Lundi 23 décembre 2024

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8ème jour des manifs : même cause, même modus operandi

05/05/2015 4

L’arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur d’un troisième mandat de Pierre Nkurunziza n’a pas empêché la poursuite des manifestations dans la capitale et en province.
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14 blessés dont 4 grièvement selon la Croix rouge

17h30. D’après un bilan établi par la Croix rouge, 14 personnes ont été blessées, ce mardi 5 mai, au cours des manifestations. Quatre parmi ces blessés sont dans un état critique.

Kibenga-lac : Des manifestants s’en prennent au siège du Cndd-Fdd

Le siège local du Cndd-Fdd a été vandalisé, ce mardi 5 mai, vers 17 heures, par un groupe de manifestants opposés à la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat. Ces jeunes manifestants étaient très en colère. Ces derniers ont brisé à l’aide de lance-pierres la plupart des vitres de cette maison. Elle appartient à l’évangéliste Pasteur Bucumi. Il possédait beaucoup de terres achetées aux paysans habitant dans cette localité avant sa viabilisation. Il les a revendues par après. Il était très fâché.
Ces jeunes affirment que les machettes et les gourdins cloutés, utilisés jeudi dernier par les Imbonerakure pour intimider les manifestants contre le troisième mandat dans ce quartier, étaient stockés dans ce siège du Cndd-Fdd. «Les gens qui ont assisté à cette scène n’en reviennent pas, ils étaient sidérés de voir des gens sortir des machettes et des gourdins au vu et au su de tout monde. Et quand les observateurs des droits de l’Homme vont sortir leurs rapports, ils vont balayer toutes les accusations d’un revers de main.»
Une particularité dans ce quartier en chantier : plusieurs rues sont bloquées par de grosses pierres, mais très peu de barricades sont gardées par des manifestants. Ils ne sont massés que sur des axes principaux menant vers ce quartier.


3 jeunes soupçonnés d’être parmi les manifestants arrêtés

16h30. Ces jeunes gens traversaient le Boulevard du 28 novembre au niveau du campus Mutanga quand la police les a arrêtés. Quand ils ont vu un pick-up de la police se rapprocher d’eux à petite allure, ils ont compris qu’une arrestation pouvait à tout moment intervenir et ils ont détalé.
Les policiers se sont alors mis à leur poursuite et ils ont réussi à les attraper. Un homme en civil, probablement un auxiliaire de la police, a aidé ces agents à appréhender ces jeunes gens. Ces policiers les accusaient d’avoir pris part aux manifestations à Nyakabiga. Ils affirmaient qu’il les avaient vus portant des pancartes.
Ils les ont brutalisés, ont commencé à les tabasser sous les yeux de beaucoup de passants sidérés. «Avec tout ce qui se passe aujourd’hui, les gens ont peur des policiers. Ils ne rassurent pas. Rien ne dit qu’il s’agit de manifestants, ils peuvent être des maçons ou des vendeurs de fruits, qui rentrent dans les colline surplombant la ville de Bujumbura», s’indigne un passant visiblement choqué par cette arrestation.

Enterrement du caporal-chef Ephrem Hatungimana

16h50. Le militaire tombé le 30 avril sous les balles du service national des renseignements sera inhumé demain le 6 mai. Pacifique Nininahazwe demande à tous ceux qui ne seront pas en train de manifester de rendre le dernier hommage à ce soldat. Signalons que les organisateurs des manifestations ont élevé ce militaire et le jeune de 15 ans Jean Népomuscène Komezamahoro au rang de « héros des manifestations contre le troisième mandat ».

Musaga: Face à face entre policiers et manifestants.

12h. Depuis 8 heures du matin jusqu’à 12 heures, les manifestants ont érigé des barricades tout près du camp Muha. Leur progression a été freinée par la police et du coup ces manifestants sont restés à cet endroit face aux policiers décidés à ne rien céder. Ces jeunes gens scandent des slogans contre la candidature du président Nkurunziza au troisième mandat. Au fil des heures, la tension monte.

20 manifestants arrêtés à Kigobe tout près de l’Ambassade des Etats-Unis

11h30. Des manifestants venus de la commune de Ngagara, qui tentaient d’aller devant l’Ambassade des Etats-Unis, ont été dispersés par les policiers. Des tirs ont été entendus. Ces policiers ont tiré des gaz lacrymogènes. Plus de 20 manifestants ont été embarqués par la police.

Mutakura déplore un enfant blessé grièvement par grenade

11h30. Tout Mutakura prie pour un enfant de 5 ans blessé grièvement, ce matin, à la 12ème avenue par une grenade lancée par un policier du nom de Mwarabu en poste à la commune Cibitoke. Ce petit garçon risque d’être amputé de ses jambes.

C’est au moment où des affrontements entre les manifestants et les policiers se multiplient à Cibitoke et à Mutakura. Bien que les jeunes manifestants soient aux prises avec la police, quelques barricades résistent. C’est le cas de celles érigées à la 7ème avenue à Mutakura.

Ces jeunes manifestants continuent à braver les gaz lacrymogènes. Et ce sont les mêmes scènes de barricades qu’à Cibitoke à la 5ème avenue où des colonnes de fumée noire se dégagent des pneus brûlés.

10h48. Léandre Mukezangango, un militaire du BSPI, arrêté en train de filmer, ce matin, par des manifestants. Il a été évacué par ses collègues sous l’œil désapprobateur des manifestants.

Nyakabiga verrouillé

10h30. Les policiers sont postés à toutes les sorties pour empêcher tout mouvement de foule pouvant déborder vers l’extérieur du quartier.

10 heures. Les manifestations continuent dans les quartiers du nord de la capitale : Ngagara, Cibitoke, Mutakura et Buterere. Même scénario dans les quartiers sud : Musaga, Kinanira, Kanyosha, Kinindo et Kibenga.

Bujumbura rural

08h. Les manifestations sont signalées dans les localités de Kirombwe, Rugazi, Muyira des commune Isale et Kanyosha.
Les populations des communes Mukike, Rusaka et Mugongo-Manga se dirigent vers le lieu où sont installées les antennes relais des radios qui émettent depuis Bujumbura.

Nuit du 4 au 5 mai. Nuit relativement calme. Pas de patrouille nocturne de la police dans les quartiers en ébullition. C’est qu’à la tombée de la nuit, les habitants érigent des barricades dans les rues et organisent des rondes.
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Asile devant l’ambassade des Etats-Unis…

Ainsi passent la nuit les étudiants réfugiés à l'ambassade des USA au Burundi ©Iwacu
Ainsi passent la nuit les étudiants réfugiés à l’ambassade des USA au Burundi ©Iwacu

À la belle étoile, agglutinés les uns sur les autres, garçons et filles sur les mêmes nattes, voilà comment les étudiants chassés de leurs résidences passent les nuits d’exil à coté de l’ambassade des Etats-Unis à Kigobe.
Les WC turcs d’un chantier d’à côté sont maintenant hors d’usage. Pour se soulager, les garçons s’arrangent, tandis que les filles doivent faire des pèlerinages pour utiliser les toilettes du BEPES. Certaines préfèrent faire un porte à porte dans les maisons environnantes de ce quartier huppé pour qui veut bien leur prêter ses lieux d’aisance.
Tout a commencé le 29 avril lorsque le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique les a sommés d’avoir au plus tard évacué les « homes » le 30 avril à 7h. La cause : l’insécurité qui règne dans les campus. Ce que ces étudiants, malgré qu’ils aient obtempéré, continuent à contester.

Certains sans le sous, ne pouvaient pas rejoindre leurs foyers au fin fond de la campagne. D’autres avaient peur d’être confondus au cours du chemin avec les manifestants et de finir dans les geôles du BSR.
D’un commun accord, plus de cinq cents étudiants ont alors déferlé vers l’ambassade des Etats-Unis, pour se mettre sous la protection du pays le plus puissant du monde.

Maintenant ils vivent grâce à des bienfaiteurs qui leur permettent de prendre un repas par jour. Jusqu’à l’heure actuelle, ces étudiants ont décidé de camper à coté de l’ambassade jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’asile ou que la situation politico-sécuritaire revienne à la normale.
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>>> Les manifestations du mardi 5 mai 2015, en images

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Ndayisenga

    Muri vyose Imana irafise intumbero kubihaye biraba uno musi. Wovyemera utovyemera, Ico Imana yavuze ku Burundi kizorinda gushika. Benewacu, bashikanje, Data na mama, Icogira ikimazi ni kwegera Imana mu buryo bwo /kwihana no kwitunganya. Urupfu k’umuntu ni inzira imushikana soit mu bwami bwo mw’Ijuru, soit mu muriro. Ntimutinye urupfu, kuko rutariho, ntitwoshika iyo duteze amaso. « Harahiriwe abapfa bapfira mu Mwami YESU CHRIST ».
    Kubw’umubiri, birababaje cane ibihaye biraba. Ariko YESU yimirije gutangwa, abigishwa biwe binjiye mu mubabaro utagira uko ungana. Basinzirizwa n’uwo mubabaro, kumbure batangura gupanga imigabo n’imigambi y’ingene bohangana n’ikibazo gihava kibashikira. Buno YESU aje, asanga barasinziriye kubw’umubabaro, arababwira ati:  » Nimuvyuke musenge, kugira umubabaro utabatwara mu mosha mabi: LUKE 22:39-46.

  2. Pole-sana

    Mukama w’ikigongwe, ivy’abo ba universitaires Burundi bw’ejo, ni akamaramaza ku Burundi na Gouvernement en place nukuri!

    • MOI

      re kwigira abashitse ejo basha , kuva aho bakirukaniwe kuva kuri micombero bamaze guhungira imbere ya embassade kangah? canke ubu ntibibuka iwabo.. tout ca ni facon yo kwiyamamaza nukwerekana que plus rien ne va , iyo buba ubwumwe bwari ikindi!!!

    • Ndayisenga

      Ni bihangane.

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