Sur mille attendus, 335 burundais réfugiés en Tanzanie sont rentrés ce jeudi 7 février. Ils se disent heureux de regagner le bercail. La directrice en charge du rapatriement les appelle aux travaux de développement.
Ils arrivent vers 8h30 à la frontière burundo-tanzanienne. Du côté de la commune Gisuru en province Ruyigi, c’est au sud-Est du Burundi. La plupart sont des femmes et des enfants. Ils proviennent des camps de Nduta et Mtendeli, en République unie de Tanzanie.
A bord de cinq bus, ils sont accompagnés d’une délégation du HCR et des forces de l’ordre tanzaniennes. A la frontière, ces Burundais qui retournent au bercail sont accueillis par la sous-délégation du HCR basée à Ruyigi et la directrice générale de rapatriement. «C’est un ouf de soulagement », disent en chœur tous les rapatriés interrogés.
Entre autres motivations de ce rapatriement, ils avancent le manque de liberté dans le pays d’accueil. Adam Miburo, 22 ans, réfugié depuis 2016 au camp de Nduta, exprime sa satisfaction : «Je suis à court de mots. Nous menions une vie dure, nous étions privés notamment de la liberté de circulation».
D’après lui, l’insuffisance alimentaire n’est pas également des moindres. «C’est la date que j’attendais impatiemment», se réjouit, de son côté, François Bukuru. Parti en Tanzanie début 2016 pour y chercher de l’emploi, il est arrêté par la police et conduit manu-militari au camp de Nduta. «Attrapé par la police tanzanienne, tu choisis entre la prison et le camp des réfugiés.
L’option de retour au pays n’est pas permise». Il se dit satisfait de la fin d’une longue attente. «Quand j’ai franchi la frontière, ce matin, j’ai été très ému. Oui, j’étais soulagé ». Marianne Hakuziyaremye, une veuve sexagénaire de la colline Misugi en commune Cendajuru de la province Cankuzo, lâche quelques mots, pour le moins audibles. «Entre deux maux, on choisit le moindre».
Appel à l’assistance
Ayant appris que sa maison en dur a été démolie après son exil, mi-2015, par des individus restés sur la colline, elle a décidé de regagner la terre natale. «Quand tu n’es pas chez toi, dans tous les cas, tu es perdant. J’ose espérer que mes anciens voisins vont m’accueillir».
Outre l’appel aux âmes charitables et au gouvernement à la réhabilitation de sa maison, Mme Hakuziyaremye n’a qu’un seul souci : «vivre en paix à Misugi». La directrice charge du rapatriement au ministère de l’intérieur exhorte les rapatriés aux travaux de développement. Ceci pour lutter contre la famine.
Chantal Hatungimana réitère, avec l’appui des partenaires dont le HCR, son soutien pour leur réintégration. Saoudatou Bah-Mansaré, cheffe de la sous-délégation du HCR de Ruyigi, assure que ces rapatriés bénéficieront d’un minimum d’assistance pour «leur réintégration temporaire».
Les adultes ont eu droit à une enveloppe de 70 mille BIF et les jeunes de moins de 18 ans, 35 mille BIF chacun. Les 335 rapatriés ont été installés dans le site de transit de la zone Nyabitare, en commune Gisuru. Ils seront embarqués, ce vendredi 8 février, vers leurs communes respectives d’origine.