La hausse concomitante des prix des boissons de la Brarudi et du ciment Buceco a provoqué un tollé, causé de l’émoi. L’augmentation est très élevée, elle atteint six cents francs par bouteille de la Brarudi. C’est le cas de l’Amstel. L’entreprise explique que cette hausse « fait suite à l’augmentation des coûts des matières premières et de l’énergie qui, jusqu’à présent, a entraîné une augmentation substantielle du coût de production des boissons ». Le prix du ciment Buceco connaît une augmentation de quatre mille francs par sac de 50 kg.
Ces décisions sont tombées comme un couperet. La population commençait à espérer un léger mieux suite à la disponibilité du carburant et du sucre. Par ricochet, les prix devraient plutôt baisser. Elles sont donc sous les feux des critiques et semblent susciter de l’indignation chez les consommateurs. « Au niveau de l’Abuco, compte tenu du contexte du moment, nous croyons qu’il n’y a aucune raison qui plaiderait pour la hausse des prix des produits de la Brarudi dans ces jours-ci. Nous en appelons à l’arbitrage de l’autorité ». Constat du président de l’Association burundaise des consommateurs. Il appelle les autorités habilitées à suspendre ces décisions prises unilatéralement, sans crier gare.
Certes, la flambée des prix des produits de ces deux entreprises a défrayé la chronique. Toutefois, on constate que cette montée exponentielle des prix concerne aussi les denrées alimentaires et presque tous les produits de première nécessité. En guise d’exemple, un kilo du riz tanzanien qui coûtait au début de l’année deux mille francs se vend actuellement à quatre mille. Du simple au double.
La hausse des prix des biens et des services est donc généralisée. Certains économistes se demandent si on ne peut pas déjà parler d’inflation. Hélas, les salaires ne suivent pas la même trajectoire. La flambée des prix a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Les clients chargent les commerçants, les accusent de spéculer, mais la réalité est tout autre. Selon une enquête faite par Iwacu, il en résulte une baisse de la demande sur les marchés. « Avec ces prix exorbitants, la plupart de clients achètent la moitié de la quantité dont ils ont besoin. Ainsi, il est difficile d’écouler nos stocks ». Vendeurs et clients ne sont pas affectés de la même façon, mais tous sont frappés.
Questions : Qui fixe les prix sur le marché, qui régule les marchés ? Le gouvernement, au premier chef, doit prendre à bras-le-corps la situation pour maintenir la stabilité des prix, en fixant par exemple des marges maxima pour les produits et les services : quelle marge bénéficiaire un importateur, un grossiste ou un détaillant ne doivent pas dépasser. « Une augmentation de salaire sera certes la bienvenue, mais elle seule ne saurait résorber cette hausse galopante des prix. L’Etat doit continuer de jouer sur l’appareil fiscal et remettre à niveau ses subventions, notamment sur les carburants », suggère un économiste.
Mais, la lutte contre la vie chère ne peut être l’apanage du seul gouvernement. C’est une question transversale. Il faut, à mon humble avis, une structure nationale permanente de fixation des prix, commission pour la régulation des prix, qui comprendrait les représentants du gouvernement, des entreprises et des consommateurs.
Tant qu’on paye, tant qu’on consomme certes à un niveau faible tout va bien. Les barundi sont disciplinés : pas de boycott des produits, on ne tambourine pas sur les casseroles pour hurler,…
Donc tout va très bien.
Le dernier Conseil des Ministres a publié un compte rendu donnant l’aval à ces sociétés de hausser leurs prix.
Que les concernés se renseignent.