L’administration de base en mairie de Bujumbura mobilisée pour lutter contre le choléra et l’insalubrité… Il y a urgence ! 80% de toutes les pathologies enregistrées dans la capitale viennent du manque de propreté, annonce l’OMS.
<doc7853|right>Alors que [plus d’une quarantaine de cas de personnes atteintes du choléra ont été déjà identifiés en mairie de Bujumbura->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5333], les autorités semblent se réveiller, à l’instar de Pascal Ndayiragije, directeur provincial de la santé publique en mairie de Bujumbura qui annone une brigade pour faire respecter les règles de salubrité dans la capitale : "Le maintien d’une hygiène en mairie de Bujumbura dépendra de l’implication de chaque citoyen", a pour sa part annoncé Saïdi Juma, le maire, avant que ne tombent quelques chiffres.
Selon le Dr Jérôme Ndaruhutse de l’OMS, la couverture en eau potable au Burundi est de 58% en milieu rural, et de 72% pour le milieu urbain. Dans les quartiers périphériques, note-t-il, la situation est semblable à celle du milieu rural et ce dernier est alimenté à 4/5 par les sources aménagées et 1/5 par les bornes-fontaines.
Au mois d’avril 2012, une évaluation avait été effectuée en mairie de Bujumbura par le ministère en charge de la Santé, avec des visites dans les communes de Buterere, Kinama, Kamenge, Bwiza, Buyenzi, Rohero, Kanyosha. Les résultats, proches de ceux de l’enquête de l’Inventaire National en Eau et Assainissement (INEA) de 2009, ont montré que l’insalubrité est observée dans tout le pays et surtout en mairie de Bujumbura, où il y a une grande concentration humaine.
Et rien n’avance apparemment !
M. Pascal Ndayiragije énumère quelques éléments des résultats de l’enquête de 2012 :
– beaucoup de ménages utilisent des latrines mal entretenues ou traditionnelles
– l’évacuation des excrétas se fait dans les canalisations
– la décharge de Buterere ne remplit pas les normes, avec l’inexistence de dépotoirs pour les déchets solides
– on observe la stagnation des eaux usées autour des ménages ou des points de ventes des produits alimentaires, la pollution du lac Tanganyika, l’éparpillement des restaurants communément appelés {Mama Nitiliye}, des buvettes, des bars, des restaurants qui ne respectent pas les normes d’hygiène
– Bujumbura qui reçoit la plus grande quantité de viande consommée en provenance d’équarrissoirs clandestins installés dans la périphérie, malgré l’existence d’un abattoir officiel (et unique)
– le manque de points d’eau dans tous les marchés, etc.
Les conséquences d’une telle situation, poursuit le Dr. Jérôme Ndaruhutse, sont notamment la grande fréquence des maladies dues à un environnement insalubre, qui représentent 80% de toutes les pathologies enregistrées dans la capitale.
Le choléra y apparait de façon récurrente dans certaines provinces riveraines du lac Tanganyika (mairie de Bujumbura, Bubanza, Cibitoke et Rumonge) alors que l’Ouest du Burundi offre des conditions écologiques favorables au {Vibrio cholerae}, la bactérie à l’origine de la maladie.