Tous les témoignages recueillis reconnaissent un parcours journalistique exceptionnel de Laurent Ndayuhurume. Un parcours caractérisé par l’indépendance et le professionnalisme.
<img4541|left>Son seul mot d’ordre, c’était la rigueur. La rigueur dans la collecte, le choix des sources, le traitement de l’information et l’équilibre. Ces questions déstabilisaient ceux qui avaient quelque chose à cacher et ses interviews sont des chefs d’œuvre.
Remarqué par les grandes radios internationales, il intègre – c’est une première pour un Burundais – la prestigieuse BBC. A la BBC, le petit garçon né à Kirika, près de Kibumbu en 1959 va vite gravir les échelons.
Laurent Ndayuhurume suit de près l’actualité burundaise et de la sous-région. Tous les bouleversements, tous les changements sont traités avec professionnalisme. Il sera, à partir de 1994, chef du Service Grands lacs de la BBC (kinyarwanda et kirundi). Il est désormais « Senior Producer ». Il gagne par après le Service Training de la BBC où il dispense des cours aux nouvelles recrues de la maison. Ceci ne l’empêche pas de former des journalistes dans d’autres cadres dans cette sous-région. Entre 1994-1994, il signera quelques articles dans le journal Panafrika initié par Antoine Kaburahe.
Cultivé, grand lecteur, Laurent Ndayuhurume avait toujours sur lui un bouquin. A l’aise en kirundi, en français ou en anglais, l’homme était d’une excellente compagnie et tous ceux qui l’ont côtoyé n’oublieront jamais son humour.
Epris de paix, ce journaliste chevronné détestait la violence. Antoine Kaburahe son ami, raconte qu’en 1995, Laurent Ndayuhurume de passage au Burundi dormait chez lui au quartier Rohero II n’est pas arrivé à dormir parce que ça tirait dans le quartier. Le matin, les yeux bouffis par la nuit blanche, il s’est écrié horrifié : « Comment dormir quand des gens sont peut-être en train de mourir ! »
Il s’éteint le 6 décembre 2005 au petit matin à la Clinique Prince Louis Rwagasore. Il avait quitté de son gré la BBC pour rentrer au pays, former des journalistes, ouvrir un centre culturel et écrire. Il n’a pas eu le temps.
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– {Suite à la teneur des échanges (publiés ou pas) sur la mémoire de Laurent Ndayuhurume, la Rédaction d’Iwacu voudrait rappeler à nos différentes lecteurs, le respect envers toute personne qui doit guider nos échanges. Merci.}