Les centres d’accueil pour les personnes âgées restent peu nombreux au Burundi. Les responsables déplorent le manque de moyens pour une assistance suffisante. A l’occasion de la célébration de la journée qui leur est dédiée, ce lundi 1er octobre, elles ont appelé à l’aide.
La Faspao, Famille d’accueil et de soutien aux personnes âgées et aux orphelins, entretient douze personnes du troisième âge. Sept hommes et cinq femmes venus de différents coins du pays, dont une couple. Ils sont des octogénaires, des nonagénaires, des centenaires. D’après Cyrille Fresh Isirahenda, chef de cette organisation, son fonctionnement a commencé en 2012 avec 2 individus. «Petit à petit, l’effectif ira crescendo».
Avant tout, cette assistance aux «personnes vulnérables» relève d’une «œuvre de charité». Elle est en outre un «acte de dignité méritée». M. Isirahenda rappelle que ces personnes âgées n’ont rien ménagé pour le bien de leurs familles, de la société et du pays. «Par après, ils se sont retrouvés dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins». Ainsi, estime-t-il, ce serait de l’ingratitude s’ils n’étaient pas accompagnés dans leur vieillesse.
Outre le critère d’âge, ces personnes sont choisies suite à leurs conditions de vulnérabilité. Elles sont des sans-abris, sans familles. Sur ce, l’assistance revêt plusieurs aspects notamment matériel, sanitaire et juridique.
M. Isirahenda soutient que ces personnes vivent essentiellement des revenus de sa famille. Néanmoins, il témoigne qu’il s’agit d’une bonne œuvre exigeante : «ce n’est pas si facile de les nourrir, de leur trouver des habits, de les faire soigner, les loger, etc ». Ce sont des charges qui demandent beaucoup de moyens.
Le patron de la Faspao salue le soutien du ministère de la Solidarité. Celui-ci a octroyé à son organisation une tonne de riz l’année dernière. Il se réjouit également du soutien de Caritas Burundi. Celle-ci leur fournit un sac du riz et du haricot par trimestre. Et d’appeler les autres à voler au secours des personnes âgées. Notamment au gouvernement de rendre gratuits les soins de santé pour ces personnes âgées comme il en est de même pour les enfants des moins de cinq ans.
L’assistance arrive à l’improviste
La maison Sainte Elisabeth de Bujumbura est un autre centre qui accueille des personnes âgées. Il est l’un des trois centres de la communauté des Sœurs Bene-Mukama. Les deux autres sont situées dans les provinces de Ngozi et de Bubanza.
Cette maison soutient trente vieilles femmes et seize vieux hommes. D’après Colette Murimbane, la responsable, ce centre a la capacité d’accueillir 50 individus. Il y en avait ces derniers jours 49. Mais trois d’entre eux sont morts. Elles n’ont pas été remplacées suite aux problèmes financiers.
Ce centre accuse un «énorme manque à gagner» depuis janvier dernier. Le programme alimentaire mondial (PAM) ne l’appuie plus. C’est lui qui lui donnait une assistance en vivres.
Sœur Murimbane souligne que le déficit de moyens plombe le fonctionnement du centre. L’Etat donne à son centre une somme «insuffisante» de 900 mille Fbu par an. Il n’a pas des moyens de déplacement. Or, les personnes âgées sont plus vulnérables aux maladies. Au sujet des autres charges, des bienfaiteurs assistent soit en vivres, en vêtements, etc. Mais, ces aides arrivent à l’improviste.
Ainsi, Colette Murimbane demande au gouvernement une terre arable. Elle envisage entretenir des champs de cultures pour nourrir ces personnes. Une personne âgée a davantage besoin d’un régime spécial de nourriture.
Toutes les personnes âgées interrogées indiquent que le centre seul ne peut pas satisfaire leurs besoins : «Il nous faut une assistance alimentaire, vestimentaire et sanitaire. Le responsable du centre ne peut pas couvrir tous nos besoins».
Martin Nivyabandi, ministre en charge de la solidarité, rassure. Le gouvernement prévoit d’accorder aux centres d’accueil des personnes âgées notamment des subsides annuels. En plus, il paiera des factures d’eau et d’électricité. Et de leur promettre l’exonération sur les biens et services en provenance de l’étranger.
La journée internationale des personnes âgées a été célébrée au Burundi sous le thème : «Célébrer les champions des droits de la personne âgée».