Des familles de déplacés de Mutaho victimes des intimidations de la part des propriétaires de terrain où est érigé leur camp : le cas de Pascaline contre Dismas. L’administration rassure.
Selon la famille de Pascaline Niyingabire qui affirme avoir reçue une visite nocturne en date du 14 août des propriétaires de la parcelle où est construite sa maison, ce n’est pas la première fois que elle est agressée par Damas Nizigiyimana et ses quatre autres frères. « La veille, ils étaient venus casser mes briques destinées à réhabiliter ma maison et renverser par terre l’eau qui était dans un fût », se plaigne-t-elle. Comme le confirme cette mère de deux enfants, elle avait déjà porté plainte à l’administration, mais au lieu de lui porter secours, l’administrateur lui avait signifié que « la situation est sous contrôle. »
Le sous-chef du camp Nyabikenke confirme ces faits et explique : « Nous sommes conscients que ces terres ne nous appartiennent pas, mais nous sommes venus ici suite à l’insécurité de 1993. Quand nous sentirons que nous pouvons vivre sur nos anciennes collines comme auparavant, il ne sera pas nécessaire de nous forcer à quitter les lieux. »
Mais actuellement, ces déplacés jugent que le moment n’est pas encore venu. « Ceux qui osent venir nous intimider ici n’hésiteront pas à nous attaquer dès que nous serons dispersés », s’inquiète André en indiquant que l’administration veut forcer les déplacés à retourner sur leurs collines.
Alors que les déplacés du camp Nyabikenke promettent « de se défendre avec tous les moyens disponibles s’ils sont encore agressés », l’administrateur intérimaire, Charles Ndikumana, souvent pointé du doigt par ces déplacés, jure ses grands dieux qu’il n’est pas question de faire disparaître le camp : « Pour ce qui est de l’attaque de la famille de Pascaline, les enquêtes faites ce 16 août montrent qu’elle a été victime de banditisme. Les voleurs à Mutaho peuvent s’en prendre même aux déplacés. »
En ce qui concerne le conflit foncier qui opposerait ces deux familles, M. Ndikumana indique qu’il a toujours conseillé à ses administrés de garder le calme et la sérénité. « Leurs problèmes seront résolus pacifiquement et il n’est pas nécessaire de se casser les méninges. Le problème des terres où vivent les déplacés de guerre est connu au niveau national », rassure-t-il.