Dans un procès de flagrance, le TGI de Gitega a condamné le gérant, le pompiste et la sentinelle de la station-service Burundi Petrol Product, agence Gitega pour atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale en dissimilant le carburant en vue d’aller le vendre frauduleusement après au prix fort.
Décontractés et sans leurs avocats, Schadrak Nibitangavyose, Patrice Mugabonihera et Emmanuel Ndayikengurukiye ont comparu ce dimanche devant les juges du Tribunal de Grande Instance de Gitega dans un procès de flagrance.
Le ministère public qui a ouvert les débats accusait le gérant, le pompiste et le veilleur d’avoir caché dans des bidons 1.136 litres de carburant ce jeudi 23 septembre pour les revendre au marché noir à un prix exorbitant. Ce qui est puni par l’article 430 du Code de procédure pénale du Burundi.
Devant les juges, le gérant et le pompiste ont reconnu avoir mis l’essence dans les bidons mais pas pour la revendre. D’après eux, ce carburant saisi par la police était déjà vendu et appartenait aux clients qui n’avaient pas pu amener leurs véhicules sur place.
A la question de savoir pourquoi ces bidons remplis de 1.000 litres étaient cachés dans le stock de la station-service, les travailleurs ont répondu qu’ils « servent tout le monde jusqu’à ce que tout le carburant soit épuisé. Les uns viennent avec leurs véhicules, les autres se présentent à la station-service avec des bidons », ils ont encore expliqué qu’ils ne « demandent jamais la destination de ce carburant pourvu que les gens payent ».
Pour ces deux accusés, ils n’avaient jamais pensé que c’est une faute car personne ne se plaignait.
« Même la police était là pour faire régner l’ordre sur les files d’attente. Parfois quelqu’un peut me demander de lui réserver quelques litres. Dans ce cas, s’il accepte de payer cash et laisser le bidon dans mon bureau je ne peux pas refuser, c’est une façon de fidéliser des clients », s’est défendu Schadrak Nibitangavyose, le gérant de la station-service BUPP, agence de Gitega.
Quant à Patrice Mugabonihera, le pompiste, il a demandé pourquoi la justice s’acharne sur lui. D’après lui, depuis le matin il avait servi de l’essence dans les bidons en présence de la police . C’est à 10 heures qu’ils ont été arrêtés alors qu’il faisaient leur travail depuis tôt le matin, sans être inquiétés par la police présente.
« Je plaide coupable pour avoir accepté de servir nos clients dans les bidons, mais c’est la première fois que j’entends que c’est une faute punissable par la loi », a encore plaidé le pompiste.
Pour Emmanuel Ndayikengurukiye, veilleur de nuit, lui aussi c’était la consternation. Il n’a jamais compris pourquoi il est sur le banc des accusés alors qu’il n’est pas concerné par la vente ni la distribution du carburant.
Selon lui, cela ne relève pas de ses prérogatives. Il travaille sous les ordres du gérant et veille sur tout ce qui se trouve dans cette station-service .
La justice n’a pas fait de quartier
Dans son réquisitoire, le procureur de la République qui chargeait les trois personnes de complicité pour atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale s’est montré ferme.
Il a demandé aux juges une peine de 5 ans de prison ferme pour tous les accusés. Ce que le tribunal a confirmé après une délibération de quelques minutes.
Par contre, il n’a pas tenu compte des dédommagements de 8 millions BIF réclamés par la partie civile par vice de frais de consignation. Mais Me Emmanuel Burakuvye qui défendait les intérêts de la société BUPP a apprécié largement le jugement car selon lui, la justice a démontré que sa société, jusqu’ici trainée dans la boue n’a pas trempé dans le trafic illicite du carburant.
« C’est une occasion de renforcer l’encadrement des travailleurs de BUPP pour qu’ils soient vigilants et appliquent à la lettre les directives de la société. Le carburant est servi dans les véhicules et les motos et pas dans les bidons. Ceux qui se présentent avec des bidons ou des fûts doivent avoir une autorisation spéciale délivrée par les services habilités » a conclu l’avocat.
N’y a-t-il pas d’avocats qui puissent aider ces gens?? 5ans de prison pour des bidons de carburent saisis c’est trop!! Abacamanza bacu bashatse barakavya!! Binyibukije les condamnés à perpétuité kuko bafashwe muri manifestation !!!
Ce genre de procès expéditif n’honore pas la justice. A voir le déroulement des faits c’est comme si les prévenus été condamnés à l’avance. Ici beaucoup d’entre nous ont déjà acheter du carburant dans les bidons et si cette infraction est passible de 5ans de servitude pour de simples citoyens sans défense alors que dans la même province une sénatrice a écopé seulement d’une amande pour un délit plus grave tuzoba ataho tuva ataho tuja kuko akarenganyo karabandanya izuba riva.
Il faut bien éclairer quant aux responsabilités du veilleur sinon il devrait être aqutté!!!
Ah ! La police n’était pas là pour faire appliquer le loi ?