A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, tous les intervenants avaient un seul mot d’ordre intitulé « unissons-nous pour soutenir l’autonomisation des femmes rurales afin d’éradiquer la pauvreté et la faim.»
« Les femmes rurales représentent un quart de la population mondiale. Néanmoins, les conditions politiques, économiques et sociales sont au plus bas en matière de revenu ou d’accès à l’éducation et à la santé, en passant par la participation aux décisions », a déclaré la représentante du secrétaire des Nations Unies au Burundi. C’était le 8 mars 2012 au stade du chef lieu de la commune Itaba à Gitega. Pour faire honneur à la femme, la célébration des festivités a débuté par un défilé des femmes policières. Tous les intervenants n’ont pas manqué de souligner le rôle de la femme dans le développement du pays. « Dans les travaux communautaires, les femmes sont plus nombreuses que les hommes .Même dans la préservation de la sécurité, elles sont incontournables car elles ne peuvent pas accepter qu’un malfaiteur vienne se cacher chez elles. Sur leurs collines, elles sont les premières à dénoncer les fauteurs de troubles », a fait savoir Béatrice Niyonzima, administrateur de la commune Itaba. Dans cette cérémonie, où la majorité des participants était des femmes, le gouverneur de la province de Gitega a souligné qu’elles peuvent changer la vie d’un pays .Il a aussi montré les dangers de l’accroissement démographique pour la femme burundaise. D’après cette autorité, tout cela à un impact négatif sur la santé de la femme et ses enfants qui ne trouvent pas de quoi mettre sous la dent. « La femme burundaise doit donc avoir en tête qu’avoir beaucoup d’enfants ne milite pas à sa faveur », a conseillé Sylvestre Sindayihebura.
Ni prospérité, ni développement !
Jacqueline Kamariza, présidente du comité provinciale des femmes de Gitega, fustige, quant à elle, la discrimination que subit la femme au foyer. Pour elle, le véritable enjeu de la pauvreté se trouve dans l’inégalité des sexes. « La femme d’aujourd’hui n’a pas le droit de contracter un crédit. Elle ne peut même pas hériter de ses parents, comme ses frères. Dans les institutions de l’Etat, sa place n’est pas encore significative. Certes il y’a des avancées, mais ces améliorations ne sont pas à la hauteur de nos espérances », a-t-elle relevé. Dans son discours, Clotilde Niragira , la ministre de la Solidarité et Droits de personne humaine, a très habilement rappelé que cette journée n’est pas dédiée aux mauvais souvenirs que les femmes ont endurés, mais que c’est une journée de fête. Et d’ajouter qu’une refondation socio-psychologique de la société est néanmoins nécessaire. Elle a aussi affirmé que son ministère travaillera sans relâche jusqu’ à l’égalité effective de la femme et de l’homme soit une réalité. Sans cette parité de base, a-t-elle ajouté, il ne pourra jamais y avoir de vraie égalité dans l’emploi, les revenus, l’accès à la propriété. Mme Niragira a promis que le gouvernement ne ménagera aucun effort à soutenir les associations des femmes pour avoir accès aux crédits. Et pour la 1èrevice -présidente de l’Assemblée Nationale, la femme rurale vit dans la pauvreté, et « moderniser ce secteur serait la meilleure façon de développer le pays quitte à relever le niveau de la femme. »