Le 23ème sommet des chefs d’État et de gouvernement du COMESA organisé à Bujumbura est une occasion pour le Burundi, pays hôte de ce grand rendez-vous, de renforcer son rayonnement international et élargir ses perspectives commerciales.
L’intégration au sein du COMESA offre aux États membres un accès à un marché plus vaste et une amélioration de la productivité agricole et industrielle. Elle favorise également la sécurité alimentaire, tout en optimisant l’exploitation des ressources et en harmonisant les politiques monétaires et financières. De plus, le COMESA encourage le développement d’infrastructures de transport et de communication pour faciliter les échanges.
« C’est un marché immense qui projette de devenir une union monétaire », fait savoir Faustin Ndikumana, président de l’association, Parcem, ’’Parole et Action pour le Réveil des consciences et l’évolution des mentalités’’.
Pour Ndikumana, le COMESA est une opportunité en or pour le Burundi, qui peut tirer parti de son vaste marché de plus de 400 millions d’habitants.
Il explique que l’intégration au sein du COMESA pourrait faciliter les exportations burundaises, créer des investissements directs étrangers et renforcer la croissance économique. « Tout cela, c’est une bouffée d’oxygène au niveau des devises, tout en stimulant les exportations ».
En effet, l’accès à un marché aussi vaste permettrait au Burundi de diversifier ses produits et de développer des secteurs économiques jusqu’alors sous-exploités.
Dans son analyse, Faustin Ndikumana insiste sur l’importance du développement des infrastructures dans le cadre transnational. Selon lui, le Burundi doit profiter des projets négociés à un niveau supranational au sein de ces organismes d’intégration régionale.
« Nous sommes en déficit d’infrastructures », admet-il. Cela inclut des routes, des voies ferrées et des systèmes de communication qui facilitent le commerce et attirent les investisseurs.
Le Président de Parcem met également l’accent sur la nécessité de renforcer l’environnement des affaires au Burundi. « Pour bénéficier de ces investissements directs étrangers, il est impératif de créer une stratégie de renforcement des exportations », explique-t-il.
Pour le président de l’association Parcem, il y a des défis que le pays doit surmonter pour atteindre cet objectif, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique et les infrastructures. « Trouver des solutions aux problèmes d’énergie et renforcer la bonne gouvernance sont des éléments cruciaux », insiste-t-il.
Concernant les défis auxquels le Burundi est confronté, Faustin Ndikumana mentionne la nécessité de créer un fonds pour soutenir les exportateurs.
D’après lui, « le pays doit renforcer la capacité des entreprises et des exportateurs, ainsi que l’accès à l’information administrative ». Il met en avant l’importance de relancer la production des entreprises potentielles, citant notamment la SOSUMO, qui pourrait exporter du sucre dans la sous-région. « Nous devons réactiver notre tissu industriel du passé pour produire des biens exportables de qualité », déclare-t-il.
Par ailleurs, Faustin Ndikumana rappelle que le Burundi doit s’acquitter régulièrement de sa cotisation annuelle au COMESA : « Le Burundi ne doit pas avoir d’arriérés, comme c’est le cas parfois dans d’autres organisations ».
Une belle occasion pour faire des affaires et des rencontres
Lors d’une conférence de presse animée le 23 octobre par la ministre du Commerce, Marie-Chantal Nijimbere a souligné l’importance du sommet comme une « belle occasion pour faire des affaires et des rencontres »
Marie-Chantal Nijimbere a mis en avant certaines initiatives financées par le mécanisme d’appui à l’intégration régionale du COMESA, comme la facilité d’ajustement économique destinée à compenser les pertes de recettes dues aux réformes de libéralisation.
Elle a également évoqué des projets structurants au Burundi, tels que le programme ASCEDONIA de l’Office burundais des recettes (OBR), le guichet unique soutenu par la Banque africaine de développement (ADB) et le renforcement du Bureau burundais de normalisation (BBN).
Le Burundi a soumis plusieurs projets prioritaires dans des secteurs comme la communication, les services financiers et le tourisme, et se prépare à lancer un deuxième cycle de négociations portant sur le commerce, la construction et l’ingénierie. Mme Nijimbere a salué l’instauration d’un régime commercial simplifié facilitant les échanges pour les petits commerçants à travers les frontières.
Elle a aussi souligné l’importance de l’Accord de libre-échange tripartite entre la SADEC, le COMESA et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Le Burundi utilise aujourd’hui plusieurs outils d’intégration numérique, comme l’échange électronique de données et la carte jaune du COMESA. Cependant, le pays est confronté à des défis, notamment une balance commerciale déficitaire.
Le chemin vers l’intégration au sein du COMESA est encore parsemé d’embuches. Les divergences économiques entre les États membres, ainsi que leur dépendance aux taxes commerciales, compliquent l’harmonisation nécessaire pour un marché commun efficace. De plus, le chevauchement des adhésions avec d’autres blocs régionaux et les problèmes d’infrastructure limitent la capacité d’intégration économique.
Créé en décembre 1994, le COMESA a remplacé une zone d’échanges préférentiels datant de 1981. L’objectif de cette organisation régionale est de renforcer l’intégration économique entre les 21 États membres, parmi lesquels figurent le Burundi, la RDC, le Kenya, la Zambie, le Zimbabwe, … Ensemble, ces pays représentent une population de plus de 583 millions d’habitants et un PIB total avoisinant 805 milliards de dollars.
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