Mardi 05 novembre 2024

Société

8 mars : des voix à l’unisson pour réclamer plus d’égalité

8 mars : des voix à l’unisson pour réclamer plus d’égalité
Défilé des femmes soldats et policiers

Elles étaient des milliers à Gitega pour célébrer la Journée internationale des droits de la femme ce 8 mars 2021. Devant le président de la République, le seul souhait de ces femmes et filles venues de toutes les provinces du pays : plus d’égalité dans tous les domaines de la vie du pays.

Elles ont bravé la pluie et le mauvais temps qui régnait sur la capitale politique, vaincu la peur inspirée par la Covid-19, les femmes venues de tous les coins du pays n’ont pas lésiné sur les moyens.

La ville de Gitega était bondée, les rues les routes seules visibles étaient les femmes de différents âges. Vêtues des cotonnades bariolés, elles chantaient, dansaient sourire aux lèvres pour célébrer cette journée dédiée à la cause féminine.

Selon ces dames, cette seule journée de l’année mérite un accent particulier pour montrer au monde entier que la femme burundaise peut être le centre de toute la vie du pays.

Au stade Ingoma de Gitega, tous ou presque les dignitaires du pays étaient présents. Munies des pancartes et banderoles des institutions qu’elles représentent, cette catégorie de la population qui longtemps a été sous-estimées, selon leurs slogans, ont déclaré qu’elles sont prêtes à participer dans le développement intégral du pays.

C’est bien entendu si toutes les barrières culturelles économiques, politiques et sociales venaient à être levées comme le stipule le thème de cette journée « le leadership féminin, source du développement inclusif ».

Sans nier les efforts déjà consentis par le gouvernement, le Forum National des Femmes a rappelé que la femme burundaise reste très faiblement représentée dans différentes institutions, ce qui limite considérablement l’intégration des priorités des femmes dans tout le processus de développement.

Même son de cloche chez le ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre qui rappelle qu’un accent particulier doit être mis sur l’augmentation de la représentation de la femme au sein des instances de prise de décision communautaire. Le but étant de rehausser le taux de représentativité de la femme au niveau collinaire qui reste toujours bas.

« Cette date nous rappelle le combat que les femmes du monde entier ont mené pour leurs droits. Elle ne servirait à rien si cette journée devient une occasion de se rebeller à nos époux mais plutôt de montrer qu’une femme est capable de participer à tous les efforts vers le développement du pays », a insisté Imelde Sabushimike.

« Le droit n’est pas un cadeau ! »

Dans son discours, la représentante résidente du PNUD et coordinatrice résidente a.i du système des Nations Unies a fait savoir que la Journée internationale des droits de la femme est un cri de ralliement pour la génération Egalité.

Pour Nicole Kouassi, cela signifie qu’il faut éliminer les barrières qui empêchent les femmes et les filles de passer au premier plan. « Le leadership c’est aussi promouvoir le leadership à l’intérieur de son entreprise », interpelle-t-elle aux femmes leaders.

Le président de la République, Evariste Ndayishimiye a souligné qu’il est enfin temps d’exploiter pleinement le pouvoir du leadership des femmes pour assurer un avenir plus égalitaire, plus inclusif et plus durable. D’après lui, les barrières historiques, culturelles et socioéconomiques profondément ancrées empêchent les femmes de s’assoir à la table des décisions.

« Les femmes doivent se sentir fortes, qu’elles ne se rabaissent pas croyant qu’elles ne méritent pas telle ou telle place. La liberté et le droit ne se donnent pas mais il faut les chercher et les mériter. Il faut que les hommes ne considèrent pas vos acquis comme un cadeau, combattez pour vos droits et le gouvernement vous soutient ! »

Selon le chef de l’Exécutif burundais, cela contribuerait également à la sécurité et à l’indépendance économiques dont les femmes ont besoin pour pouvoir participer plus largement aux décisions qui pourraient faire changer leur avenir.

Rappelons que cette Journée internationale des droits de la femme a été clôturée par la remise des prix aux femmes qui se sont distinguées plus que les autres.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Jereve

    Je remarque que d’une part il y a des femmes qui revendiquent leur droit à l’accès aux meilleures places dans les structures de l’Etat ou de la société. C’est très bien. D’autre part il y a des femmes modestes qui revendiquent le droit d’avoir une petite place sur la place publique pour vendre leurs tomates et oignons en vue de nourrir leurs familles. On en a parlé dans un article précédent. Mon souhait le plus cher, c’est que ces « deux femmes » puissent se rencontrer et unissent leurs efforts pour que chacune soit écoutée. A deux, chacune en ce qui la concernent, elles peuvent aller très loin.

    • Stan Siyomana

      @Jereve
      1. « Mon souhait le plus cher, c’est que ces “deux femmes” puissent se rencontrer et unissent leurs efforts pour que chacune soit écoutée. A deux, chacune en ce qui la concernent, elles peuvent aller très loin… »
      2. Votre souhait est vraiment louable. Esperons qu’il puisse se realiser au Burundi.

      • Horugavye

        L’ennui pour vous deux c’est que ces deux femmes évoluent dans deux univers totalement différents. Et il n’est pas du tout certain que l’une se soucie réellement du sort de l’autre!

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