Depuis ce 20 juin, seules 10 sociétés sont autorisées à importer les produits pétroliers au Burundi. Le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme annonce avoir fait ce tamisage après le constat que les exclus venaient de passer plusieurs années sans commandes.
<doc4295|left>« Tout importateur des produits pétroliers qui passe une période de trois mois calendriers sans commandes, est considérée comme en cessation d’activité d’importation », stipule l’article 16 de l’ordonnance ministérielle 750/934 du 14 juillet 2009, portant mesures d’exécution du décret N° 100/110 du 25 juin 2008.
Selon, la même ordonnance, le retrait de l’autorisation intervient dès le quatrième mois.
Par ailleurs, pour qu’une société se lance dans ce commerce, elle doit avoir l’aval d’une banque pour un dépôt d’un milliard de francs burundais et avoir rempli une dizaine de conditions que le décret énumère dans son article 2.
Ainsi, sont retenues les sociétés Burundi Petroleum, Delta Petroleum Burundi, EBS Petroleum, Engen Petroleum Burundi, Immatco, Interpetrol, Kobil Burundi, Mogas Burundi, MPP(Muhashi) et Socoges.
D’après Jérémie Banigwaninzigo, directeur du commerce, les 53 sociétés exclues n’avaient plus d’adresses. « Leurs numéros de téléphone ne passaient plus. Certaines d’entre elles n’importaient plus depuis une dizaine d’années. D’autres demandaient au ministère d’attendre des mois, arguant que leurs cargaisons étaient stockées dans des ports, à l’instar de Kigoma (Tanzanie), alors qu’il n’en était rien », explique-t-il.
Aucun risque de pénurie
Toutefois, poursuit le directeur du commerce, elles peuvent vendre le carburant à la pompe. « Les sociétés rayées de la liste peuvent acheter le carburant chez les importateurs agréés et le vendre dans leurs stations. Mais elles doivent aussi se conformer à la loi relative à la vente des produits pétroliers », souligne M. Banigwaninzigo.
Il dissipe ainsi la crainte selon laquelle l’essence, le gasoil et le pétrole pourraient prochainement manquer à cause de cette limitation d’importateurs. « La mesure ne va pas affecter négativement la consommation mensuelle de carburant au Burundi. Elle est de 7 millions de litres et nous disposons d’un stock amplement suffisant à Bujumbura et à Gitega », rassure-t-il.
Dans l’optique de parer à toute pénurie, M. Banigwaninzigo ajoute aussi que la révision mensuelle des structures des produits pétroliers (prix sur le marché international) permet de maintenir un équilibre entre le coût à l’importation et celui à la pompe. « Remarquez que le prix, sur les stations, n’a pas changé depuis des mois. C’est parce que le gouvernement accepte d’abandonner plus d’un milliard de francs burundais pour que le consommateur ne souffre pas des fluctuations des prix à la pompe », explique-t-il.
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Sociétés rayées de la liste des importateurs de carburant
Africom Burundi, Ali Khalfan, B.H.C. Surl, Baraka Oil, Barril Oil, CCM, Copel, Cotracom, Dalbit Petrleum Burundi, Energy Congo, Etablissement Rangira Bernadette, Excom International, G.L.I.C., Ganic, Gapco Burundi, Goldring, Hashi Empex, Hass Petroleum, Hatton & Cookson, Indac, Kebuke, Komoil, Les huiles Goldring, Macadiv, Major Oil, Mega Oil, Moil Burundi, Muyuku/E.M.V, N&B/Ndikumana Constantin, Nkubito, Oil Com, Orange Company LTD, Petrobu, Petrocity, Petrol Marine International, Ruta Company, Sheria Petroleum, Sicop, Sobico, Sobucop, Socomipp, Socopebu, Sohybu Surl, Sonitra, Sopeco, Sotracom, Spotra, SRC, Tanganyika Business Company, Tanganyika Oil Company, UPB (Union Petrole Burundi), World Oil Burundi, Yakeime Oil Company « YOC » SPRL.
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