Le rapport de l’enquête menée en octobre dernier par l’Assemblée Nationale auprès des intervenants dans la Mutuelle de la fonction publique (MFP) préoccupe les députés. La restitution de ce rapport a eu lieu, mardi 22 janvier, à l’hémicycle de Kigobe, devant Martin Nivyabandi, le ministre des Affaires sociales.
La commission permanente des affaires sociales à l’Assemblée nationale a notamment déploré l’insuffisance des médicaments dans les pharmacies de la Mutuelle et la violation des contrats qui lient cette société avec ses affiliés. «Certains cas montrent que la MFP couvre moins de 10% des frais au lieu des 80% convenus».
D’après l’enquête, les grossistes des médicaments (Alchem et Multiphar) où s’approvisionne la MFP sont en même temps des détaillants avec des pharmacies en partenariat avec la MFP. Etc. Interrogée par cette commission, la direction de la MPF a entre autres avancé le manque d’accès aux industries pharmaceutiques.
Dans ladite session, certains élus du peuple ont plaidé pour cet accès. Odette Habonimana n’en revient pas : « Qui dit que ces sociétés qui fournissent la MFP et les privés ne s’entendront pas au détriment des affiliés de la MFP ?».
Mme Habonimana relève un autre défi : «Ces sociétés grossistes et détaillants ayant des pharmacies partenaires de la Mutuelle peuvent privilégier leurs intérêts. Si cette dernière n’obtient pas du bon médicament dans sa pharmacie, elle renverra ses abonnés dans les pharmacies de ces sociétés.».
Des préoccupations partagées par Ladislas Nindereye, Ildéphonse Bizindavyi et d’autres députés. «Il faut permettre à la MFP de faire ses propres achats au niveau des industries».
Pour le ministre Nivyabandi, l’urgence est d’assurer la disponibilité et l’accès des médicaments aux patients. En outre, il soutient qu’un partenariat entre la Centrale d’achat des médicaments essentiels du Burundi (Camebu), et la MFP est nécessaire. Notamment pour remédier à l’insuffisance des médicaments dans les pharmacies de la MFP.