En 1964, des missionnaires Xavériens s’implantaient au Burundi, participant à fonder le diocèse de Bururi. Cinquante ans après, le combat de la communauté reste le même : fortifier le tissu social dans les couches modestes de la population.
Les protestants, notamment les anglicans, occupaient le sud du Burundi depuis belle lurette. Quand Mgr Joseph Martin, vicaire apostolique de Ngozi, se voit confier Bururi par le pape Jean XXIII en 1961 (quatrième diocèse du Burundi après Gitega, Ngozi et Usumbura), il se tourne vers les Xavériens pour rattraper le retard. Le siège de la congrégation, créée en 1945 à Parme et situé dans la même ville italienne, accepte d’envoyer des missionnaires. Ceux-ci, venus remplacer les Pères Blancs, fonderont au cours des années les paroisses de Kigwena, Minago, Buyengero (Bururi), Gasorwe, Ruzo, Bugwana à Muyinga, Mumuri (Gitega), ou encore Kamenge, dans l’archidiocèse de Bujumbura. Pour eux, « vivre comme un chrétien ne veut pas dire réciter seulement le chapelet, c’est aussi défendre la fraternité et la solidarité dans la société », explique le père Claudio Marano, membre de la congrégation. Dans toutes ces paroisses, ils créeront des écoles, des dispensaires, des foyers pour filles, des bibliothèques, ou encore des infrastructures uniques, comme le Centre Jeunes de Kamenge.
Et la facture pour tout cet effort sera parfois au prix fort : le 30 septembre 1995, dans la paroisse Buyengero, « les militaires tuent le père Ottorino Maule, et deux autres témoins, le père Aldo Marchiol et la volontaire Katina Gubert », rappelle Gabriele Ferrari lui-même Xavérien. Motif ? « Avoir démasqué et dénoncé les méfaits de l’armée sur la population locale. » Aucune poursuite judiciaire ne sera engagée, malgré les appels officiels de la communauté. Le « père Buyengero », en réalité le Xavérien Giuseppe De Cillia ayant fui les lieux du meurtre, s’établira à Kamenge peu après, où le nom est devenu tout un symbole, depuis.
Tribulations communes
C’est pourquoi le père Marano estime que leur communauté « est liée aux Burundais jusqu’au sang.» Des premiers pères italiens qui débarquent dans le diocèse de Bururi, fin 1964, aux communautés de Rumonge, Minago, Kigwena et Murago qui accueillirent et cachèrent des Hutu éduqués pourchassés par l’armée, en passant par les expulsions, en novembre 1981, de presque tous les missionnaires Xavériens sous le régime de Jean-Baptiste Bagaza, puis, plus tard, la traversée des terribles heures de l’après 1993, les soubresauts de l’histoire du Burundi postcolonial sont intimement liés à la congrégation.
Les injustices sociales basées sur l’ethnisme et le régionalisme, la précarité des populations rurales, le silence et la position ambiguë de la hiérarchie ecclésiale en 1972 ou sous la persécution de la deuxième République, la politique d’unité nationale, la venue de la démocratie, etc., ils ont tout vu, tout vécu. Peut-être enregistré, aussi.
De précieux témoins … s’ils acceptent de parler.
vraiment ces missionnaires ont fait beaucoup de biens , le centre jeune kamenge est un centre par excellence qui offre des services de qualité et aussi gratuit.que Dieu vous bénisse!
Je n`ai pas souvent de commentaires à faire sur les écrits de RUGERO;
je tiens à souligner que j`apprécie son style: articles bien detaillés et probablement bien documentés.
N`étant pas diplomé en Littératures, j`apprends beaucoup de ces écrits.
Longue vie à toi RUGERO; que Dieu te bénisse.
MNF
La photo me met mal à l’aise.
Point.
J-PK
pourquoi ou quoi au juste ?
Moi aussi, Point !