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Société

A peine lancé, le nouveau syndicat des journalistes suscite déjà des questions

05/06/2020 Commentaires fermés sur A peine lancé, le nouveau syndicat des journalistes suscite déjà des questions
A peine lancé, le nouveau syndicat des journalistes suscite déjà des questions
D’après Melchior Nicayenzi, le syndicat BJA est un ouf de soulagement aux journalistes burundais après la suspension de l’UBJ

C’est ce mercredi 3 juin que le BJA, (Burundian journalists’ alliance), nouveau syndicat des journalistes burundais a été présenté. Son président, Melchior Nicayenzi affirme que BJA est un nouveau cadre d’expression mais certains journalistes se montrent réticents.

D’entrée de jeu, le président de BJA a tenu à préciser que son syndicat ne vient pas remplacer l’UBJ (Union burundaise des journalistes) dont le président est aujourd’hui en exil.

D’après lui, cette organisation a d’ailleurs été rayée de la liste des syndicats du Burundi. « Nous ne pouvons pas remplacer un syndicat qui n’existe plus, qui n’est plus reconnu par la loi burundaise depuis 2015. Le BJA est un nouveau cadre indépendant. Si l’UBJ pouvait redémarrer ses activités, on pourrait peut-être faire une fédération », argumente Melchior Nicayenzi.

Pour le président de ce nouveau syndicat, BJA va axer son travail sur les questions liées à l’exercice du journalisme. Il a promis qu’il va assurer la protection de la liberté de la presse ainsi que la promotion et la défense de la liberté d’information et celle des médias. « C’est un ouf de soulagement pour les journalistes du Burundi qui attendaient cet organe après la suppression de l’UBJ », a-t-il confié.

Mais interrogé sur l’affaire des 4 journalistes d’Iwacu emprisonnés depuis le 22 octobre 2019, Melchior Nicayenzi a répondu qu’il ne peut pas s’ingérer dans les affaires de la justice. «Mais le syndicat suit de près ce dossier ». 

Que de questionnements

Les journalistes présents au cours des activités de lancement de BJA ont voulu savoir les membres du comité exécutif ainsi que les statuts régissant ce nouveau syndicat, mais en vain. « Nous savons comment notre syndicat est organisé. Nous ne pouvons pas afficher nos statuts n’importe où», leur a répondu Melchior Nicayenzi.

À ces propos, certains journalistes n’ont pas caché leurs inquiétudes. Ils confient qu’ils ne peuvent pas adhérer à ce syndicat tant que ce dernier a décidé de garder secret ses règlements. « J’ai vu le communiqué du lancement de ce syndicat sur les réseaux sociaux. Je croyais que c’était une blague. On dirait un secret de quelques individus », a indiqué Antéditeste Niragira, un journaliste indépendant.

D’après lui, le comité exécutif de ce syndicat devrait d’abord présenter la vision et les missions aux concernés, qui sont les journalistes, avant de passer au lancement.

Cet ancien reporter de Télé Renaissance, une des stations vandalisées au lendemain du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015 contre le président Pierre Nkurunziza, confie que ce ne vaut pas la peine d’adhérer à ce syndicat aussi longtemps que ce dernier a été fondé en cachette et qu’il souhaite garder en secret ses statuts. « Je ne comprends pas pourquoi ils ne veulent pas montrer aux journalistes leurs projets. À qui vont-ils les montrer ? », s’est-il interrogé.

Même inquiétude pour Alain Mucamanza, de la radio Culture, c’est déroutant de voir un syndicat se créer en secret et clamer haut qu’il n’entend pas présenter les statuts le régissant.

Mais le président de BJA se défend : « Il n’y avait pas moyen de contacter tous les journalistes, de tous les médias mais les portes sont ouvertes pour toute adhésion. Il nous faut créer un organe solide ».

Signalons que sur plus de 100 organes de presses enregistrés au niveau du CNC (Conseil national de la communication), Melchior Nicayenzi a informé que seules 10 médias ont déjà adhéré à son syndicat, le Burundian journalists’ alliance. 

Le président du CNC (Conseil national de la communication), l’organe gouvernemental de régulation des médias, était parmi les invités d’honneur.

Nestor Bankumukunzi a toujours encouragé les journalistes burundais restés au pays à se doter d’un organe les regroupant après le départ en exil d’Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ (Union Burundaise des journalises) et d’Innocent Muhozi, représentant de l’OBP (Observatoire burundais de la presse).

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