<img4427|right>Figure emblématique de la lutte pour les droits des enseignants au Burundi, Eulalie Nibizi est née le 24 juin 1960 à Kiryama en commune Songa dans la province de Bururi.
Son militantisme débute très tôt. En 1991, elle participe dans la mise en place du premier syndicat et est élue secrétaire générale : « A l’école où je travaillais, je défendais beaucoup les enseignants, j’étais simple travailleur. »
Lucide, elle a pris ses distances avec le « syndicat » mis en place par le régime. « J’avais compris que l’UTB, l’Union des travailleurs du Burundi qui avait été instaurée par le pouvoir uproniste, dans laquelle tout fonctionnaire devait adhérer n’était pas un syndicat », poursuit-elle.
Eulalie Nibizi n’oubliera jamais le succès de 2002 : la grève générale qui a permis d’avoir un statut spécial pour les enseignants, un déblocage administratif et financier des arriérés depuis 1976, la gratuite des frais de scolarité à l’école primaire et secondaire pour leurs enfants,… « Ces moments de succès sont comme une drogue et vous donnent envie de continuer la bataille », dit-elle.
Pour la présidente du STEB, tous ces triomphes sont le fruit de la solidarité syndicale. Pourtant, le chemin est parfois parsemé d’embûches. Eulalie Nibizi connaîtra la prison en octobre 1997 et en avril 2004 pour son combat syndical.
Les pressions familiales, sociales et surtout politiques ne lui facilitent pas aussi la tâche : « J’ai été sollicitée mainte fois pour me taire en échange des postes politiques élevés », déclare-t-elle.
Mère de quatre enfants, veuve depuis l’an 2000, la présidente du syndicat des travailleurs enseignants au Burundi (STEB) est unanimement respectée pour son combat en faveur des travailleurs de la fonction publique et des enseignants en particulier.