<img4434|right>Il fait partie de nos grands hommes. Pierre Ngendandumwe lauréat de l’Université de Lovanium (Congo) est un des premiers universitaires burundais. Titulaire d’une licence en Sciences Administratives et Politiques, c’est un grand ami de Louis Rwagasore, le leader de l’Uprona, le parti indépendantiste. Les deux hommes s’apprécient mutuellement, partagent une même vision d’un Burundi uni, indépendant.
Thérèse Ngendandumwe, la veuve, se souvient: « Pierre et Louis étaient des hommes intègres, très travailleurs, tous les deux peu bavards. Rwagasore fumait beaucoup. » Pierre Ngendandumwe travaille alors l’administration coloniale comme adjoint à l’Administrateur Territorial tout en luttant clandestinement – Rwagasore ne veut pas l’exposer – au sein de son parti comme l’un de ses lieutenants les plus fidèles.
Il est nommé ministre des Finances lors du premier gouvernement d’union nationale de 1961. En juin 1963, il devient premier ministre, jusqu’à sa révocation par le Roi Mwambutsa IV en avril 1964, qui lui reprochait notamment d’avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine communiste.
Début janvier 1965, il lui est demandé de former un nouveau gouvernement. Pierre Ngendandumwe accepte.
Le 15 janvier 1965, le premier ministre Pierre Ngendandumwe se rend dans la chambre 7 de la clinique Prince Louis Rwagasore. Quelques jours plus tôt, son épouse a mis au monde une petite fille. Vers 21 heures, il rentre. Il est fatigué. « A cette époque, il n’y avait aucun protocole, mon mari conduisait lui même sa voiture, sans garde du corps, même le roi conduisait lui-même son véhicule », se souvient Thérèse Ngendandumwe.
Soudain, dans la nuit, de sa chambre, Thérèse Ngendandumwe entend des coups de feu. Pierre Ngendandumwe venait d’être assassiné sur le perron de la Clinique Prince Louis. Il est âgé de 31 ans à peine. Il était considéré comme le dauphin de Rwagasore. Le Burundi venait de perdre un autre leader, patriote, intègre et visionnaire.