Ce mercredi 11 décembre, une partie de la population de la colline Mushasha en zone Gatumba implore une aide de l’Etat en vue de quitter leurs lieux de résidence envahis par les eaux de la Rusizi.
11 heures. Nous sommes aux confins du quartier Mushasha de la zone Gatumba. Avec la pluie de ce lundi 9 décembre, la rivière Rusizi est sortie de son lit pour envahir les maisons alentour. Ici et là, des latrines sont à ciel ouvert. De la boue partout. Et surtout, les eaux qui coulent partout ont rendu difficiles d’accès les bicoques construites ici.
Blouson en cuir bleu, chemise blanche et short en jeans, Mwembo expose les inquiétudes des habitants. «Nous craignons pour la santé de nos enfants en bas âge souvent au contact des eaux sales et des fosses septiques exposées à l’air libre qui sont autant de sources de maladies.» Cet habitant demande à l’Etat une évacuation des lieux «pour être plus en sécurité».
J.U est une maman de six enfants. Aujourd’hui, elle est dans le désarroi. Sa maison baigne totalement dans les eaux. «A l’intérieur, rien n’a été épargné. L’eau a réussi à s’infiltrer partout. Je ne sais plus à quel saint me vouer.» Cette pauvre femme implore de l’aide pour quitter des lieux devenus invivables pour elle et ses enfants.
T-shirt Lacoste rouge et pantalon blanc retroussé aux chevilles, Jean de Dieu Rurazaniye est chef de cellule dans ce secteur. Interrogé sur l’action menée par les autorités pour cette population en détresse, il explique qu’au départ, les habitants avaient été installés ailleurs dans des tentes. «Certains y sont restés et d’autres sont revenus ici pour réoccuper leurs anciens logements. Au fil du temps, la taille démographique des lieux a augmenté.» Il indique que les autorités sont pleinement averties de la situation, mais dans l’impuissance de relocaliser ces populations.