Plus de 70 mille Burundais rapatriés, pour l’heure. 60% n’ont pas de maison et 23% n’ont pas de terre. Ainsi détaille le rapport du HCR datant du 30 mai dernier.
Le dernier convoi de rapatriés burundais depuis la Tanzanie remonte au 18 juin dernier. 71.756 est le nombre total de rapatriés burundais depuis le lancement de la campagne en septembre 2017. Parmi ces derniers, 60% sont dépourvus de leurs maisons et 23% de leurs terres.
52 % des rapatriés sont des femmes et jeunes filles, 57 % des enfants mineurs, d’après toujours ce rapport.
Ce dernier montre que plus de 4000 femmes sont exposées à des risques. Et plus de 1300 enfants ne sont pas accompagnés ou sont séparés de leurs familles.
Ruyigi, Muyinga et Makamba, frontalières avec la Tanzanie, sont les provinces qui comptent le plus de rapatriés.
Plus de 37 mille de ces rapatriés étaient sans occupation avant l’asile. Et 43% ont fui en 2016.
Plus de 78 mille rapatriés est le chiffre donné par l’assistant du ministre de l’Intérieur, Tharcisse Niyongabo.
Une réintégration minée par des défis
La représentante du HCR au Burundi, Gogo Hukportie, relève trois défis importants sur la réintégration des rapatriés. Le manque de financement est un « problème sérieux », assure-t-elle.
Ensuite, un suivi médiocre des rapatriés sur leurs collines. D’après elle, la réintégration doit être durable. Le kit de trois mois (une enveloppe de 40 USD pour les adultes, 20 USD pour les mineurs et quelques vivres) ne suffit pas comme assistance. « Il faut des activités de développement pour faire en sorte que les rapatriés ne retournent pas dans leur pays d’asile». Et ce rôle ne revient pas, en grande partie, au HCR qui s’occupe de l’humanitaire. Les autorités du pays et les autres agences de développement devraient prendre le relais, estime la représentante du HCR.
Enfin, Mme Hukportie relève le problème des enfants nés en asile qui n’ont pas d’acte de naissance. Un défi qui les empêche d’avoir accès à l’école et de bénéficier d’autres droits.
L’assistant du ministre de l’Intérieur a affirmé, lors de la journée mondiale des réfugiés, le 20 juin dernier, que « les défis ne peuvent pas manquer pour des familles qui ont quitté leur pays depuis des années ». C’est comme si, observe-t-il, elles recommençaient à zéro.
Quelques chiffres sur la situation actuelle des rapatriés
Total rapatriés : 71.756
Sans maisons : 60%
Sans terres : 23%
Femmes et enfants à risque: 4.681
Enfants non accompagnés : 1.384
Personnes âgées à risque : 1.008
Personnes dans des conditions médicales sérieuses : 1.423
Personnes vivant avec un handicap : 1.077
Source : HCR
Chiffres sur les réfugiés burundais dans les pays voisins
Plus de 390 mille réfugiés burundais dans les pays voisins et autres pays africains, selon les données du HCR qui datent du 30 avril 2019.
Tanzanie : 192.160
Rwanda : 71.490
RDC : 44.027
Ouganda : 39.647
Kenya : 13.000
Mozambique : 8.700
Malawi : 7.700
Afrique du sud : 8.900
Zambie : 4.900