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Société

4ème jour de détention des journalistes d’Iwacu et leur chauffeur : le calvaire

25/10/2019 Commentaires fermés sur 4ème jour de détention des journalistes d’Iwacu et leur chauffeur : le calvaire
4ème jour de détention des journalistes d’Iwacu et leur chauffeur :  le calvaire

Vendredi 25 octobre 2019. Agnès, Christine, Egide, Térence et le chauffeur Adolphe vont passer leur 4ème nuit au cachot du commissariat communal de Bubanza.

Ils vont mal. Déprimés. Depuis leur arrestation, mardi dernier, ils n’ont même pas eu l’occasion de prendre un simple bain.

Dans la matinée, le procureur de la République de Bubanza est venu les sortir du cachot du commissariat de province. Il les a sommés de le suivre sans leur dire la destination. Ils ne savent pas que leur calvaire commence.

Ils sont sortis du cachot du commissariat escortés par de nombreux policiers, comme des criminels, sous les yeux ébahis et souvent compatissants des habitants du coin.

Après une marche à pied de plusieurs centaines de mètres, entre les deux cachots, ils sont arrivés humiliés à leur nouvel endroit de détention à la commune.

Là, ils vont découvrir leurs nouvelles conditions d’incarcération. Des cellules exiguës où s’entassent jusqu’à huit personnes. Les poux et punaises pullulent de partout. Pas d’eau. Pas d’électricité. Dans la pièce, un trou qui sert de WC est partagé par l’ensemble des détenus présents dans la cellule. Une mauvaise odeur flotte dans la pièce baignée dans la pénombre.

Dans leur précédente geôle, au cachot du commissariat, il y avait de l’eau et de l’électricité. Ils dormaient à deux dans une cellule, sur des matelas que la rédaction avait pu leur faire parvenir. Ici, leurs pauvres matelas ont été refusés. Le Procureur de la République a pris le peu d’argent qu’ils avaient sur eux, pour le conserver afin qu’ils ne se fassent pas « dépouiller  par d’autres détenus », a-t-il expliqué.

Agnès, de santé fragile (anémique), est anéantie, très affaiblie.
Au cours de la journée, des collègues journalistes arrivent accompagnés de l’avocat du journal. Ils supplient le procureur de la République de les renvoyer au cachot du commissariat où les conditions sont moins rudes.

Le procureur réplique que les journalistes ne doivent pas se plaindre de ce traitement dégradant «réservé aussi à leurs nouveaux codétenus».

Interrogé sur leur libération, vu qu’aucune charge n’est jusqu’à présent retenue contre eux, il répond ignorer tout de ce dossier «toujours en cours d’enquête».

Ce soir, Agnès, Christine, Térence et Adolphe dorment à même le sol entre les quatre murs du cachot de la commune.

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