Mardi 16 juillet 2024

Politique

31e anniversaire de la victoire du Frodebu : un héritage démocratique inachevé

02/06/2024 Commentaires fermés sur 31e anniversaire de la victoire du Frodebu : un héritage démocratique inachevé
31e anniversaire de la victoire du Frodebu : un héritage démocratique inachevé
Frodebu propose la création d'une école de la démocratie pour éduquer les citoyens sur leurs droits et responsabilités.

Le parti Sahwanya-Frodebu a organisé une conférence publique à l’occasion du 31e anniversaire de sa victoire historique du 1er juin 1993, qui a marqué l’instauration de la démocratie au Burundi. Phénias Nigaba, vice-président et porte-parole du parti, a rappelé l’importance de cet événement et les défis actuels de la démocratie burundaise.

Phénias Nigaba a salué l’héritage de Melchiol Ndadaye et de ses compagnons qui ont apporté ce mode de gouvernance au Burundi. « Malheureusement, il n’a pas eu suffisamment de temps pour mettre en œuvre tout son travail. Mais, il y a des personnalités qui sont restées et qui ont continué la lutte. », souligne-t-il.

Nigaba a dressé un bilan mitigé de l’état de la démocratie au Burundi. « Nous voyons qu’il y a quelques symboles de la démocratie. On peut parler des partis politiques, même s’ils ont des problèmes. Il y a les médias même s’il y a des problèmes au niveau des médias. Il y a les organisations de la société civile qui fonctionnent mais très difficilement. » Il a aussi mentionné les élections périodiques bien que celles-ci soient marquées par divers problèmes. « Il y a tous ces principes de la démocratie mais les problèmes ne manquent pas. »

Phénias Nigaba a critiqué la fragmentation des partis politiques et les défis auxquels sont confrontés les médias. Il estime par exemple qu’« au niveau des médias, il n’y a plus de journalisme d’investigation alors que c’est pour l’intérêt de la population. » Il a également souligné les contraintes imposées lors des élections comme l’interdiction de publier les résultats provisoires des bureaux de vote.

Au niveau de la démocratie, le porte-parole du Frodebu déplore également qu’existe encore « des exclusions ainsi que des problèmes au niveau technique et l’organe chargé des élections qui se met en place sans qu’il y ait eu des consultations préalables avec tous les partenaires politiques concernés. »  Ce qui pose souvent des problèmes au niveau de la crédibilité des résultats.

Il fait savoir que les expériences du passé ont montré qu’exclure quelqu’un peut le pousser à prendre d’autres chemins. « Vous avez vu que les autres ont pris les armes. Or, en prenant les armes, on perd beaucoup. Il y a des morts, et le pays est détruit en général. »

Au regard des conséquences historiques négatives des divisions M.Nigaba propose plutôt que « les gens puissent se mettre ensemble pour conjuguer les efforts afin de défendre ce mode de gouvernance qui peut permettre le pays à se développer. »

La question de la justice est aussi évoquée, une justice qui « connaît énormément de problèmes si bien que même le chef de l’État s’en plaigne chaque fois. ». Er d’estimer qu’« un pays où la justice ne fonctionne pas convenablement est un pays où il peut y avoir du désordre. »

Le chemin reste long

Phénias Nigaba a insisté sur la nécessité d’une action collective pour renforcer la démocratie. « Nous, au niveau du Frodebu, nous voyons que les principes, les symboles de la démocratie sont là, mais le chemin est encore long. », précise -t-il. Il faut donc que tout le monde s’y investisse. Que ce soit les partis politiques ou la société civile. Tous les citoyens burundais, qu’ils soient membres des partis politiques ou indépendants, il faut que chacun apporte sa pierre à l’édifice. Sinon, tout le monde va perdre.

Nigaba a également mis en garde contre les dangers de l’exclusion politique, ethnique ou clanique. « Il faut éviter toute forme de division. Que ce soit une exclusion politique, que ce soit une exclusion ethnique, que ce soit une exclusion clanique.

Le parti propose la création d’une école de la démocratie pour éduquer les citoyens sur leurs droits et responsabilités. « Il faut que tout le monde puisse apprendre le comportement à adopter devant les élus. Si une fois on est élu, il y a des choses qu’on doit faire et des choses qu’on ne doit pas faire. Même si la population a élu, il faut suivre les élus, il faut les évaluer. », suggère-t-il enfin.

 

 

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