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5ème anniversaire du Burundi dans l’EAC : il y a de quoi être fier

05/05/2013 Commentaires fermés sur 5ème anniversaire du Burundi dans l’EAC : il y a de quoi être fier

François Bizimana et Léontine Nzeyimana respectivement ex député et ministre des affaires de l’EAC saluent le pas franchi par le Burundi depuis son intégration. Aux grands défis comme la langue anglaise et la corruption, ils proposent des solutions.

<doc4825|left>1er juillet 2007. Le Burundi est accueilli dans la Communauté Est Africaine. L’Union douanière, la 1ère phase de l’intégration, était déjà en place. Les débuts sont difficiles mais le Burundi s’acclimate. Déjà, précise Léontine Nzeyimana, ministre à la Présidence chargée des Affaires de la Communauté Est Africaine, un petit commerçant burundais qui a un capital de moins de deux mille dollars et/ou un certificat d’origine ne paie pas de taxes.

François Bizimana, de la 1ère promotion des députés burundais à l’Assemblée Est Africaine, ajoute que des postes frontaliers sont aussitôt mis en place à Kanyaru et à Kobero. Il s’en suit l’élimination progressive des barrières non tarifaires. Alors qu’avant que le Burundi n’intègre la Communauté, il se ravitaillait à Mombasa (Kenya) et à Dar es Salam, ceci encourage des commerçants. Ils investissent nombreux car le risque de la faillite est amorti.

La libre circulation est une réalité

« Tout citoyen de la Communauté a le droit de s’installer où il veut dans un ou plusieurs pays membres de son choix sans être inquiété, Ce qui n’était pas le cas avant», s’accordent à dire Léontine Nzeyimana et François Bizimana. Ils donnent l’exemple de cet afflux d’étudiants burundais qui vont poursuivre des cours soit en Ouganda, au Rwanda, au Kenya, etc. : « Ils sont traités au même titre d’égalité ». Des biens ou des marchandises en provenance des différents pays membres sont disponibles sur le marché. Un visa unique rend plus opérationnelle cette libre circulation. Selon ces deux personnalités, la sécurité transfrontalière s’est considérablement améliorée grâce au projet de défense commune : « Les dividendes de la paix permettent la mobilité aux citoyens de la Communauté. »

Des infrastructures aussi

« Le Burundi se désenclave progressivement», se réjouit François Bizimana. La construction de la route qui relie le Burundi à la Tanzanie et au Rwanda, souligne-t-il, constitue une avancée significative sur le plan du développement. Même son de cloche chez la ministre Nzeyimana qui ajoute qu’un projet de construction d’un chemin de fer a été déjà analysé : « Il va permettre à notre pays de pouvoir exporter le nickel dont on a toujours entendu parler. »

Là où le Burundi doit fournir beaucoup d’efforts

François Bizimana rappelle que le cheval de bataille de l’EAC, c’est la bonne gouvernance politique, économique et sociale. Ainsi, il appelle les dirigeants burundais à la lutte contre la corruption et au respect des droits de l’homme : « Dans un pays où on tue des gens comme des mouches pour des motifs fallacieux, il est difficile d’attirer l’engouement des investisseurs. »

L’ex-député de l’EALA estime que la Communauté est africaine est un rendez-vous du donner et du recevoir et que la langue véhicule toujours la culture : « C’est le canal obligé de transmission et de réception du savoir. » François Bizimana regrette que la plupart des Burundais ne soient pas capables lors des réunions techniques de défendre les intérêts de leur pays : « Dans la Communauté, c’est la compétition. On ne peut pas négocier quand on ne maîtrise pas l’outil linguistique. Combien de Burundais sont capables de rédiger un rapport en anglais séance tenante et de le présenter pour adoption ou de tenir une conférence de presse ? »

Cependant, la ministre de l’EAC s’y oppose : « Les Burundais connaissent l’anglais, il leur manque la pratique seulement.» Et d’ajouter qu’un programme English laps va dispenser la langue anglaise aux hauts fonctionnaires de l’Etat, aux représentants de la société civile impliqués dans le processus d’intégration, etc. Le député Bizimana riposte que la Communauté appartient aux peuples et non aux élites.

Des solutions

François Bizimana propose deux alternatives pour résoudre le problème de l’outil linguistique : soit le Burundi doit négocier que le français devienne la deuxième langue de travail de la Communauté même si ça revient à abandonner une grande partie de notre culture et de notre identité. Soit le Burundi doit nécessairement changer son système d’enseignement et passer au système anglophone. Et de s’interroger ce que deviendraient nos archives ?
Quant à la corruption, Léontine Nzeyimana est optimiste face à ce projet du protocole de bonne gouvernance en cours de discussion : « Une fois signé, il va permettre de résoudre le problème de corruption. »

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