Il y a 4 ans, la Commission terre et autres biens (CNTB) a expulsé 53 ménages qui vivaient sur un domaine familial revendiqué par un homme daffaire. Il se dit propriétaire légitime de ce terrain. Après un sit-in devant le cabinet du gouverneur ce lundi, des sénateurs sont intervenus.
Jour pour jour, les descendants de Jean Mpitabavuma viennent de totaliser 4 ans dans une situation de galère totale. Ils ont perdu dans un procès avec Jean de Dieu Hatungimana, un homme d’affaires originaire de Gitega.
D’après ces gens, il est inconcevable que personne n’a pas voulu les écouter. Plusieurs maisons ont été détruites, celles qui sont encore debout sont louées, les autres sont éventrées. Ces descendants de Jean Mpitabavuma ont été sommés de vider les lieux.
« Nous avons crié, pleuré, supplié, mais l’argent a eu raison sur notre vérité. Nous avons été spoliés et chassés manu militari par la CNTB qui n’a jamais voulu entendre notre version des faits », indique Eugénie Nkeshimana, une vieille femme de 70 ans.
D’après cette mère de deux enfants et grand-mère de 8 petits-enfants, elle est née sur cette terre. Depuis son enfance, elle n’a jamais connu ni le père ni le grand-père de Jean de Dieu Hatungimana qui aurait habité dans ce coin.
Seulement, elle fait savoir que la première fois qu’elle a aperçu cet homme d’affaires, c’était le jour du procès quand il clamait qu’il vient récupérer la propriété de son grand -père qui aurait vécu sur ces terres.
« Nous avons été choqués et scandalisés quand nous avons entendu que cet homme, apparemment respectable, affirme que notre grand-père était le vassal de ses arrières parents. Jean Mpitabavuma qui est notre grand-père a eu ce domaine en 1957 des mains de Mgr Gross, évêque d’alors de l’archidiocèse de Gitega », ajoute-elle tout en écrasant une larme sur ses joues creuses.
Elle parle de justice téléguidée par des hommes puissants qui usent de leur pouvoir pour piétiner les droits des faibles.
Le Sénat entre dans la danse
Dans ce quartier de Mushasha, la question que tout le monde se pose est de savoir ce qui va suivre maintenant que le sénat est venu s’enquérir de la situation sur le terrain en recueillant des informations de la partie lésée.
Selon la plupart de gens présents ce matin du 8 septembre, peut-être que ces familles pourront retrouver leur dignité et être rétablies dans leurs parcelles.
« Cette commission spéciale du Sénat est-elle compétente pour peser sur les décisions de la CNTB où va-t-elle prendre seulement les doléances et les mettre dans les rapports de cette institution », s’interrogent-ils. Ce qui est sûr, que ce soit ces familles et leurs voisins qui avaient assisté impuissants à leur expulsion, ils saluent ce geste du Senat et espèrent quils seront cette fois-ci écoutés convenablement.
Selon un des descendants de Jean Mpitabavuma, il y aurait eu « manipulation de la CNTB » qui n’a pas voulu vérifier tous les documents .
Selon lui, ils ont un plan de tout le domaine de l’archidiocèse où figure cette portion de terre que l’évêque de l’époque a attribué à ses cuisiniers et autres domestiques en 1957.
« L’archevêché a adressé une correspondance au président de la CNTB arguant que c’est une injustice pour ne pas avoir écouté son témoignage alors que cette partie de terre litigieuse était jadis incluse dans son domaine », argumente Albert Niyonkuru tout en présentant une lettre datant du 31 juillet 2014, signée par Mgr Simon Ntamwana.
Cet archevêque réclamait la suspension de la mise en exécution de la décision de la CNTB car c’est l’archevêché qui devait répondre à toutes les questions.
Pour Jean-Marie Nibirantije, président de la Commission spéciale du Sénat chargée de recueillir des doléances de la population et du suivi des recommandations du gouvernement, il n’est pas là pour donner raison à une partie, ni pour influencer une décision quelconque, mais plutôt pour écouter les témoignages des natifs de là, et surtout les vieux.
Mais où se limite la compétence de la CNTB?
Quels sont les litiges qui sont jugés par la CNTB , mais échappent aux tribunaux Burundais.
Pauvre pays.
Quels sont les magistrats qui signent à la CNTB?
Le temps devait être le premier témoin. Si les personnes avaient occupé la terre depuis dix, vingt, trente ans ou pendant les événements de 1972 et autres, là il y aurait bénéfice du doute au profit ou au dépens de l’une ou l’autre partie. Mais cela fait 70 ans que la vielle femme et les descendants occupent les lieux! Trois générations qui ont leurs racines profondes sur leur terre! Les vieux du village pourront éventuellement remonter la chronologie, à condition naturellement que la puissance corruptrice de l’argent et de la politique ne s’en mêle pas.
svp corriger les fautes : un homme d’affaires ,Monseigneur Grauls, « lépoque:l’époque », »Cet archevêque réclamait la suspension de la mise en exécution de la décision de la CNTB car c’est l’archevêché qui devait répondre à toutes les questions ».(quelle phrase) et beaucoup d’autres coquilles. Nous aimons votre journal mais éviter des articles mal écrits
Note du journal Iwacu
Merci et toutes nos excuses