Faible niveau des élèves, l’effectif pléthorique dans les classes et le manque de suivi sont les causes majeures de ce faible taux d’apprentissage de lecture chez les élèves.
« Le taux des enfants qui ne peuvent pas lire est de 42 % au niveau national », a déclaré Béatrice Samandari, Coordinatrice du Projet d’appui à l’amélioration des apprentissages en début de scolarité (PAADESCO), ce jeudi 17 octobre. C’était lors de la présentation de ce projet financé par la Banque mondiale.
D’après elle, les causes sont bilatérales : Une faible capacité d’intelligence des élèves et un manque de suivi ou d’encadrement de la part des parents et des enseignants.
«Le niveau de lecture chez les enfants de la 1ère jusqu’en 4ème année, dans mon établissement, est encore faible», affirme Anne Ndayisenga, directrice de l’école fondamentale de Kinama V. Cette directrice explique qu’ à cause d’un effectif pléthorique d’élèves, les enseignants ne parviennent pas à faire un bon encadrement. «Les élèves parlent souvent le swahili à la maison. Il leur est difficile à lire et comprendre le Kirundi». Anne Ndayisenga souligne aussi que le problème de langue peut être une cause de ce faible taux.
D’autres directeurs disent que ce faible taux d’apprentissage de lecture est dû à l’insuffisance de livres dans leurs établissements et le personnel insuffisant. L’un d’eux va loin en affirmant que dans son établissement, un livre se partage à trois voire quatre enfants.
Réduire à moitié ce taux, l’objectif principal
«La Banque mondiale vise à réduire à moitié les enfants qui ne savent pas lire», indique Nancy Visavilwa, représentante résidente AI de la Banque mondiale au Burundi.
La banque mondiale ayant comme objectif, cette année, de ‘’mettre fin à la pauvreté de l’apprentissage’’, Mme Visavilwa précise que la banque aidera le gouvernement burundais à mettre fin à cette pauvreté à travers le PAADESCO.
Ce projet, mis en œuvre par le ministère de l’Education, touchera les deux premiers cycles : de la 1ère année à la 4ème année primaire. «Son objectif est d’améliorer les niveaux d’apprentissage dans les 2 premiers cycles», explique sa coordinatrice.
Thérèse Rukingama, spécialiste en questions d’éducation dans la banque mondiale ajoute que ce projet est composé de quatre volets : renforcer le soutien parental, améliorer l’enseignement en classe, aligner les activités de l’école pour le renforcement des apprentissages et dompter des outils au ministère afin de disposer les statistiques.
Fonctionnel depuis septembre 2018, Le projet PAADESCO a eu un appui de 40 millions USD et prendra fin en 2023. Son lancement officiel est prévu pour le mois de janvier 2020.