Par le Professeur Fabien Cishahayo
‘’La dignité humaine est remise entre vos mains. Gardez-la.’’ Friedrich Schiller, poète allemand
Dans cette belle salle du Pavillon Marie-Victorin de l’Université de Montréal, nous étions, Burundais de la diaspora et Canadiens, rassemblés vers 18heures et demie, pour célébrer la mémoire d’un homme, un homme de culture et un homme de vision – un visionnaire – le commandant Martin Ndayahoze. Un homme sacrifié, dans la fleur de l’âge, par une bande de truands décidés asseoir au Burundi une hégémonie ethnique, celle-là même qu’il combattait dans ses écrits. Comme il pourfendait, avec la même vigueur, les Hutus qui utilisaient l’ethnie, dénonçant un prétendu apartheid tutsi, pour assouvir leurs ambitions politiques, dissimulant – bien mal il est vrai – leur médiocrité personnelle.
Ntwaza : aide-moi à porter le poids de cette mémoire
J’ai ouvert la soirée en soulignant que j’avais décidé d’organiser cette rencontre pour participer à ma façon à promouvoir ce livre, amoureusement porté par Rose Karambizi Ndayahoze pendant 44 ans. Comme un quatrième enfant que lui aurait laissé son mari, Martin Ndayahoze et dont la gestation fut tellement difficile, en raison des tempêtes et des ouragans de l’histoire des Grands Lacs africains, qui ont marqué cette mère-courage dans sa chair. Ces mots de l’écrivain tchèque Milan Kundera, reprenant les propos de son compatriote, l’historien Milan Hubl, au sujet de la mémoire, me sont spontanément venus à l’esprit quand j’ai appris que grâce aux éditions Iwacu, cette publication était- enfin- devenue réalité : ‘’ Pour liquider un peuple, on commence par lui enlever la mémoire. On détruit ses livres, sa culture, son histoire. Puis quelqu’un d’autre lui écrit d’autres livres, lui donne une autre culture, lui invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite ».
La démarche de Rose consiste à verser dans l’espace public le témoignage de ce que fut son mari, démonisé par ceux qui l’ont liquidé, au point que sa propre mère a fini par dire que le commandant avait conçu le projet diabolique d’exterminer les tutsis, en commençant par elle-même. La propagande du parti au pouvoir, relayée par toutes les institutions du Burundi, a en effet propagé un document incendiaire présentant un prétendu projet d’extermination des tutsis et les familles mêmes des disparus ont été conditionnées pour penser que les personnes sommairement exécutées allaient mettre en œuvre leur projet. Les manipulateurs ajoutaient que même les mères tutsies des suppliciées ne devaient pas être épargnées. Ce tact, attribué par les propagandistes à Martin Ndayahoze, avait donc suscité la terreur de sa propre mère du commandant, au point que Rose Ndayahoze a dû procéder à la tâche difficile de désintoxiquer sa belle-mère et de dépolluer son esprit. La lutte pour la réhabilitation de Martin Ndayahoze a donc commencé tôt, auprès de sa propre famille. Par son geste, Rose Ndayahoze veut donc continuer sa longue et lourde tâche visant à laver la mémoire de son mari et de ses compagnons d’infortune, en espérant que les institutions habilitées de la République du Burundi le feront un jour officiellement.
Une mémoire ruminée dans la solitude finit par devenir toxique, ethnisée, vengeresse. Rose Karambizi a opté pour la démarche qui consiste à dire à ses compatriotes :’’ Ntwaza. Aidez-moi à porter cette mémoire, ce fardeau trop lourd pour mes frêles épaules’’. Une fois partagée, cette mémoire est humanisée, purifiée, pacifiée. Elle devient un pont pour relier et non un mur pour séparer, antagoniser, cliver.
Créer un espace, fournir des matériaux pour croiser les mémoires
Antoine Kaburahe, l’éditeur, a insisté sur la nécessité d’écrire nous-mêmes notre histoire. Il faut en effet éviter que d’autres – les Blancs occidentaux dont nous nous plaignons si souvent et dont nous déplorons constamment les biais – l’écrivent à notre place, mais à leur façon. En acceptant de publier ce témoignage, la maison d’édition Iwacu voudrait contribuer à alimenter le débat public autour de notre histoire. Le témoignage que propose Rose Karambizi Ndayahoze est publié dans la Collection Témoins en même temps que celui de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Burundi, Cyprien Mbonimpa, portant sur ses 20 ans passés dans la diplomatie burundaise. Les éditions Iwacu ont pris la responsabilité de publier ce témoignage pour susciter d’autres prises de parole, afin de croiser, de métisser nos mémoires. Afin, surtout, de permettre surtout aux jeunes générations de comprendre d’où nous venons.
Une femme dans les flammes des Grands Lacs africains
La partie centrale de la soirée a été un dialogue avec Rose Karambizi Ndayahoze, où je lui ai demandé de nous retracer la genèse de ce livre. Elle a raconté le parcours de sa famille rwandaise depuis les années 1950 où son père, François Karambizi, ancien séminariste nommé sous-chef, est confronté à la famine de ses administrés. Il les pousse à mettre l’épaule à la roue pour conjurer le spectre hideux de la faim. François Karambizi perd son poste et, peu de temps après, est obligé de fuir son pays dans le bruit et la fureur qui s’emparent du Rwanda en 1959. La famille s’installe à Bujumbura et Rose, qui était déjà aux études à Kanyinya au nord du Burundi, la rejoint dans son exil. L’auteur a raconté dans le détail la rencontre avec Martin Ndayahoze, dont l’intégrité et l’attachement à sa famille de Kamenge l’ont profondément marquée. Elle a raconté les années 1960, le drame des épouses dont les maris étaient constamment emprisonnés, ses propres appréhensions au sujet de l’éventuel emprisonnement de son mari, alors qu’elle-même n’avait pas d’emploi et ne serait donc pas susceptible de subvenir aux besoins de sa famille en cas de pépin.
Elle a raconté par le menu les circonstances qui ont entouré l’arrestation puis l’exécution de son mari en 1972 : l’annonce de l’arrestation de Ntare V, l’appel de son mari, le soir du 29 avril, par le lieutenant Ndabemeye Thomas. L’attente interminable, les appels aux collègues de son mari pour voir des nouvelles, l’appel à l’aide sans réponse à l’évêque de Bujumbura, Mgr Michel Ntuyahaga. Puis l’expulsion de la maison, les spoliations et, plus tard, l’exil vers le Congo, dans le coffre d’une voiture de l’ambassade du Zaïre à l’époque. Viendra ensuite l’installation au Kenya, puis, l’immigration vers le Canada, grâce au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui a été mis au courant des projets d’élimination des témoins du génocide.
Les tracas de la veuve Ndayahoze ne s’arrêtent cependant pas aux portes du Canada. Des diplomates burundais la suivent à la trace, la diffament auprès des autorités canadiennes. Ses interventions dans les médias et ses combats pour la reconnaissance du génocide hutu de 1972 ainsi que ses appels aux Nations unies et, notamment, aux dirigeants canadiens pour la mise en oeuvre de la Convention internationale de 1951 pour la prévention et la répression du crime de génocide lui valent des inimitiés tenaces.
Privilégiée d’avoir pu s’’’exprimer’’…
Rose Ndayahoze se considère cependant privilégiée au regard du sort réservé aux autres veuves de 1972. Elle raconte le cas emblématique de Clothilde Nikimbikije, une ancienne journaliste tutsie, marraine de son fils aîné. Clothilde Nikimbikije a épousé un diplomate hutu qui a été tué en 1969 après deux semaines de mariage. Elle a épousé en secondes noces le petit frère de son défunt mari, et ce deuxième conjoint a été lui-même tué en 1972. Brisée, elle a sombré dans la dépression. Nombre de veuves, esseulées, paupérisées, souvent rejetées par leurs deux familles, ont sombré dans l’alcoolisme, aux portes de la folie. Sur les parois du néant, pour reprendre ce titre de Joseph Kirahagazwe. Certains amis ont dit à Rose Karambizi qu’elle a dû sa résilience au fait qu’elle a eu l’opportunité de crier sa détresse, de mettre en mots les maux qui la déchiraient. Celles qui n’ont pas eu cette possibilité de s’exprimer ont connu le naufrage.
Merci beaucoup, Madame Ndayahoze !
Les questions de la salle qui ont suivi cette intervention tournaient toutes autour de la gratitude envers Rose Ndayahoze au sujet de ce témoignage, basé sur les faits, et qui permet de comprendre mieux l’histoire tourmentée du Burundi. Ont été aussi exprimés les souhaits de voir se multiplier des occasions d’échanger sur ce témoignage, de mieux permettre aux Burundais de se parler pour connaître le vécu des autres, de multiplier les récits pour que de leur confrontation émerge lentement mais sûrement, un récit national consensuel. Des anecdotes personnelles ont aussi émaillé les discussions et permis à l’assistance de comprendre la dimension à la fois comique mais redoutablement marquante du vécu des identités ethniques : comme ces jeunes qui, devant quitter Bwiza pour aller jouer au football à Kamenge, enjoignaient à leur ami, nanti d’un nez large et généreux, d’effectuer un énorme détour pour éviter de passer avec eux à Ngagara, afin de ne pas leur attirer des ennuis. Ou ce tutsi qui a fui le Rwanda dans les années 1970 et qui suppliait Rose Ndayahoze de l’aider à rester au Kenya, parce que le Rwanda était devenu pour lui invivable. D’une taille élancée, avec son nez aquilin, vivant au milieu de hutus au nez épaté et de taille relativement modeste – c’est un peu cliché, mais …- il était tout le temps tenté de se baisser pour se faire tout petit, donnant tout le temps l’impression de dominer ses compatriotes, sans qu’il y ait dans son attitude ni quelque arrogance ni quoi que ce soit de méprisant. Il se sentait mal dans sa peau.
Une écoute d’une incroyable qualité
Je retiendrai de cette soirée une leçon magistrale : notre pays natal a cultivé avec un soin particulier l’éloquence, l’art de la parole en public, le ‘’savoir-dire’’, dont la maîtrise était un des attributs de l’honnête-homme burundais. Le public présent à cette soirée a fait preuve d’une incroyable qualité d’écoute, une écoute active, empathique, rare dans les rencontres de Burundais, surtout autour de la chose politique.
C’est peut-être le signe d’un changement discret, mais réel de mentalités, d’une heureuse métamorphose dont je rêve qu’elle s’inscrive dans la longue durée et qu’elle s’étende à tous mes compatriotes.
La cerise sur le gâteau
Un délicieux paradoxe et –surtout- un signe des temps : il y avait dans la salle plus de tutsis que de hutus. La soirée prévue pour durer deux heures aura finalement duré 3 heures et demie, et tous les participants sont partis après avoir acheté au moins un livre. Certains en ont acheté trois ou quatre. Souhaitons bon vent à ce témoignage et surtout souhaitons qu’il opère le miracle de susciter des débats, nombreux et sereins, au pays comme dans les diasporas, autour des questions de mémoire, trop sérieuses pour être laissées à la seule Commission nationale Vérité et réconciliation. Pour toutes ces raisons et de nombreuses autres, qui me sont personnelles, je remercie infiniment Rose Karambizi Ndayahoze pour ce précieux témoignage.
Montréal, une rencontre encourageante
Par Antoine Kaburahe
La rencontre à l’université de Montréal autour du livre sur le Commandant Ndayahoze, m’a permis de mesurer combien les douleurs du passé restent encore très fortes. Les Burundais , toutes « ethnies » confondues, sont profondément atteints, meurtris. Nous avons entendu des témoignages poignants. Ce qui m’a touché aussi, c’est le désir de comprendre pour dépasser et construire. Il nous faut donc cette « libération de la parole », oser dire son mal, comprendre la douleur de l’autre et, surtout, éviter la globalisation. Les Burundais de Toronto, Ottawa, souhaitent aussi ce genre de rencontre. Nous essayerons de répondre à leur souhait. Je voudrais par ces quelques mots remercier la communauté burundaise de Montréal pour son accueil. Je rentre aussi très encouragé : Tous les Burundais souhaitent que cette collection « Témoins » des Editions Iwacu se développe et publie d’autres témoignages qui aideront les Burundais à construire petit à petit la vérité.
Je voudrai partager avec vous tous un passage du livre « Burundi 1972. Au bord du génocide » ou Jean Pierre Chretien et Jean Francois Dupaquier parle dans des termes peu élogieux du Commandant Marc NDAYAHOZE.
(…) Le 08 aout 1969, un nouveau gouvernement ministériel, « dicté par des impératifs d’efficacité et le besoin de progrès continu », semble donnait des gages aux Hutus: Martin Ndayahoze, ministre de l’Information cumule désormais sa fonction gouvernementale avec le Secrétariat Général de l’Uprona; Barnabé Kanyaruguru,ministre du Plan, dont les positions anti-tribalistes sont également de notoriété publique, se voit confier en outre le ministère de l’Economie; Marc Ndayiziga reçoit le ministère des Travaux publics. Ce sursaut du régime Micombero est cependant tardif, vu la montée des tensions de part et d’autre.
Au début de septembre 1969, Martin Ndayahoze est contacté par des conjures hutu qui préparent un coup d’Etat pour la nuit du 16 au 17 septembre, avec l’idée de déclencher une révolution populaire comme au Rwanda. Des réunions auraient eu lieu tant a Bujumbura, chez le ministre Barnabé Kanyaruguru et André Kabura, qu’a Ngozi, entre militaires (Voir aussi Marc Manirakiza, Burundi: de la révolution au régionalisme, 1966-1976, Bruxelles,1992,173p.). Martin Ndayahoze aurait dénoncé aussitôt le complot au président Micombero et environ 70 personnes (toutes hutu) sont arrêtées. Malgré la gravité des intentions attribuées aux conjurés, il semble que Martin Ndayahoze ait obtenu la garantie que ceux-ci seraient traités avec une relative clémence. Le président promet qu’ils feront l’objet d’un procès public. Le procès des comploteurs pouvait être l’occasion d’une prise de conscience du drame ethnique et de ses causes. Dans un éditorial intitulé « La recherche de la paix » qui parait fin octobre, Ndayahoze annonce lui-même l’affaire en termes mesurés (…)
Au sein du clergé catholique qui constitue un groupe de pression particulièrement influent, des prêtres prennent au même moment l’initiative d’ouvrir un débat iconoclaste (Il faut noter qu’un prêtre, l’abbé Marc Gahungu, fait partie des inculpés. Il sera condamné a vingt ans de prison). (….). Les pressions internationales ne seront pas plus efficaces. Les promesses de Micombero sont oubliées (…). Le procès se déroule publiquement. Un seul avocat a obtenu le droit d’assurer la défense de 60 prévenus (…).
Toujours est-il que le 17 décembre le verdict tombe: 25 condamnations a mort, 40 a des peines de prison allant de la perpétuité a 5 ans. Au total 23 condamnés ont été fusillés (….). Le coté expéditif du procès, mais aussi l’exécutoire facile que constituait cette exécution collective supposée « exemplaire » apparaissent d’autant plus brutaux que les conjurés n’avaient pas mis leur projet a exécution(….).
Pour conclure, le Commandant Martin Ndayahoze, Visionnaire ou Traite de la cause hutu?
Je termine en vous signalant que lors de ce procès mon propre père a été fusillé avec deux militaires Charles Karorero et Nicodeme Katariho, mais aussi Barnabé Kanyaruguru, le ministre du Plan.
Je regrette Monsieur Jean Debout! Parce que pour toi, il y a toujours une cause hutu et une cause tutsi! Ces élucubrations sont devenues obsolètes mon cher!!!!
Monsieur Nkuriragenda, M. Dupaquier est venu m’interviewer et il a mal compris ce que je lui ai dit. Comme je n’ai pas son adresse j’ai écrit à http://www.massviolence.org/Ndayahoze-Martin, et j’ai demandé de rectifier cette phrase: » Martin Ndayahoze aurait dénoncé aussitôt le complot au président Micombero…. » Je remarque qu’ils n’ont rien fait et ils n’ont même pas dit à M. Dupaquier de me contacter. J’apprécierais beaucoup si quelqu’un peut me trouver ses coordonnées. Merci.
Avez-vous déjà entendu d’un blanc raciste marié à une noire aux États Unis ou en Europe? Voilà un des paradoxes burundais. Certains tutsi continuent de soutenir des fausseté sur l’histoire sombre de notre pays, Comment ces leaders hutu de la période post-colonial pouvaient-ils être tribaliste alors qu’ils avaient, presque tous, épousé les femmes de l’ethnie tutsie: Les Ngendandumwe, Mirerekano et d’autres comme Ndayahoze sont des exemples. Le cas de ce dernier est encore plus pathétiques.
Non seulement il avait confiance à Micombero, son meurtrier hima, mais il était le produit d’un mariage mixte. Le fait d’avoir en plus marié une tutsikazi d’origne rwandaise prouve encore une fois que la donne ethnique n’avait pas de sens pour lui.
Imaginez que sa propre mère ait fini par douter de l’innocence de son fils face aux mensonges grotesques de pouvoir à la radio et ailleurs. Rappelez-vous de ce dépliant anti tutsi imprimé par le pouvoir et collé sur des cadavres hutus et présenté comme un manifeste des assaillants hutus. Quel mensonge bien monté!
J’ai lu un commentaire d’un certain Ntahitangiye qui proposait une forme de fondation Ndayahoze Martin au Burundi. Je crois que l’idée est excellente. Il faudrait commencer à rendre l’humanité à nos morts innocents, tués par un clique de génocidaires Hima. Ma pensée revient aussi à ce jeune Charles Ndizeye, fils de Roi Mwambutsa et petit-frère de Louis Rwagasore, notre Héro national.
Mais pour y parvenir, il faudra que les tutsis soutiennent en masse la CVR. Que les leaders des atrocités commises sur les Charles Ndizeye et les Martin Ndayahoze avouent et demandent pardon aux victimes, On aura ainsi ouvert le chemin de la guérison et découvert un moyen de la réconciliation nationale et véritable,
Léopold Hakizinana
Mr Léopold birumvikana ko Ndayahoze n`abandi bishwe n`ubutegetsi et c`est vraiment regrettable mais il faut pas oublier des milliers d`intellectuels tutsis tués en cette période de 1972 et chercher la cause de ces assassinats. Apparemment tous les hutus ne veulent parler que de Ndizeye et son frere Rwagasore. Mais soyez sérieux, vous savez sans doute qu`il ya tellement de tutsis tués et eux aussi ce sont les enfants du Burundi.
Je suis tout a fait d`accord qu`il y ait des poursuites et jugements pour ceux qui ont commis des crimes mais que tout le monde soit jugé pour juguler l`injustice une fois pour toutes sinon si on cherche a cacher les crimes des uns et des autres ntaco bizoba bimaze. En plus hariho ababizi banabikoze bakiri bazima nibafatwe bishure ivyo bakoze mureke kwama mwitwaza birya na biriya kugira mukumire abandi.
Mr. Léopold Hakizinana, voila plus de 10 ans que les « hutu » ont le pouvoir et les pleines capacités d’imposer la CVR; en plus d’être une des premières recommandation de l’accord d’ Arusha et que la majorité des élites dirigeante sont des orphelins de 72. Pourquoi pourquoi ne l’ont ils fait?
Mr. Léopold Hakizinana, fais des recherches et tu verras que les caïds des caïds responsable du génocide sélective des Hutu en 72 n’étaient pas tous du clan des Bahima. Please, stop ces aberrations globalisantes de les Bahima ont fait machin….appellation plutôt de Tutsi extrémiste serait plus raisonnable.
Mr. Léopold Hakizimana, il nous faut une CVR impartiale, c a d avec des personnes étrangères neutres, kubera on voit mal comment une CVR mise en place par des gens potentiellement susceptible d’être victime de celle la même pourra être correcte.
Turakeneye dans immédiate un Tribunal Pénal International pour ces « crimes » commis depuis 1962 et que ces grand criminels sont châtiés même a titre posthume, kubera quand on voit par exemple des Facebook page avec des photos de Micombero canke Adolf, on constate les ravages de la culture de l’impunité et des concurrences victimaires chez les jeunes annonçant un future sombre pour notre cher pays.
Collecter les fonds pour une fondation Martin Ndayahoze au Burundi, ne serait-il pas une façon de « Ntwaza : aide-moi à porter le poids de cette mémoire » ?
LE TÉMOIGNAGES DE ROSE NDAYAHOZE,
Un délicieux paradoxe et surtout- un signe des temps : il y avait dans la salle plus de tutsis que de hutus, vous avez écrit, Monsieur Kaburahe ! Cette phrase est, peut-être, porteuse d’espoir, J’espère que mes compatriotes ont été sensibilisés par les témoignages de Madame Ndayahoze, Si oui, tant mieux, Et merci à vous Monsieur Antoine, J’ose espérer que la lumière jaillit dans cette salle éclairera nombreux de mes compatriotes de l’ethnie tutsie qui continuent à justifier les massacres et le génocide des Hutu pendant ces régimes de Hima,
Contrairement à Monsieur Lambert, je ne crois pas à cette globalisation des tutsis qui ont tué des hutus ou inversement. A titre d’exemple, j’ai appris une histoire d’un membre de la famille d’Antoine Kaburahe qui a sauvé des hutus, On voit encore au pays des hutus et des tutsis qui travaillent ensemble pour édifier et défendre ce pays laissé en lambeaux par 40 ans de pouvoir Hima, C’est un comportement à encourager.
Il faut surtout analyser le génocide des hutus en 1972 comme un système d’exclusion et d’élimination orchestré par des leaders hima, Un système de gouvernance fondé sur le régionalisme et le tribalisme pour leur permettre de prendre le pouvoir et de s’y maintenir, Nous devrions, hutus et tutsi, nous mettre ensemble et dénoncer les meneurs de cette politique de haine. Et c’est sans complexe,
Les Micombero ont fait un coup d’Ètat contre le pouvoir royal en chassant Mwambutas et en tuant Ntare V. Le royaume est devenu une république de sang, Ils ont tué des hutus mais lis ont aussi exclus des batutsi banyaruguru, dans une moindre mesure. On se souvient de cette parodie judiciaire de major Ntungumburanya Jérôme, gracié après la manifestation des femmes des accusés, On apprendra plus tard que Micombero a mis le frein sur le procès pour maintenir l’unité des tutsis pour ne pas faire avorter son plan de génocide des Hutus en préparation.
Je ne crois pas qu’on ait besoin d’un tribunal international, Je penche beaucoup à la Commission Vérité et Réconciliation. Mais la réussite de cette commission dépendra de la confession des anciens dignitaires comme témoins, Ce sont eux qui savent où ils ont jetés les corps de nos disparus, La réconciliation est de mon point possible. Mais il va falloir permettre aux victimes de pleurer, Les profondes plaies laissées dans nos cœurs par des Régimes Micombero,Bagaza et Buyoya sont encore guérissables. Mais il va falloir que, les hutus et les tutsis, se mettent ensemble pour dénoncer l’origine de notre mal burundais, Le mal burundais, selon moi, il est né à Bururi et chez les réfugiés rwandais de 1959.
Merci
Léopold Hakizimana
Je suis d’accord avec vous.
Par cette intervention, j`ai voulu parler d`une enquete indépendante que personne ne va refuser sous prétexte que le travail a été fait par tel ou tel de telle ethnie ou telle tendance car si la CVR est décriée par certains c`est qu`il y aura sans doute une partie de la population qui n`a pas confiance en CVR. Pour éviter tout cela il faut des gens qui ne font pas partie de nos communautés ou alors il faut un concensus sur les membres de la CVR. C`est mon point de vue.
Ma réponse à monsieur Lambert
J’apprécie votre éclaircissement. Mais quoi qu’on fasse, il y aura un groupe ou un autre qui contestera la CVR. Surtout parmi ceux qui veulent maintenir le silence des faits et l’impunité au Burundi. Aussi, ceux qui ont peur de l’étalement de la vérité de leurs crimes , de leurs parentés ou de leurs alliés ne soutiendront jamais la CVR. En moins d’un miracle, l’ADC-IKIBIRI de Léonce Ngendakumana contestera un ou un autre aspect de CVR, même si cela peut-être improductif. Hari n’abatanguye kwitwanza ngo uyu siwo mwanya wa Commission ngo kubera amagume turimwo.
Mais ce qu’ils oublient dans leur analyses, la crise actuelle est due à la méfiance des uns et des autres suite aux crimes et à l’impunité qui ont caractérisé les régimes himas de Micombero, de Bagaza et de Buyoya I et II.
Quant aux Upronistes radicaux ou leurs alliés, prenons l’exemple d’Isidore Nyamoya, crieront aux loups. Ils ne verront qu’une conspiration contre des tutsis alors que c’est faut.
Et maintenant la question se pose: devrions-nous tout abandonner pour satisfaire les artisans et sympathisants du mal burundais? Je crois que dans ce genre de situation, en défaut d’un consensus total, souvent impossible, un large consensus suffit, c’est mon point de vue. Un bon et large consensus vient du peuple. Le peuple, c’est toi et moi kuko ntabiti turondera. Dushaka amahoro.
Quant au Tribunal International, il est fait pour juger les vaincus. Il est au service, avant tout, des intérêts occidentaux et leurs alliés. Une opposition radicale, surtout celle de l’Intelligentsia tutsi de la diaspora de l’occident, se croyant alliée aux blancs font appel à ce tribunal pour juger des hutus du FDD-CNDD, comme étape no1. Mais elle pourrait déchanter. Ce tribunal des blancs souvent contre des africains pourrait-il réaliser ce que le coup d’État et l’insurrection contre Nkurunziza n’a pas obtenu? Abazungu barabahenda. Bobo ntawobashobora.
je crois qu’il faut soutenir la CVR. Sa réussite sera un salut pour les hutus et les tutsis. J’invite à mes compatriotes de nous mettre ensemble pour établir les faits et leur donner le sens de pardon et de l’unité nationale. Il y a quelques hommes qui portent le fardeau du mal, que la justice s’en occupe pour soulager des Victimes.
Léopold Hakizimana
Monsieur Léopold, je lis avec intérêt vos commentaires. Sans vouloir apporter un jugement de valeur,(je n’en ai pas le droit), je dois dire qu’ils sont bons quoique laissant apparaitre qu’ils viennent d’un Coeur supplicié. C’est vraiment malheureux d’entendre qu’il était accollé des écritos sur les cadavres des Hutu massacres ignoblement les accusant d’avoir rédiger un manifeste anti-Tutsi. Oui, qui veut noyer son chien l’accuse de rage.
Tout en sympathisant d’avec tout ce monde éprouvé, je voudrais, en mon sens, insister sur le fait qu’une ethnie ne tue jamais; une region ne tue jamais; mais un mauvais gouvernement peut faire des ravages.
Ainsi, des gens qui nourrissent des clivages sur des bases ethniques surtout chez les Burundais, qu’ils sachent qu’ils sont entrain de server des interest don’t ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants. Donc ils vivent dans les ténèbres.
Les témoignages de Madame Ndayahoze devraient éclairer plusieurs esprits surtout burundais. Après tout tout burundais conscient a une plaie dans son Coeur qui ne peut guérir que par des témoignages pareils.
Je vous remercie
Je vous remercie Antoine de votre travail.
Sans vous cette maman n`aurait pas pu sortir ses témoignages.
C`est vraiment touchant.
Néanmoins, nous avons encore du pain sur la planche car c`est remarquable que les hutus veulent accuser les tutsis tous les crimes de 1972 sans toutefois chercher a comprendre ce qui s`est passé. Face a ces accusations des uns contre les autres, je pense que les burundais devraient demander au Tribunal Pénal International face enquete sur les personnes qui sont encore en vie et surtout ceux qui sont supposés etre pris pour auteurs tels que Rwuri, Simbananiye. Il y a aussi d`autres qui savent pas mal de choses sur ces crimes notamment Dr Bitariho et Dr Masumbuko. Ces personnes peuvent donner assez d`éclaircissements plus que madame Rose étant donné qu`ils directement concernés en tant que ministres de ce gouvernement.
Bonsour KABURAHE. WAWUNDI ngo icumwana wumwami aririye arakironka, jevpense que petit a petit, ca viendra progressivement. Je pense aussi que ce livre de madame ROSE KARAMBIZI NDAYAHOZE piurra aussi m’interresser.MON FRERE KABYRAHE, notre pays ou notre peuple, irafise indwara a faire sougner. Ubwobwicanyi c’est une maladie sauvage qu’il faut erradiquer dans notre pays. Ca me depasse et ca fait peur. Mais, pour nous autres hommes de DIEU TOUT PUIISSANT, Ca ne nous fait pas peur pour l’instant, car je sais que demain ces histoires hutu tutsi sera dépassées bientôt. J’ai entendu en lisant cet article que les burundais vivant au Canada toutes ethnies confondue étaient ému du témoignage de cette dame .. Donc, ça me donne espoir que tout le monde commence a comprendre et combattre ces histoires de divisions ethniques. En tout cas, nous tous, tugiye hamwe je parle surtout aux intellectuels de commencer a enseigner la population de s’unir sans arriere pensee, notre pays sera sauve. Et ces demons diaboliques s’envolera dans la nature. S’il vous plaît, j’ai aussi besoins de mevprocurer de ce livre, et l’adresse et toujours la même.
Nduwilana Pierre-Claver
255O XFORDstAptD2
Portland-maine04101
USA.
@NDUWIMANA pierre claver
« En tout cas, nous tous, tugiye hamwe je parle surtout aux intellectuels de commencer a enseigner la population de s’unir sans arriere pensee, notre pays sera sauve. »
Huum! Les intellos ne font-ils pas partie de la population? Et si nous modérions nos sentiments de condescendance!
Mis à part cela, ne feignons pas d’oublier que les modestes gens sont unis. Cherchez les problèmes et les erreurs ailleurs, et surtout du côté des plus prétentieux et de chez les plus égocentriques et autres mégalos!
Bonjour. Comment peut-on acheter cet ouvrage ici à Bujumbura?
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