Samedi 23 novembre 2024

Politique

27ème journée des manifestations

22/05/2015 6
Le militaire blessé
Le militaire blessé

Kinanira II: un militaire blessé et un pick-up endommagé

15h. C’est une personne embusquée entre la 5ème et la 8ème avenue à Kinanira II qui a lancé une grenade contre un véhicule militaire qui passait. Un militaire a été blessé à la jambe, il a été évacué. Ce pick-up militaire a été endommagé.

La police qui patrouille dans différentes rues de ce quartier accuse les manifestants d’avoir lancé cette grenade, ce que ces derniers réfutent. Signalons qu’une autre grenade a explosé dans ce même quartier vers 10 heures. Elle n’a pas fait de victimes.

Après cet incident malheureux, les policiers sont très remontés. Jusqu’au Petit Séminaire de Kanyosha, les policiers sont postés à chaque coin de rue. Le quartier est pratiquement assiégé et c’est pareil pour Musaga où la présence policière est très renforcée.

Des affrontements à Bwiza

A 11h 15, tout près de l’avenue de l’Université, les policiers tirent pour disperser les foules. Les manifestants, restant compacts, répliquent avec des jets de pierres. Sur la même avenue, des policiers lourdement armés envahissent la rue à partir de l’alimentation Goshen. C’est visiblement pour empêcher les manifestants d’occuper cet axe comme ils l’avaient fait hier.

Bwiza : Un jeune homme blessé à la 2ème avenue

11h. Ce sont des agents du SNR dirigés par Kazungu qui ont ouvert le feu sur un groupe de manifestants blessant ce jeune homme. Il était avec ses camarades et une balle l’a atteint au niveau de la jambe. Il est resté sur place regardant ses compagnons de lutte s’éloigner en courant. Ces manifestants tentaient une percée sur l’avenue de l’Université.

A 10h 40, plusieurs groupes d’une centaine de manifestants quadrillent les quartiers de Nyakabiga, Bwiza et Jabe. Au quartier Jabe, l’avenue de la jeunesse est complètement bloquée. Aucune voiture ne passe et la vie tourne au ralenti.

Dans les rues populaires de Bwiza où les manifestants se sont réunis, plusieurs badauds chantent à l’unisson avec les manifestants leur hymne contre le troisième mandat. Toutefois, tous les enfants sont sommés de rentrer dans leurs maisons « par souci de sécurité. » explique celui qui semble faire parti des leaders. « Il y a déjà eu trop de morts innocentes.» ajoute-t-il.

Nyakabiga : 1er rassemblement des manifestations
Nyakabiga : 1er rassemblement des manifestations

Bwiza, Nyakabiga et Jabe : les barricades et fumée noire

Les manifestants de ces quartiers se sont levés de bonne heure à coups de sifflet et de slogans contre la candidature du président Pierre Nkurunziza au troisième mandat, scandés à tue-tête. Sur la plupart des axes principaux, des barricades étaient déjà érigées. Les militaires demandaient à chaque fois à ces manifestants de rester dans leurs quartiers et de ne pas s’aventurer sur les grands axes. Mais peine perdue, sur l’avenue de l’Université, une grande barricade faite d’un container barrait la route. Ces manifestants ont même eu l’audace de brûler quelques pneus juste à côté. Quelques heurts entre les manifestants et les Forces de l’ordre sont déjà signalés sur l’avenue de l’Université, des tirs de sommation se font déjà entendre.

Le pick-up calciné
Le pick-up calciné

Kibenga : un pick-up calciné

Ce véhicule appartenant à un membre influent du Cndd-FDD, Christian Nkurunziza était conduit par son chauffeur. Il venait de franchir une barricade quand il a échangé avec des jeunes manifestants des mots désobligeants. Ils ne se sont pas retenus, ils ont lancé des cocktails Molotov contre ce pick-up qui a pris feu aussitôt. Il contenait des sacs de charbon de bois, ils ont servi de combustible.

Et ce matin, plusieurs pick-up de la police et de l’armée patrouillaient dans ce quartier qui comptent pas mal de barricades surveillées de loin par des jeunes manifestants plutôt discrets. La route longeant le lac avait deux rangées de barricades : la première était constituée de pierres et la deuxième était faite d’un gros arbre abattu pendant la nuit.

Signalons que la route principale d’habitude barricadée passait mais quand les véhicules des Forces de l’ordre s’éloignent les grosses pierres momentanément mises à côté de la route sont encore une fois poussées au milieu de la voie.

Kinanira III: un grand arbre abattu la nuit barrait la route ce matin

De longues files de véhicules et de taxi-motos s’étaient déjà formées de part et d’autre de ce barrage se trouvant sur la route Rumonge au niveau de l’ancien bar-restaurant Isango. La crainte des cocktails Molotov commençait à se faire sentir quand les Forces de l’ordre ont dégagé cette route très fréquentée, une délivrance. Vers 7 heures du matin, la circulation était normale.

Kanyosha : les barricades érigées la nuit ont failli entraver la circulation

Ces barrages de fortune constituée de pierres, de troncs d’arbres, de planches et de pneus en flamme ont été érigés dans l’après midi de ce jeudi par des manifestants. D’habitude, ces jeunes gens préfèrent prêter main forte à leurs compagnons de lutte de Musaga.

Mais des sources contactées dans ce quartier nous indiquent que c’est probablement le meeting organisé par le Cndd-Fdd dans cette commune qui a irrité ces manifestants. Ils se sont mis à barricader toutes les rues et les Forces de l’ordre s’employaient à dégager ces routes mais c’était sous une pluie de pierres lancées par les manifestants.

Ce travail de dégager les rues s’est poursuivi jusque ce matin avec un accent mis sur la route Rumonge. Vers 6 heures et demie, la circulation redevaient normale même si la tentation de remettre les barricades taraudait les manifestants contre la candidature du président Pierre Nkurunziza au troisième mandat.

Mukike : du matériel électoral brûlé

Ce matériel électoral était ce jeudi dans un container à bord d’un camion. Ce véhicule escorté par deux militaires au bord d’une Jeep venait de déposer une partie de ce du matériel à Mayuyu. Ce convoi a été arrêté par des manifestants à Kanyunya, c’est aux environs de l’hôtel Nonoka. Ils ont littéralement désarmés ces deux militaires avant de brûler toute la paperasse se trouvant dans le container.

Ces jeunes manifestants ont par la suite enfermé les deux fusils dans ce container. Ils ont demandé au chauffeur du camion de démarrer et de s’en aller tout en demandant au chauffeur d’attendre son tour. Quand le camion s’est éloigné, ces jeunes manifestants ont détalé. Ils ont été pris en chasse par les deux militaires qui se sont empressés à récupérer leurs armes. Ils ont ouvert le feu mais ces manifestants étaient déjà hors de portée de ces tirs. Un pick-up de la police a tenté de poursuivre ces manifestants sans succès.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. ntawumenya

    Nti musubire kuvuga ko atabigwanisho mufise.
    Je suis arusha! Koko bayishire mu ngiro ukuri kwamye kuko ntibaracanga hose ,
    Abo ntavuze, umunsi abi kigali bazobimika # sindumuja tuzoraba ivyayo kuko umengo baraturudha demcratie

  2. Le matériel électoral a été brûlé par les manifestants dans les communes de Mukike et Mugongomanga dans la province de Bujumbura rural. Pourtant le président avait affirmé dans son discours que 99,9% du territoire est en paix totale. Mukike et Mugongomanga sont-ils les 4 quartiers de Bujumbura dont a mentionné le président de la République? Pourquoi il n’a pas mentionné des manifestations dans Kinama, Buterere, les collines qui surplombent la capitale? les communes de Buja rural, les communes de Mwaro, la localité de Kiremba à Bururi, etc?
    D’autres réactions des manifestants nous feront sans doute découvrir d’autres localités, omises volontairement par le Président de la République lors de son discours à la nation, où les manifestations se réalisent et donc, en insécurité ( créée essentiellement par la police qui ne laisse pas en paix les manifestants).
    Par ailleurs, les Imbonerakure détiennent des armes dans tout le pays. Par conséquent, tout le pays est en insécurité.

  3. reverien

    Burundi maintenant = rwanda en 93 et 94.
    Quand les grenades et mines explosaient , ce n’était pas des mains des civils mais l’accusé était le président qui ne lâchait pas le pouvoir..
    Personne ne cherchait le coupable vrai qu’il fallait arrêter et juger.
    Dans quel pays du monde peut-on autoriser une telle situation.. si même un policier (militaire) était simplement agressé aux USA, en France ou en Begique, …toute l’armée irait quadriller la zone, interdire aux gens de sortir tant que le coupable n’a pas été arrêté!!
    Aucune motif ne peut servir d’excuse à agresser les forces de l’ordre d’un gouvernement officiel! Rien ne peut empêcher un gouvernement établi à utiliser les moyens forts pour défendre ses citoyens contre des manifestants armés, agressifs.
    Burundais ressaisissez-vous vite , vous jouez avec le feu et peut être demain ça sera trop tard, tard..pour la démocratie.
    Imana ibalinde.
    Réverien

  4. rita

    C’est du désordre consacré! les agents du SNR en MROP?! Depuis quelques jours, le ministre de la sécu déplace hommes en tenue militaires à plusieurs reprises, et cela dans un pick-up sans plaque d’immatriculation! J’avais pensé qu’il s’agissait d’un début d’exécution de leur plan louche caché, mais apparemment, ils ont perdu la tête! Il faut augmenter l’excitation positive pour les canaliser vers le bon chemin du respect des accords et lois fondamentaux pour la stabilité de notre patrie! Stop mandat#3,Sind’umuja!

  5. courage freres burundais, la patrie ou la mort nous vaincrons imprimons des tee-sheert JE SUIS ARUSHA
    cela nous permettra de mieux communiquer

  6. Gakwikwi

    Si reellement les imbonerakure assassinent des gens et portent des armes a feu ou sont ils maintenant? Pourquoi n’interviennent pas? Si reellement ils sont la source de l’insecurite combien parmi eux vivent dans ces quartiers en ebullition?
    Pourquoi vous faites apologie du crime.
    Des jeunes discrets qui surveilleent les barrages!!! Ca s’apelle ambuscade ou attaque par surprise.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 836 users online