Après l’accession du Burundi à l’indépendance, de nombreuses initiatives ont été menées pour assurer l’essor économique du pays. Pourtant, le résultat laisse à désirer.
Depuis que le Burundi a recouvré son indépendance, les crises politiques qui ont jalonné son histoire ont impacté négativement son économie. Toutefois, dans certains secteurs, le Burundi a enregistré des pas en avant, notamment l’agrandissement du réseau routier et la construction de nouvelles industries et des barrages électriques.
Le taux de croissance est en dégringolade. Il était de 9,06% en 1962, puis a atteint 21,33% en 1970. Il a, par la suite, drastiquement chuté avec la crise de 1972 pour se situer à -6,4%, selon les données de la Banque mondiale.
De 1993 à 2005, le pays affichait un taux de croissance presque négatif pour toute cette période. Idem pour les autres années, il a chuté de 8,1% pendant la crise de 2015.
Certaines industries déjà fermées, d’autres peinent à fonctionner
Quelques années après l’indépendance, une révolution s’opère au Burundi avec une industrialisation de son économie. Vers les années 1980, une ère industrielle commence et un ministère chargé de l’industrie est créé.
Pour le régime de cette époque, il ne peut y avoir de développement sans base industrielle solide. De nombreuses industries furent créées dans cette optique, notamment la Verrundi, la Sosumo, le Cotebu, Inabu, Supobu, Eternite et une industrie pour la fabrication des allumettes.
Mais nombreuses sont celles qui ont mis la clé sous le paillasson, à l’instar de la Verundi, le Cotebu, l’Inabu, la Supobu et l’industrie pour la fabrication des allumettes.
Les rares qui restent, survivent difficilement et ne parviennent plus à satisfaire la demande intérieure et des pénuries répétitives se remarquent. C’est entre autres la Sosumo, la Bragita (récupérée plus tard par la Brarudi) et la Regideso.
L’Onatel, après la perte du monopole suite à la venue d’autres sociétés de télécom, ne parvient plus à payer les salaires de ses employés. Des études pour redynamiser cette société sont en cours.
Des cultures d’exportation en voie de disparition
Vers les années 1940, les Belges diffusent les cultures de rente, dont le café, le thé et le coton. A cette époque, l’Office des cultures industrielles du Ruanda-Urundi (OCIRU) est créé pour promouvoir ces dernières.
Sous la Deuxième République, le président Bagaza s’est investi dans la promotion de la culture du café et la production passe de 11 mille à 40 mille tonnes en quatre ans. Mais aujourd’hui, la production du café gravite autour de 10 mille tonnes.
Le coton était aussi une source importante de devises pour le pays car il était bien entretenu. E. N., ancien employé de la Cogerco, se rappelle : « Les plantations du coton couvraient presque toute la plaine et pour tuer les insectes, on utilisait l’avion. D’ailleurs, les fibres du Cotebu étaient appréciées dans la région. »
Selon lui, la production était bonne. Et avec le Cotebu, les uniformes des gendarmes, des écoliers et des militaires étaient produits localement. « Cela permettait au pays d’économiser les devises sans doute », ajoute ce sexagénaire.
La culture du coton tend à disparaître car sa production ne parvient plus à satisfaire le marché intérieur. La petite quantité produite est utilisée par Afritextile, une société spécialisée dans la fabrication des pagnes et des tissus, qui doit s’approvisionner également à l’étranger pour couvrir la quantité nécessaire.
Quant au thé, deuxième culture d’exportation après le café, sa quantité exportée dégringole continuellement.
Des initiatives pour booster l’économie nationale
Dans la perspective du décollage économique du Burundi, nombre d’initiatives ont été menées, notamment l’élaboration du Plan national de développement (PND) 2018-2027). Dans ce dernier, des secteurs porteurs de croissance ont été identifiés.
Le président Evariste Ndayishimiye a organisé, en novembre 2021, le Forum national de développement pour faire du Burundi « un pays émergent d’ici 2040 ». Des membres du gouvernement, des experts nationaux et internationaux, des intellectuels burundais résidant au Burundi et à l’étranger, ont tous donné leurs contributions sur différents thèmes.
Une des grandes politiques de l’ère Ndayishimiye, pour booster l’économie, a été le financement des coopératives collinaires Sangwe, avec une enveloppe de 10 millions. Dans certaines provinces, pourtant, le résultat des coopératives n’est pas probant.
Eclairage
« 60 ans d’indépendance, des avancées mais aussi des reculs»
Un taux de croissance en baisse, la production des cultures de rente en net déclin, des initiatives pour booster l’économie nationale. Faustin Ndikumana, directeur national de la PARCEM, brosse un tableau peu reluisant.
Comment évaluez-vous les 60 ans d’indépendance sur le plan économique ?
La situation économique du pays a évolué decrescendo de 1962 à aujourd’hui. Si nous analysons le revenu par habitat, le taux de croissance et la production de certaines cultures d’exportation, notamment le café, nous sommes à un niveau beaucoup plus bas.
Nous sommes le pays le plus pauvre du monde avec un PIB par habitant de moins de 300 dollars. De plus, les Burundais étaient 2 millions en 1962. Aujourd’hui, nous sommes 12 millions, alors que le PIB n’a pas augmenté dans les mêmes proportions.
Quelles en sont les raisons ?
Les facteurs endogènes et les facteurs exogènes peuvent expliquer la situation.
C’est-à-dire ?
Plusieurs facteurs rentrent en jeu, notamment les crises politiques qui ont lourdement pesé sur l’économie du pays. A titre d’exemple, avec la crise de 1972, le PIB a chuté de 6% et pour la crise de 1993 à 2005, le PIB a reculé de 33%.
Il existe aussi des facteurs exogènes. Par exemple, le programme d’ajustement structurel de la Banque mondiale où le pays s’est retrouvé dans l’incapacité de continuer sur le même élan d’investissement.
Des pénuries de certains produits de base et des coupures intempestives d’électricité. Votre commentaire?
Le manque d’environnement des affaires a pour conséquence de rester avec les mêmes entreprises, malgré la pression démographique. Ensuite, la corruption et les malversations économiques freinent les industries à accroître leurs capacités de production afin de satisfaire la demande.
Peut-on espérer un décollage économique ?
Il y a lieu d’espérer un changement par la levée des sanctions de Bruxelles et l’ouverture à international du régime Ndayishimiye. Mais l’appareil administratif n’affiche pas le même enthousiasme, malgré les discours du président.
Les réformes initiées par le président Ndayishimiye sont parfois bloqués par des dignitaires du régime qui se voient ainsi menacés. Le président doit alors casser ces noyaux de résistance à son programme pour avancer.
Je précise que Buyoya n’a fait qu’inauguré la sosumo et que c’est Bagaza qui l’a fait mis en fonction.
nagirango ntimubibona, ngo naho waba wanka urukwavu, ariko ugomba kwemera ko ruzi kwiruka erega imitegekere y’urwanda n’uburundi iratundukanye kuko prezida kagame atandukanye caane na Ndayimiye ahubwo ndagira inama prezida w’uburundi kwegera prezida kagame akamwereka uko bayobora.
Cher Journal Iwacu,
Il faut hiérarchiser et pondérer vos analyses.
Une imagee:
Lorsque in bus fait le transport entre Bujumbura et Kampala. Entre Bujumbura et Kanyaru, il est arrêté 6 fois et chaque fois il y a échanges de liasses de billet. Les chauffeurs conduisent comme ils veulent.
Arrivé au Rwanda toutes les régles de conduire sont respected sans exception aucune. Aucun excès de vitesse .
Maintenant le PIB du Rwanda est 3 fois celui du Burundi .
Cher Mfashije,
Laissez noi rire
Le président est élu pour gouverner.
Il a des pouvoirs quasi divin. Yatubwiye ko azohana les coupables dans le Mpanda Gates dans 15 jours. L’a t il fait?
Et puis le voisin du Nord décolle et nous nous dégringolons.
Pourtant il avait été détruit à 100% en 1994.
Le voisin à l’Ouest EST presque dans la même situation que le Burundi
Les raisons fondamentales de la situation catastrophique sont :
1) Mauvaise gouvernance
2) une crasse Corruption.
Ignorez les contraintes externes dans vos analyses.
Tous les autres pays les ont.
C’est gravissime! La population triple tous les 30 ans. Dans 30 ans, soit a la fin du regime DD (Neva 15 ans et le suivant 15 ans), nous serons 36 millions. Impossible d’absorber tout ce monde en termes d’emplois, de formation, de logement decent, de sante, d’energie des menages, d’environnement, d’alimention, etc.
« …Les réformes initiées par le président Ndayishimiye sont parfois bloqués par des dignitaires du régime qui se voient ainsi menacés. Le président doit alors casser ces noyaux de résistance à son programme pour avancer… »
Casser ces noyaux !!! Bon courage Son Excellence Monsieur Le Président.