les cartes Uprona et les choses seraient plus simples. ET SI DEMAIN LE CNDD/FDD n’en veut plus, ils tourneront les talons pour aller où ces opportunistes?

  3. Maningo Jean claude

    M. l’éditorialiste,
    Votre édito est un cocktail d’humour et d’ironie.
    Souhaitez à notre jeunesse d’autres leaders, sinon le Burundi de demain serait un pays des gangsters.

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