« Le problème de leadership, la corruption et les malversations économiques, la démographie, la politisation de l’administration et l’instrumentalisation de la justice », tels sont les principaux défis auxquels le Burundi fait face après 50 ans d’indépendance. Cela ressort d’un sondage d’opinion mené par la Parcem (Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités)
<doc4505|left>Selon les résultats de ce sondage, après 50 ans d’indépendance, le Burundi n’a pas encore une classe politique qui pense à l’intérêt supérieur de la nation. «Une dynamique de leadership nous manque encore pour catalyser les énergies vers une vision commune », indique Faustin Ndikumana, représentant légal de la Parcem.
Il signale que le sens du respect de la chose publique a reculé, les mandataires publics et les cadres de l’Etat rivalisent dans l’accaparement et la démonstration des richesses détournées.
D’après ce sondage, la population estimée, en 1962, autour de deux millions a été multipliée par quatre, alors que la croissance économique n’a pas suivi le même rythme. «Les experts projettent une population de 16 millions en 2050 », s’inquiète Faustin Ndikumana.
Ce sondage fait état, en outre, d’un manque criant de transparence dans l’accès à l’emploi public. Des emplois sont octroyés sur base de considérations politiques alors que la séparation des postes politiques et techniques est prévue par la loi. Selon les résultats de ce sondage, une justice de deux poids deux mesures existe au Burundi.
Malgré les défis, des acquis ne manquent pas durant les 50 ans d’indépendance. Il s’agit entre autres de la liberté d’expression, de la cohabitation ethnique et de la stabilité des institutions.
En effet, indiquent les résultats de ce sondage, le pluralisme politique est une réalité même s’il subsiste certains cas d’imperfection. Ils mentionnent que le cachet ethnique disparait progressivement. « L’accord d’Arusha pour la paix qui consacre le partage du pouvoir entre les grandes composantes de la société doit être inviolable et gardé jalousement. Le mode de passation est actuellement démocratique par le biais des élections », constate ce sondage.