Mardi 22 avril 2025

Économie

83 cadres formés au système de gestion environnemental et social

22/04/2025 0
83 cadres formés au système de gestion environnemental et social
Au total, 83 participants issus des institutions financières ont participé à cette formation.

Ce vendredi 18 avril 2025, 83 cadres des institutions financières burundaises banques commerciales, institutions de microfinance et coopératives ont reçu leurs certificats après quinze jours de formation intensive sur le système de gestion environnemental et social (SGES).

Cette formation, soutenue financièrement par le projet PRETE Nyunganira, visait à doter les responsables chargés de l’analyse des dossiers de crédit, de la supervision des opérations et du suivi des financements d’outils concrets pour intégrer les critères environnementaux et sociaux dans leurs décisions d’octroi des financements.

Le SGES, désormais exigé par les Partenaires techniques et financiers (PTF) avant tout appui financier, s’articule autour d’une politique environnementale et sociale (PES) qui sert de document de référence. À l’issue de la formation, chaque institution a signé un engagement formel à respecter les dispositions légales nationales et internationales en matière de sauvegarde environnementale et sociale, qu’il s’agisse de la législation burundaise ou des conventions multilatérales sur la protection de l’environnement et des droits humains.

Les participants ont étudié les différentes phases de l’analyse des risques, de l’identification des impacts potentiels aux procédures de suivi post financement, en passant par la mise en place d’indicateurs de performance.

Renforcer les capacités en matière de sauvegarde environnementale et sociale

Beatrice Nzeyimana, coordinatrice du projet PRETE NYUNGANIRA, a insisté sur l’objectif principal : « La motivation du projet PRETE NYUNGANIRA est de renforcer les capacités des institutions financières en matière de sauvegarde environnementale et sociale ».

Grâce à ce soutien, les établissements pourront accéder au fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (FIGA), géré par le ministère des Finances, qui leur offrira un mécanisme de garantie facilitant leur participation aux appels à projets des bailleurs de fonds.

Beatrice Nzeyimana « La motivation du projet PRETE NYUNGANIRA est de renforcer les capacités des institutions financières en matière de sauvegarde environnementale et sociale »

Selon elle, « les règles internationales et celles des bailleurs exigent que ces institutions financières (banques, microfinances, coopératives) disposent d’une politique claire de sauvegarde environnementale et sociale ». Elle a ajouté qu’il s’agissait aussi « d’un appel à vérifier que les projets soutenus par ce fonds de garantie respectent l’environnement et la société ».

Nzeyimana a également précisé que son projet, dont la coordination lui a été confiée, dispose d’environ dix-sept millions de dollars américains (17 000 000 USD) qui seront injectés dans le FIGA pour constituer un fonds de garantie du portefeuille de crédit pour soutenir les activités économiques et la création d’emploi des micros, petites et moyennes entreprises (MPME).

Un outil d’analyse et de protection des financements octroyés

Jean-Paul Niyomwungere, directeur général de la microfinance les Champions , dont plusieurs membres du personnel ont suivi la formation, a mis en avant l’enjeu économique et sociétal : « L’outil de la politique environnementale et sociale est très important pour les institutions financières, pour les banques et les microfinances ; on ne peut pas penser à financer si l’on ne prend pas en compte les aspects environnementaux et sociaux ».

Il a souligné que « les systèmes de microfinance sont des actifs incontournables pour le développement économique » et que prendre en compte ces aspects permettait non seulement d’atténuer les effets du changement climatique, mais aussi d’accompagner les clients dans leur adaptation. « Pour financer des projets, il est essentiel d’intégrer ces dimensions afin de sensibiliser nos clients et de contribuer à l’atténuation des effets du changement climatique tout en les aidant à s’y adapter », a-t-il expliqué.

BruceDavy Kezimana, directeur général de la microfinance Turame, a salué la richesse des enseignements reçus : « Nous avons appris beaucoup de choses, notamment sur les projets que nous finançons qui peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement et sur les sociétés ; ces outils nous permettent d’identifier les risques environnementaux et sociaux, mais aussi de comprendre la réglementation existante. »

Il a ajouté que « les bénéficiaires de nos financements ne sont pas toujours conscients des risques ou des normes de protection ; grâce à cette formation, nous avons acquis des connaissances sur les principes de sauvegarde environnementale et sur les normes relatives aux droits humains ».

Inéligibilité de certains projets

Au cours de leur présentation, les institutions participantes ont partagé la liste des activités non éligibles au financement ou à la garantie du FIGA. Parmi celles-ci figurent toute production ou commerce jugé illégal selon la législation nationale ou les conventions internationales, telles que la fabrication et la distribution de pesticides interdits, de substances appauvrissant la couche d’ozone, ou encore d’armes et de munitions.

Sont également exclues la production de tabac, la fabrication de boissons alcoolisées autres que la bière et le vin, les jeux d’argent dans les casinos, la pornographie, la diffusion de médias racistes ou antidémocratiques, ainsi que toute forme de travail dangereux ou d’exploitation, notamment le travail forcé ou le travail des enfants.

Les méthodes de pêche non viables, le blanchiment de capitaux, les activités liées au terrorisme et le commerce transfrontalier de déchets non conformes à la Convention de Bâle comptent aussi parmi les interdictions, tout comme la production, le stockage ou le transport à grande échelle de produits chimiques dangereux essence, kérosène et autres hydrocarbures ou encore tout projet empiétant sur terres appartenant aux peuples autochtones sans preuve de leur consentement.

Seul le SGES peut facilement renseigner et prévenir.

L’élaboration et la mise en œuvre permettront de relever un certain nombre de défis. À titres illustratifs, les hypothèques (maisons et parcelles) que les clients présentent auprès des institutions financières peuvent entraîner un non-remboursement de crédits pour plusieurs raisons : maisons construites dans des zones très sensibles (zones accidentées, zones inondables, aires protégées, etc.) dont le demandeur de crédits veut bien se débarrasser. Il en va de même pour les couples qui ne sont pas totalement alignés sur les motivations réelles de demande de crédit, où l’un d’entre eux se voit obligé d’être accompagné par un(e) inconnu(e).

De telles situations se présentent souvent et occasionnent, pour la plupart des fois, des risques et des impacts sociaux négatifs qui sont susceptibles d’entraîner des non-remboursements et l’ouverture des dossiers judiciaires dont l’issue est parfois imprévisible.

Le SGES indispensable pour le fond d’impulsion et de garantie (FIGA)

Le projet pour l’emploi et la transformation économique, PRETE Nyunganira, qui a soutenu la tenue de ses sessions de formations à l’intention des institutions financières, indique que l’acteur principal est le FIGA qui, à travers les fonds de garanties qu’il va octroyer, doit s’assurer que les parties prenantes comprennent les risques et impacts des projets sur l’environnement, la santé et la sécurité au travail et, le cas échéant, se soumettre aux prescriptions légales prévues en la matière.

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