La capitale burundaise, Bujumbura accueille, en ce moment même, la troisième édition du Dialogue Continental Intergénérationnel sur la Jeunesse, la Paix et la Sécurité.
Placé sous le thème « renforcer les capacités de la jeunesse africaine pour la paix : l’éducation comme catalyseur de l’agenda continental pour la jeunesse, la paix et la sécurité », cet événement rassemble de hauts responsables, des experts, des jeunes leaders venus des quatre coins du continent et des partenaires internationaux autour d’un objectif commun : mobiliser la jeunesse africaine pour bâtir un avenir de paix et de prospérité.
Lors de son allocution d’ouverture, le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, prononce un discours marquant.
Il souligne l’importance cruciale de la jeunesse africaine dans la construction d’un avenir meilleur pour le continent. « ce moment est d’une importance capitale pour moi personnellement en tant que champion de l’agenda jeunesse, paix et sécurité de l’Union africaine », déclare-t-il, soulignant ainsi son engagement personnel dans cette cause.
Le président de la République insiste également sur le rôle central de l’éducation, « c’est uniquement par l’éducation, socle sur lequel nous bâtirons notre avenir commun, pilier aussi qui soutiendra notre développement économique, social et culturel, que les pays africains y parviendront. »
Evariste Ndayishimiye appelle à une réflexion profonde sur la question de la paix et de la sécurité, « sur un continent qui compte plus de 60% de jeunes de moins de 25 ans, cette proportion plus grande est inévitablement victime et acteur. C’est sur cette jeunesse aussi qu’il faut centrer les stratégies pour y mettre fin, car si tout jeune, où qu’il soit, décide de dire non à l’insécurité, je peux vous garantir qu’il n’y aura plus d’insécurité. »
Pour lui, « l’éducation à la paix à nos jeunes est aujourd’hui indispensable ». Il salue les initiatives déjà en place, telles que le programme « jeunes pour la paix en Afrique » et le « cadre continental sur la jeunesse, la paix et la sécurité ».
Le président Evariste Ndayishimiye lance un appel à une coordination renforcée entre tous les acteurs impliqués « nous voulons nous engager dans une réflexion sur les moyens efficaces de promouvoir l’éducation à la paix en Afrique et de doter à nos jeunes des compétences nécessaires pour cultiver la paix pour eux-mêmes et pour le monde auquel ils appartiennent. »
Le Représentant Résident du PNUD au Burundi, Mathieu Ciowela, qui prend part à cet événement, souligne l’importance stratégique de cette rencontre.
S’adressant aux participants, il affirme, « l’éducation est un levier stratégique pour transformer la jeunesse africaine en acteur clé de la paix et de la sécurité. »
Ciowela indique aussi que cette édition met également en avant des initiatives telles qu’« innovation week », qui illustrent comment l’innovation peut catalyser le développement durable.
Face aux défis que connaît le continent à savoir les conflits armés, l’instabilité politique et montée de l’extrémisme, Mathieu Ciowela insiste sur le potentiel des jeunes Africains, « l’innovation et la paix sont étroitement liées, l’une ne pouvant prospérer sans l’autre. Mobiliser cette jeunesse dynamique est essentiel pour bâtir un avenir stable et prospère. »
Il rappelle également l’importance de l’éducation à la paix et de l’intégration systématique de ces enseignements dans les systèmes éducatifs.
Selon lui, « l’avenir de la paix en Afrique repose sur la capacité des jeunes à innover et à agir comme moteurs de changement positif. »
Mathieu Ciowela appelle à s’inscrire dans la continuité des recommandations du Pacte pour l’Avenir, adopté en septembre 2024 à New York, visant à renforcer la coopération multilatérale sur des défis mondiaux tels que la paix, la sécurité et la fracture numérique, « ces engagements doivent être pris en compte par toutes les parties prenantes, car ils résonnent avec nos aspirations pour une Afrique innovante et pacifique. »
Le Représentant du PNUD exhorte les jeunes participants à s’approprier cette transformation, « vos idées, vos actions et votre résilience sont une source d’inspiration. À travers ce dialogue, vous êtes appelés à jouer un rôle déterminant dans la construction de sociétés inclusives et prospères. »
Une multitude de délégations de jeunes, en provenance du Sénégal, de la République démocratique du Congo, du Tchad, d’Égypte, du Botswana, de l’Ouganda, de la Libye, du Mozambique, du Congo-Brazzaville, de la Tunisie, du Gabon, du Mali et d’autres pays encore, ainsi que les représentants de l’organisation internationale de la francophonie ( OIF) et des représentants de l’Union africaine (UA) marquent leur présence à cet événement.
Cette diversité de pays et d’organisations témoigne de l’enjeu mondial que représente la jeunesse africaine et de l’importance accordée à ce dialogue intergénérationnel. Il se veut un catalyseur pour mobiliser toutes les énergies en faveur d’une Afrique où la jeunesse, soutenue par l’éducation et l’innovation, devient un pilier central de la paix et de la prospérité