Lundi 23 décembre 2024

Santé

«80% de Burundais n’ont pas de latrines adéquates»

13/03/2017 3

Le Ciep a organisé un atelier média, ce lundi 13 mars, à Bujumbura, à l’intention des journalistes. Cette organisation se dit convaincue de l’efficacité de leur contribution dans la lutte du choléra.

Prosper Muyuku : «Le manque d’hygiène et d’assainissement est un indicateur des pays en voie de développement.»
Prosper Muyuku : «Le manque d’hygiène et d’assainissement est un indicateur des pays en voie de développement.»

«La communication doit occuper un rang de premier plan dans la lutte contre le choléra. Elle est une arme efficace pour en venir à bout», a déclaré Prosper Muyuku, chef du service national d’hygiène et assainissement au ministère de la Santé, lors d’un atelier média, organisé par le Centre d’information, éducation et communication en matière de population et développement (Ciep) sur la prévention du choléra.

Il assure que le choléra reste une menace à l’échelle nationale : «Le choléra est un danger public. Il se trouve dans nos ménages, dans nos restaurants, dans nos bistrots, etc. Seuls 70% de Burundais ont accès à l’eau potable.» Il indique que le manque d’hygiène et d’assainissement est un indicateur des pays en voie de développement.

Et d’affirmer que cette épidémie restera tant que les Burundais n’auront pas été sensibilisés dans leur ensemble sur l’hygiène et l’assainissement.

Me Pontien Ndayishimiye, directeur du Ciep, affirme que le choléra est l’une des maladies qui apparaissent chaque année au Burundi. Il exhorte les professionnels des médias à s’investir dans la lutte contre le choléra.

«Les médias restent les principales sources d’information de la population burundaise. Nous vous invitons à contribuer dans la prévention du choléra. Le renforcement des capacités des Burundais sur cette épidémie doit être un engagement de nous tous et la presse, en raison de sa capacité de diffusion, constitue un outil clé pour gagner ce pari.»
Léonidas Misago, Directeur du département de la santé, hygiène et assainissement, soutient que le traitement du choléra est facile si le patient bénéficie rapidement de soins.

«Il fait perdre considérablement du liquide. Il faut lui administrer des sels de réhydratation, soit par la voie buccale, soit intraveineuse en cas de gravité, pour remplacer les pertes liquidiennes. »

M.Misago déplore que 80% de Burundais n’aient pas de latrines adéquates. Il confie qu’un seul cas confirmé constitue une épidémie : «Nous ne devons pas ignorer qu’il peut emporter plusieurs vies humaines en une courte période.»

«Les gens font leurs besoins à l’air libre»

Consolate Ngendakumana, habitante de Rubuyi, Mparambo II en commune Rugombo de la province Cibitoke, témoigne avoir failli mourir du choléra en janvier dernier : « Je venais du champ. C’est après avoir mangé que j’ai eu subitement envie d’aller aux toilettes. J’ai eu la vie sauve grâce à un voisin. J’ai été hospitalisée pendant tout un mois et 24 sérums m’ont été injectés.»

Elle dit que les habitants de la localité de Mparambo II boivent les eaux de la rivière Nyakagunda en raison des coupures d’eau répétitives. Elle raconte qu’ils se servent de cette eau de la rivière sans au préalable la faire bouillir.

Mme Ngendakumana confie qu’un bon nombre font leurs besoins, malgré la campagne qui a suivi la recrudescence du choléra en janvier dernier, à l’air libre.

Signalons que le chef du service national d’hygiène et assainissement au ministère de la Santé en appelle au lavage des mains au savon pendant «les moments critiques» et à l’utilisation exclusive des latrines.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Surwavuba Melanie

    Inciter les gens à costruie un stade ou les inciter à amenager leurs toilettes, qu’est-ce qui est mieux?

  2. roger crettol

    Avoir des latrines, et *aussi* la volonté et les moyens de les entretenir convenablement.

    Ce n’est pas là un coup de fusil tiré au hasrad – c’est une remarque tirée d’une expérience personnelle lors de la visite d’une école primaire quelque part dans la province de Ngozi. Les latrines – construites trois ans plus tôt – étaient dans un état déplorable, et je pense que les écolier(e)s allaient plutôt dans les broussailles.

    L’éducation à la propreté et à l’hygiène demande un accompagnment par des investissements dans les infrastructures et leur entretien.

  3. Stan Siyomana

    L’EXEMPLE DU PREMIER MINISTRE INDIEN NARENDRA MODI
    1. Je dois quand meme admettre que j’ai souri quand j’ai vu pour la premiere fois la photo de jeunes ecoliers indiens devant un mur (a l’interieur de leur ecole) ou il etait ecrit en grandes lettres: TOILET FIRST, TEMPLE LATER – Shri Narenda Modi, Prime Minister of India.
    En effet, lors de la campagne electorale presidentielle de 2013, Modi avait declare a un groupe de jeunes en Nouveau Delhi: « Je suis connu comme un leader nationaliste hindou. Mais je veux bien oser dire ceci: Ma vraie pensee est DE COMMENCER PAR CONSTRUIRE LES TOILETTES, LES TEMPLES VIENDRONT APRES »
    (Voir Allison Berland: Toilets first, temples later: Modi’s Promising Act. http://www.foreignpolicy.com, 27 February 2015).
    2. L’annee suivante lors du 68 eme anniversaire de l’independance de l’Inde, Prime Minister Narendra Modi a declare:
    « Est-ce que nous ne pouvons pas CONSTRUIRE DES TOILETTES POUR LA DIGNITE DE NOS MAMANS ET SOEURS?…
    Mes freres et soeurs, vous devez etre etonnes d’entendre le Premier Ministre parler de la proprete/hygiene et de la construction de toilettes du haut des ramparts du celebre Red Fort/Fort Rouge…
    Je voudrais lancer un nouveau programme aujourd’hui meme: TOUTES LES ECOLES DU PAYS DEVRAIENT AVOIR DES TOILETTES (ET CA AVEC DES TOILETTES SEPAREES POUR LES FILLES)…
    (Voir « Full text: Prime Minister Narenda Modi’s speech on 68th Independence Day (= 15 August 2014) », http://indianexpress.com, 16 August 2014).
    3. Dans son programme My Perfect Country, Episode 5 of 6 (duree de 27 minutes), la radio britannique BBC montre la photo de l’indien Bindeshwar Pathak, fondateur de Sulabh International (= une ONG dans le domaine de la sanitation) en train de montrer une toilette a un groupe de femmes indiennes/he demonstrates his LOW-COST AND ENVIRONMENTALLY-FRIENDLY TWO-PIT TOILET TECHNOLOGY.
    (Voir My Perfect Country: India. My Perfect Country, Episode 5 of 6, http://www.bbc.com).

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