La période pour battre campagne du référendum constitutionnel a été officiellement fixée du 1er au 14 mai. Un décret présidentiel précise que ce scrutin invite « les électeurs à se prononcer pour le projet d’amendement de la Constitution de la République du Burundi. Le « Pour » est exprimé par « Ego », le « Contre » est exprimé par « Oya ».
Aux « partis politiques régulièrement constitués ainsi que les indépendants enregistrés à la Ceni » de se préparer alors pour la grand-messe. C’est donc l’heure de se préparer, organiser, conduire sa campagne dans le respect des règles du jeu et des adversaires.
Mais la fièvre électorale monte déjà avant même la campagne. L’intolérance politique se fait remarquer depuis quelques jours. Pour des mobiles politiques, des gens sont arrêtés et emprisonnés « pour campagne précoce », des propos diffamatoires, des messages de haine ou de menace envahissent les réseaux sociaux. Le cas le plus emblématique est celui du Lycée Musema, commune Butaganzwa, en province Kayanza. Certains élèves se sont arrogé le droit d’arrêter et de tabasser leurs camarades et les professeurs qui ne partagent pas les mêmes convictions politiques. Et cela aux yeux des autorités.
Une telle situation ne peut pas continuer. Les organes habilités doivent jouer leur rôle, dans la limite de la loi, pour décourager les zélés, et autres hors-la loi.
Dès la sortie du décret, certains se sont mis à l’œuvre. Côté média, le Conseil national de la communication a lancé un communiqué de presse sur l’organisation médiatique de la campagne électorale pour le référendum du 17 mai 2018. Quoique controversé, la Cour Suprême a aussi sorti un communiqué de presse en vue de décourager des infractions de droit commun ou en rapport avec le Code électoral. « Des mesures ont été prises pour réprimer le plus vite possible les infractions qui pourraient être commises pendant la campagne et lors du scrutin. » C’est ainsi que le système de permanence sera renforcé et que la procédure de flagrance sera suivie strictement.
Normalement, le moment électoral est celui où devrait s’exprimer la démocratie dans sa forme la plus aboutie : le suffrage universel. L’élection est incompatible avec la violence parce qu’elle en représente justement l’alternative en permettant un « affrontement » pacifique par les urnes.
Quant au choix, les Burundais ont su montrer qu’ils ne cèdent pas à la peur. Leur choix est guidé par la conviction. « Gutora ikiri ku mutima ! » Par le passé, ils ont surpris plus d’un…