Changement de mentalité, augmentation de la production et investissement dans la technologie, sont parmi les solutions proposées par les présidents des sénats d’Afrique et des pays arabes pour faire face aux effets et aux répercussions de la Covid-19 et de la crise russo-ukrainienne.
« Les effets de la pandémie de la Covid-19 et ses répercussions sur l’Afrique et le monde arabe ont entraîné l’effondrement des prix du pétrole ainsi qu’un ralentissement de la croissance des économies des pays des deux régions », explique Enaam Mayara, président de la Chambre des conseillers du Maroc lors de la 9e réunion de concertation de l’association des sénats, Shoura et conseils équivalents d’Afrique et du monde arabe (ASSECAA) qui se tient, du 19 au 20 septembre, au Palais des congrès de Kigobe à Bujumbura.
En ce qui est des effets de la crise russo-ukrainienne, il souligne qu’elle a entraîné une hausse des prix à un niveau significatif et l’affaiblissement du niveau d’achat. Pour lui, cette crise a eu un impact sur la sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde arabe.
Afin de relever ces défis, ce président de l’ASSECAA recommande aux gouvernements arabes et africains de s’efforcer d’établir et d’étendre les systèmes de protection sociale afin de garantir le droit à l’alimentation et à la sécurité sociale. Selon lui, les gouvernements devraient également augmenter la production nationale et réduire les importations.
Pour Augustin Iyamuremye, président du Sénat du Rwanda, il faut investir beaucoup de moyens financiers dans la production alimentaire pour faire face aux effets des crises sanitaires et économiques.
« Nous devons améliorer notre capacité de recherche, améliorer nos systèmes d’enseignement pour les adapter aux possibilités de nos pays et investir dans les technologies intelligentes en tenant compte de la variation climatique », suggère-t-il.
D’après lui, les gouvernements doivent exploiter les innovations qui se sont montrées bénéfiques, qui ont réussi ailleurs, renforcer le partenariat avec les institutions régionales et le secteur privé pour produire plus de nourriture à des prix abordables tout en minimisant l’impact sur l’environnement.
Le président du Sénat de la République démocratique du Congo, Modeste Bahati Lukwebo, appelle les gouvernements africains et arabes à sortir de la domination : « Nous devons nous sentir interpellés pour que nous puissions changer de mentalité. Nous avons encore la peur de subir des représailles de ceux qui nous ont colonisé à tel point qu’il est parfois difficile de prendre des décisions courageuses ».
Il exhorte les gouvernements à renforcer un esprit solidaire pour faire face aux effets et aux répercussions de la pandémie Covid-19 et de la crise russo-ukrainienne.
En plus des présidents des sénats du Burundi, du Rwanda et de la RDC, la 9e réunion de l’ASSECAA a vu aussi la participation des présidents des Sénats du Zimbabwe, du Soudan du Sud, d’Eswatini, des représentants des Sénats des autres pays africains et arabes.